Part 10

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Polo — On a réussi... Je suis en vie !

Isabelle — Tu croyais que j'allais laisser mourir l'homme de ma vie ?

Polo prit sa nouvelle compagne dans les bras et la couvrit de baisers.

Polo — Je suis libre. Je suis enfin libre. Je vais faire ce que bon me semble, vivre comme je le souhaite. On a réussi bébé. On va vivre ensemble pour toujours.

Isabelle — Oui, pour toujours.

Polo et Isabelle vivaient sans se soucier du quand dira-t-on. Ils avaient un rituel. Ils se levaient en faisant l'amour, puis prenaient un petit déjeuner, s'en allaient au spa ou allaient faire du shopping, puis visitaient la ville. Après quelques semaines, ce rituel commençait à ternir la relation des deux amants. Quand l'un préférait aller au casino, pour l'autre, c'était le temps du shopping. Polo commençait à regretter sa vie passée, son statu tant apprécié et respecté. Il avait décidé de tout laisser tomber pour vivre cette histoire d'amour. Isabelle le rendait fou, il le savait, mais son ancienne vie lui manquait. Son cocon, ses projets, ses rêves. Il passait ses après-midis au casino de la ville. Il était vite devenu un habitué des lieux. Il laissait à Isabelle son espace à elle.

Elle disait qu'elle lui préparait une surprise qui les rendrait heureux. Elle voulait selon lui construire une nouvelle vie, rebâtir des fondations solides pour leur vie commune.

Isabelle accoudée au bar d'un café se regardait dans son miroir de poche. Elle avait enfin ce luxe tant mérité. Elle avait pu refaire sa garde-robe.

— Tu n'as jamais été aussi rayonnante. Ton plan a certainement marché.
Isabelle — Ai-je déjà échoué Mike ?

Elle salua son complice de longue date du regard.

Isabelle — Il ne me supporte déjà plus.

Mike — C'était à prévoir, tu es une garce, pas une femme remplie de tendresse. Toi non plus, tu ne pourras pas jouer indéfiniment à la femme amoureuse.

Elle réajusta l'une de ses mèches.

Isabelle — Je ne le supporte plus. Il me donne envie de gerber. Enfin bon, tant que j'ai son argent, tout va bien.

Mike — On passe quand à l'action ?

Elle referma son miroir et prit le temps de réfléchir.

Isabelle — Une question me taraude.

Mike — Laquelle ?

Isabelle — Arrivée à ses fins est une chose. Mais comment se laissent-ils tous embarqués dans la même situation ?

Elle se mit à rire.

Isabelle — C'est drôle tout de même. Il suffit de belles paroles, d'une belle lingerie et le tour est joué ?

Mike — Tu n'es pas comme tout le monde Isabelle. Toi, les actes que tu fais sont orchestrés de A à Z. Tu ne laisses rien au hasard. Tu prends plaisir à faire ce que tu fais. Tu me pardonneras cette manière de parler, mais tu n'as pas de face. Tu n'as ni principe ni valeur. Il faut que je te rappelle que tu as tout pris à ta famille de Sunset Valley ? Tu les as laissés sans le sous, tu les as mis à la rue comme des chiens.

Isabelle — C'est bien ça ton problème Mike...

Mike — Quoi donc ?

Isabelle — Tu prends la peine des autres. Réfléchis. Qu'ils meurent maintenant ou après, qu'est-ce que cela t'apporte ? Qu'est-ce que ces personnes peuvent t'apporter de plus que tu n'aies l'occasion de te procurer ?

Mike fit mine de réfléchir.

Isabelle — Voila. C'est là où je veux en venir. Nous sommes notre destinée. Nous bâtissons les fondements nécessaires à notre prospérité. Nous créons les murailles de notre vie. Tout le monde est égoïste Mike, oui, je l'avoue je le suis plus que de raison. Mais j'adore cette sensation de domination et de pouvoir. Tout se fait parce que je le veux bien. Si Dana pourra payer encore un an de taxe pour sa splendide maison, c'est parce que je le veux bien. Mais elle remarquera vite que l'argent manque. Tout ce que Polo pensait lui laisser est parti avec moi. Il ne reste plus à Dana que quelques mois à vivre comme une princesse. Elle a vécu comme dans un conte de fée. Mais maintenant, c'est terminé. Et tout ça parce que je le veux. Ça doit être ainsi. Je fais la pluie et le beau temps. Je suis comme ces empereurs de l'époque antique, qui en un coup de pouce, choisissaient ton sort. Je règne, je jubile, leur sort est entre mes mains et je ne compte être clémente envers personne.

Passion CinglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant