7- Passive & introuvable

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Encore une nuit où le tremplin de larmes m'a poussée dans les bras de Morphée. Ça fait si longtemps que je n'ai pas eu cette sensation de visage engourdi avec les yeux aussi embrumés que des vitres sous l'effet de la vapeur. Je me sens horriblement mal et rien qu'y penser me tire les vers de l'estomac.

Mes affaires en main, j'écris un petit mot et je sors subtilement afin de ne pas les réveiller. L'atmosphère me paraissait saturer et je ne pouvais rien faire à part pleurer avec des personnes autour de moi.
Même si ce sont mes amis, s'ils posaient trop de questions j'aurais forcément pleuré.

C'est désintéressant.

Je suis rentrée à 8h et j'ai à peine eu le temps d'envoyer un message avant de m'assoupir directement.

My friends-love❤️

Ma choupinette
Helloooo, je ne pouvais plus rester, c'était insoutenable pour moi. Désolée de vous avoir mis mal à l'aise ...
Envoyé à 8:07

tellement fatiguée que je n'ai pas attendu une seule seconde avant d'éloigner mon téléphone et m'endormir. Ça a l'air tellement mieux. A mon réveil, quelques appels manqués de Lydia, des messages... Et apparemment, Kevin était passé à la maison quand je dormais.

A vrai dire, ce n'est pas ma priorité de leur faire savoir ce qui me tracasse en ce moment. Je ne peux pas le leur dire en face, ce serait trop difficile donc je me résous à leur envoyer un message.

My friends-love❤️

Trois (03) messages non lus

Mon choubidou
Qu'est-ce qui s'est passé Mae?

Ma chouquette
Tu n'as rien à te reprocher, nous sommes là pour t'écouter..

Tu peux nous le dire, nous sommes tes amis.

Ma choupinette
Désolée de vous l'avoir caché mais le fait est que Marc m'a trompée durant le week-end d'immersion avec Sabrina... A force d'y penser, je ne pouvais pas retenir mes larmes mais je n'avais pas non plus de force pour vous l'avouer. Je ne souhaite pas trop en parler...
Envoyé à 10:15

Plus le temps passe et plus je me sens angoissée à l'idée de recevoir un message ou un appel. J'ai la boule au ventre.

La musique en marche et le téléphone hors service, je me sens déjà un peu mieux. C'est vrai, je ne peux pas fuir éternellement. Mais ça ira pour un bon moment au moins. Ça me permettra de m'évader et ne plus trop y penser.

Je me suis endormie et deux heures plus tard, je me sens toujours fatiguée. Je me repose mais je n'ai pas de force. Je sens mon corps se fragiliser lorsque je me relève et un poids sur le cœur quand je repense à tout.

Un courant chaud sur mes joues et je ne connais même pas la raison exacte de cette sensation. Est-ce parce que j'ai été trompée ou parce que j'ai été nulle de penser que ça marcherait un jour? Je ne sais pas.
Espérons que je saurais affronter rapidement cette mauvaise passe.

Tellement habituée à retenir mes larmes que je n'arrive plus à pleurer.
Je me suis toujours dit qu'il ne fallait pas que les gens me voient pleurer. Ça me rend tellement fragile. Mais les seuls capables de me voir ainsi sont Kevin et Lydia. Le responsable de cet état me prouve combien de fois je suis pitoyable.

J'aperçois à peine les notifications de mes amis que je décide de les ignorer. Je n'ai ni la force ni l'envie de me confronter alors qu'au fond de moi, rien ne va au mieux.

La semaine qui suit le week-end d'intégration passe extrêmement vite. C'est pour moi un enchaînement de nuits blanches, grasses matinées, sauts de repas et grignotages absolus. Je ne cherche pas à avoir le plein contrôle sur la chose mais j'essaye de me gérer du mieux que je peux.

Un mal de tête affreux et l'aperçu de la lumière au revers de ma fenêtre me permettent de déduire que je vais sûrement en retard aujourd'hui alors que nous revenons d'un week-end prolongé.
Je n'ai pas de cours en commun avec mes amis, je peux m'estimer heureuse et simplement faire la moue tout au long de la journée afin d'éviter les contacts.

Malheureusement pour moi, ce cours, je le partage avec Marc. Je ne peux même pas le regarder dans les yeux alors j'espère qu'il en est de même pour lui.

J'ouvre à peine mon casier que je vois une enveloppe en tomber. Parfumée, pétillante et adressée Cordialement à Maelle. La sonnerie annonçant le début du cours me ramène à la réalité au moment où je m'apprête à l'ouvrir. Un jet rapide dans mon sac et mes affaires en main, je me précipite vers la salle.

A la fin du cours, mon premier réflexe est de filer en éclair à travers la pièce afin de rentrer rapidement. Je suis tellement concentrée sur ce dernier que j'ignore la voix qui m'appelle depuis plus d'une minute déjà.

Puis une main me fait faire volte face d'un coup sec et calculé. C'est Kevin, qui ce matin, paraît beaucoup plus hostile que d'habitude, même pour moi.

— Pourquoi t'es injoignable? Dit-il d'une voix à en donner des frissons.

J'ai l'impression que le simple fait de disparaître l'a fait sortir de ses gonds à un point où on pouvait apercevoir l'une de ses veines battre dans son cou.

— Qu'est-ce qui te prend de disparaître comme ça? Il ne fallait pas nous le dire si tu ne voulais pas qu'on s'inquiète. Ne te sens pas obligée de t'en fuir!

— Tu es sûr que si je m'éclipsais sans donner de raisons, vous n'auriez pas été inquiets?

— Je sais que tu n'as certainement pas envie de me parler mais s'il te plaît écoute...

Kevin s'interpose lorsque la voix de Marc se perçoit derrière nous. Son regard froid est cinglant et se dirige vers ce dernier. Son corps est raide et son poing fermé.

— Qu'est-ce que tu veux? Si elle voulait t'écouter elle l'aurait fait depuis longtemps. Dégage!

Ses paroles sont comme une lame aiguisée. C'est comme s'il était à ma place, également blessé par les actions de ce dernier.

— S'il te plaît mec! Laisse-moi lui parler...

Les paroles tremblantes de Marc ne suffisent sûrement pas à calmer Kevin. Il me prend par la main et me tire aussi loin que possible avant de me raccompagner chez moi. Mais je me pose une question.
Pourquoi son égo paraît blessé?

Amour sans finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant