Part 6

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Polo avait invité des investisseurs. Avec ce contrat, la vie ne pourrait que mieux se porter. Les convives étaient toutes dans le jardin. L'engouement s'était invité à la fête. Dana et Polo faisaient face tant bien que mal. Ils s'étaient à nouveau disputés dans l'après-midi. L'un reprochait à l'autre son égoïsme et le second reprochait au premier sa condescendance. Isabelle regardait le spectacle de manière si désinvolte qu'on penserait réellement qu'elle n'en avait rien à faire de tout ce remue-méninges. Tout comme dans une partie d'échec, elle essayait constamment d'avoir un coup d'avance sur son adversaire. Elle pensa que la fin était proche. Une main lui caressa l'épaule.

— Salut ma belle.

C'était Nicolas, ce pot de colle.

Isabelle — Salut Nico...

Nicolas — Comment se passe ta soirée ?

Isabelle — C'est une soirée comme une autre à mon sens. Je ne suis pas une grande amatrice de tout ce luxe. Ce n'est pas mon monde, tu sais...

Nicolas la regarde longuement.

Nicolas — Tu sais, je te trouve tellement énigmatique.

Isabelle sentait qu'il fallait couper court à la conversation.

Isabelle — Tu n'as pas l'habitude que les femmes te résistent autant j'imagine.

Nicolas — Je me suis permis de faire quelques recherches sur toi. Isabelle Alvarado, trente-deux ans, psychologue certifiée de Britechester, divorcée depuis cinq ans...

Elle leva les yeux et plongea son regard dans celui de Nicolas.

Nicolas — Je ne savais pas que tu avais été mariée. Je pensais que ton fiancé t'avait quitté à la suite d'une mésentente.

Isabelle — C'est une époque de ma vie que je voudrais oublier. Sincèrement.

Nicolas — Dana est au courant ?

Isabelle — Elle n'en sait rien, et j'aimerais mieux que ça reste ainsi. Je pense qu'elle a déjà suffisamment de problèmes. Je n'aimerais pas qu'elle s'inquiète pour moi alors que je vais très bien. Je vais mieux que jamais. Pour la première fois, en cinq ans, j'ai enfin des perspectives et l'envie d'avancée.

Nicolas — Je comprends. Mais je n'arrive pas à te cerner. Il est vrai que tu me plais énormément, mais j'ai l'impression que tu joues sur plusieurs tableaux.

Isabelle — Si je jouais avec toi, cela ferait bien longtemps que tu serais dans mon lit. Durant ma jeunesse, j'ai fait des erreurs et j'aimerais ne pas les reproduire si tu vois ce que je veux dire. Je sais que tu es un homme à femmes. Moi, j'ai une famille entière qui compte sur moi, j'ai une carrière et des projets. Alors ne m'en veux pas, mais j'ai d'autres choses à penser en priorité.

Elle laissa Nicolas planter au bord de la piscine et entra dans la maison. Elle ne voulait plus entendre sa satanée voix de beau parleur. Elle n'allait plus supporter cette situation très longtemps. Elle n'en avait rien à faire de lui. Ce qu'elle voulait, elle l'avait. Là, sous ses yeux. Polo était adossé à la bibliothèque du bureau, Isabelle entra, ferma la porte et se dirigea vers lui. Elle s'arrêta à moins de trois centimètres de lui. Elle sentit son parfum et l'odeur de l'alcool qu'il avait ingurgité depuis le début de la soirée. Elle fit d'abord son sourire angélique, puis elle mordit sa lèvre inférieure. Polo était devenu comme fou, tous ses sens étaient en éveil. Il la trouvait belle dans sa robe fluide couleur lilas. Son décolleté plongeant n'avait rien de vulgaire, au contraire, le collier qui passait entre ses seins la rendait magnifique. Polo hésita, c'était la meilleure amie de sa femme. Il se disait qu'elle reprendrait ses esprits. Mais lorsque qu'elle le regarda de ses yeux profonds, il comprit. Il comprit que rien ne serait plus jamais comme avant. Leurs lèvres se touchèrent, leurs langues s'entremêlèrent. Elle sentait si bon, elle était si belle. Il n'arrivait plus à détacher ses lèvres d'elle. C'est elle la première qui le repoussa.

Isabelle — Mais qu'est-ce que j'ai fait... Je suis désolée.

Elle manqua de trébucher, elle s'en alla le plus rapidement possible. Non pas par peur d'un nouveau baiser fougueux, mais parce que ce n'était pas encore le moment. Les personnes comme Isabelle ne laissaient jamais rien au hasard, tout était calculé à la seconde près. Elle ne ressentait rien, elle était froide à l'intérieur. C'est comme ça qu'elle s'était rendu compte que ça ne marcherait jamais avec son ex-époux. Elle n'était pas faite pour tenir le rôle de l'épouse modèle. Elle, ce qu'elle aimait, c'était d'être la pomme pourrie qui contaminait toutes les autres.

Passion CinglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant