eighteen

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It's a deeep one, sorry.
Aujourd'hui je vous emmène un peu plus loin dans ma vie, à travers certaines vulnérabilités que les autres préfèrent généralement garder cachées.


Il fallait que j'écrive là-dessus ;
Tu sais que j'allais le faire.

Aujourd'hui, je suis fière de moi et c'est rare de l'exprimer à haute voix.

Quand j'avais 12 ans, mon plus grand rêve c'était d'avoir 18 ans.
Quand j'avais 13 ans, mon plus grand rêve c'était de quitter cette terre.

Maintenant, j'ai 18 ans, et mon plus grand rêve ce serait de pouvoir échanger quelques mots avec cette fillette de 13 ans.
Pour la remercier de n'avoir jamais vu son rêve se réaliser.

Avec le temps, j'ai compris que le bonheur n'est pas acquis. Il est éphémère, saisonnier, volatil, léger et fragile. Je sais qu'il me sera enlevé un jour ou l'autre. Mais l'expérience m'a fait apprendre que l'espoir ne meurt jamais et que la joie revient toujours.

C'est dur de grandir et de quitter le pays imaginaire.
Mais tu sais déjà ce que j'en pense.

Avoir 18 ans n'est pas un gain de maturité ou d'expérience. C'est juste donner plus de responsabilités à des gamins inconscients et leur permettre de boire de l'alcool légalement.

Mais pour moi, c'est la ligne d'arrivée, la fin du parcours, la preuve que j'ai réussi à m'en sortir.
J'ai franchi une ligne que je n'étais même pas capable de voir lors du commencement.
Quand les tourments et les galères ont débuté, quand j'ai commencé à courir pour survivre.
À cette époque où mes 18 ans me semblaient irréalisables et tout ce que je voyais était le sol sous mes mains.

Je suis tombée ;
Amoureuse de la mauvaise personne
À la renverse dans l'alcool
À côté de la plaque à l'école

Et chaque fois, je me suis relevée, trébuchant sur les rochers et perdant l'équilibre sur le fil. Ce n'était pas facile de résister, de combattre l'idée de plonger. Et pourtant, je ne voulais pas couler. Alors, je me suis accrochée à ce que j'avais sous la main, une chose futile et stupide : cette citation imprimée sur un morceau de papier et collée sur la porte devant mon lit.

Tu t'en souviens n'est ce pas ?

"Un jour tu pourras te dire : ça n'a pas été facile, mais j'ai réussi. "

Pas très original ni extraordinaire, mais c'est ce qui m'a permis de naviguer à travers les flots. Car c'est l'espérance qui était mon étoile polaire.

Il faut croire que j'avais raison. Parce que je m'en suis sortie.
Et que cette gamine de 13 ans n'était pas si stupide que ça, parce que déjà à l'époque, je rattachais mon espoir aux mots.

C'est à cette période que j'ai commencé à écrire.
Sans savoir où cela me mènerait.

J'écrivais pour moi, parce que je m'ennuyais, parce que la vie était trop compliquée et que l'écriture m'en évadait. Parce que je ne savais pas communiquer mes peurs autrement que sur du papier. Parce que j'étais une gamine timide qui ne savais pas faire sa place dans la société et qui avait trouvé comme refuge un carnet de pages vierges.
J'ai conservé ce fameux carnet, rempli de rêves utopiques et de dessins fantastiques.

À l'intérieur, s'y trouvent encore mes écrits intacts, certains enfantins et innocents, d'autres, qui se lisent entre les lignes.
N'importe qui qui l'aurait eu en sa possession m'aurait envoyé chez un psy.

Alors en voici quelqu'unes, ces strophes malheureuses et lourdes de sens écrites de la paume d'une fillette de 13 ans.

" Je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à parler aux autres,
Je ne comprends pas pourquoi les gens me jugent,
Je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas être moi-même."

"Je rêve...
Je rêve d'être aimé
Je rêve d'être remarqué
Je rêve d'une meilleure amie
Je rêve d'être comprise
Je rêve d'être libéré du poids sur mes épaules
Je rêve de tout et de rien..
Je rêve d'une nouvelle vie."

"Crises..
Crises d'angoisse
Crises d'épilepsie
Crises de colère
Crises de panique
Tu es tout le temps-là à nous observer et attendre le bon moment pour agir, Crise. "

J'en pleure.

Si ces mots n'ont pas de sens à vos yeux aujourd'hui, ils en auront peut être pour ceux de l'enfant que vous étiez.

Nous sommes tous passés par cet âge ingrat qui nous pousse à prendre des risques pour se sentir apprécié. Cet âge où on ne se voit qu'à travers le regard des autres et qu'on ne sait pas reconnaître les bonnes choses.

Cet âge où on est frappé par les premières difficultés la vie qu'on ne peut surmonter seuls. Mais qu'on ne sait pas ce que le mot aide signifie.

Notre génération s'est battue pour se sortir de la dépression.
Et nous le faisons toujours.

Maintenant, j'ai 18 ans et j'en suis fière. Je comprends mieux les méandres de la vie et je sais comment aider autrui.

Alors, à cette fillette de 13 ans, je lui dirais merci.
Merci pour avoir tenu le coup.
Merci pour être allé chercher de l'aide même inconsciemment.
Merci de t'être accrochée à cette pauvre citation sur ton mur qui t'a donné le courage de continuer.
Merci de t'être éloignée de ces personnes malintentionnées.
Merci d'avoir fait le bon choix en déménagement avec maman.
Merci pour tes larmes qui n'ont pas été en vain.
Et, finalement, merci pour avoir posé ce ciseau.


Merci, et je suis fière de toi.


écrit le 27 mai 2023.

autobiographie en poésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant