Chapitre 18

52 3 0
                                    

Rappel ! Pour les dialogues : Gras : anglais, italique : français, normal : coréen

          Je regarde ma montre et me dirige vers ma chambre pour me préparer pour notre rendez-vous. Hansol me rejoindra directement là-bas, c'est plus simple pour lui d'y aller en sortant de l'agence, et ne pas y aller ensemble permet d'éviter d'éventuelles rumeurs. Il fait assez chaud ces derniers temps, autour de 16°C le soir. J'opte donc pour une salopette bleu marine avec des rayures blanches verticales, un crop top blanc à larges bretelles avec des agrafes et une chemise blanche transparente par-dessus la salopette. Je fais un nœud avec les deux bouts de la chemise pour l'attacher au niveau de ma taille. Je donne un peu de volume à ma frange et brosse mes cheveux. Je nettoie mes verres de lunettes et mets un peu de mascara sur mes cils. J'enfile mes créoles dorées ainsi que ma veste en jean. Je sors de la chambre, non sans oublier de prendre mon téléphone et un masque. Après avoir enfilé mes converses magentas et mon masque, je quitte l'appartement pour notre point de rendez-vous.

Pendant le trajet je ne pense à rien. Mon esprit est vide. Je n'arrive pas à mettre en ordre mes pensées. Lorsque je descends à l'arrêt, je mordille mes lèvres sous mon masque. Les pensées semblent se débloquer dans ma tête. Est-ce qu'il est déjà là ? Est-ce qu'il m'attend depuis longtemps ? Comment est-il habillé ? Est-ce qu'il est fatigué ? Est-ce qu'il a mangé ? Est-ce qu'il est stressé ? Redoute-t-il l'issue de ce rendez-vous ? Est-ce qu'on sera toujours ensemble quand on rentrera à l'appartement ? Est-ce qu'il veut donner une suite à notre relation ou l'arrêter lorsque je partirai ? Mon cœur se serre à cette pensée. Je ne veux pas dire adieu à cette relation, à cet amour, à ce sentiment de plénitude, ce sentiment d'être enfin chez moi, d'avoir enfin trouvé ma place. D'avoir trouvé ma maison, ces bras dans lesquels je peux me réfugier et où j'ai l'impression que rien ne pourrait m'arriver tant que j'y serai.

Je lève la tête pour apercevoir Hansol qui m'attend sur un banc devant le chemin qui mène au sommet de la colline. Je stoppe mes pas à quelques mètres et je l'observe. Même si je ne vois pas son visage, caché par un masque et un bonnet, et qu'il est penché sur son téléphone, je sens mon cœur battre la chamade et les papillons dans mon ventre faire un tour de montagnes russes. Aucun doute sur la nature de mes sentiments pour lui. Je prends une grande inspiration et m'approche de lui pour m'arrêter à quelques centimètres de ses jambes. Il relève la tête et je le vois sourire avec ses yeux. Il se relève et prend ma main, m'entraînant à sa suite sur le sentier de promenade. Dans la pénombre de la soirée nous nous autorisons à entrelacer nos doigts étroitement.

Les premiers mètres de notre ascension se font dans le silence. Mais pas un silence pesant, gênant. Un silence confortable, un silence plein de mots. Alors que nous sommes au milieu de la forêt, mon compagnon ouvre la bouche pour aborder le sujet tant redouté.

- Anaïs, il faut qu'on parle de nous. Je sais que ça ne va pas être agréable, mais comme tu me l'as si bien dit il y a quelques mois, un couple est basé sur la communication. Tu repars dans quelques jours et j'ai besoin de savoir ce qu'on va devenir.

Je laisse mes yeux traîner sur le mouvement de mes pieds. Déjà, il n'a pas l'air d'avoir envie de mettre fin à notre couple. Et il a raison sur la communication. Un petit soupir amusé passe mes lèvres.

- Moi aussi j'ai besoin de savoir, Hansol. En fait, je suis sûre d'une chose. Je n'ai pas envie qu'on se sépare. Je ne veux pas avoir à me dire, quand je serai en France, que Vernon de Seventeen est mon ex. Non, j'ai envie de pouvoir sourire à chaque fois que je pense à toi en me disant "Oh, c'est mon merveilleux petit-ami, Hansol". Pour moi, cette relation, c'est bien plus que la durée de notre cohabitation. Elle ne prendra pas fin dès que je monterai dans l'avion. Je ne sais pas comment toi tu vois les choses mais, pour moi, une relation ce n'est pas dans l'optique de se séparer un jour, ça peut paraître naïf, mais pour moi une relation c'est dans le but de construire quelque chose de durable. Et clairement, ce que je ressens avec toi me donne envie de ne pas lâcher ta main, jamais. Pour moi dans dix ans, et même dans cinquante ans on sera ensemble, je ne sais pas où mais on sera ensemble.

CohabitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant