Amour sans fin

Prologue

De toute façon tout est toujours de ma faute n'est-ce pas? Je ne sais pas pour vous, mais le sentiment d'être toujours accusée à tort et à travers ne me laissait aucun autre choix que de prendre comme lourde sanction celle d'être toujours la coupable.
Même quand je me pousse à avoir cette confiance qui me convaincrait que je ne suis pas celle qui a tort, ma culpabilité me rattrape là où ma confiance s'estompe.

Mon entourage est-il « pro » de la manipulation? Ou me suis-je simplement laissée bercer par le doux vice de la culpabilité? Quoi qu'il en soit, je finis par avoir une auto estimation aussi belle que le tronc plein d'ordures qui jonche le bout de ma rue.

Pourquoi faut-il toujours que tout le mal se ramène à moi ? Mes fautes sont-elles si nombreuses qu'elles font écran à mes bonnes actions?

À force de le ressasser, la réflexion a commencé à me ronger, laissant ainsi place à une colère sans pareille. Colère que je ne peux désormais plus garder en moi. Je ressens à chacun de ces instants l'envie de jeter des choses sur le sol, de me mordre les doigts ou l'intérieur de la joue, de me frapper la tête tellement fort contre un mur que je serai à même de suer du sang au niveau du visage.

Une douleur pour une douleur.

Je suis donc arrivée à ce point où j'ai h24 les nerfs à fleur de peau et cela devient de plus en plus pesant. Je m'énerve pour un rien mais surtout envers ceux qui ne le méritent pas. Je-

— Hey Maelle! Comment ça va ici? S'exprime Kevin me coupant net de mon overthinking.

— Salut Kevin. Oh ça va, tout roule et toi?

— Bah ça va! Tu n'imagines même pas ce qui m'est arrivé aujourd'hui... Théa a accepté de sortir avec moi, me dit-il sans même me laisser le temps d'en placer une.

Kevin est, disons... mon meilleur ami et personne n'a le droit de s'attribuer ce titre si ce n'est moi. Je parais souvent jalouse voire possessive mais seulement en amitié. Ça, il le sait pertinemment ou du moins, il fait semblant de ne pas le savoir.

Théa? Elle est sa crush du mois. Je sais ce que vous vous dîtes. Mon ami est le visuel parfait de ce que l'on appelle macho mais non. Je dirais plutôt qu'il est perdu...ou plutôt qu'il ne sait pas encore comment aimer correctement.

— MAELLE!!, me crie-t-il, les sourcils froncés et les mains sur les hanches.

— Oh désolée Kevin, j'étais perdue dans mes pensées, répondis-je un peu déboussolée.

— Comme d'habitude. Est-ce que tu pourrais faire l'effort de rester les pieds sur terre deux secondes pour une fois? Je viens de t'annoncer une très bonne nouvelle et tout ce que tu trouves à faire c'est d'être dans les nuages.

— Euh... Je... Désolée. Je ne voulais pas paraître désintéressée de notre conversation.

— Okay okay. Relaxe choupinette, je comprends. De toute façon, tu serais bien trop occupée à déprimer ma perte au lieu de sourire avec moi pour cette victoire.

— Comment ça occupée à déprimer?

— Bah parce que je suis déjà pris! Fais pas ton innocente, cracha-t-il avec un rictus en bout de bouche.

Sauvée par le gong apparemment.
Mon téléphone sonne, coupant court cette discussion avant que mon cher ami ne s'emporte dans une autre de ses lubies folles.