à cette soirée de juillet

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Espagne, Alicante, L'Abdet.

On s'était préparé rapidement, l'été trop chaud pour se préoccuper de notre habillement. Quelques paillettes tout au plus, mais notre joie de vivre infatigable.

On a rejoint ta cousine et son ami. Monter dans une voiture avec des inconnus qui ne parle pas ma langue. Mais toi, tu les connaissais. Alors j'étais rassurée.

On est sortie du village, pour rouler sur la route de collines. Des ruines de pierres et des arbres à perte de vue. Un coin isolé dans les paysages d'Espagne.

Arrivés sur place, on a rejoint le groupe. Je me suis présentée avec quelques mots d'Espagnol, mais ils ne parlaient pas anglais. On m'a inclus et proposé de l'alcool que j'ai gentiment refusée, pas entièrement confiante.

On est entré dans le village voisin pour rejoindre la place en pavé où se situait le DJ. Là-bas, la musique était si forte que mes oreilles en pleuraient. Mais tu m'as assuré que c'était comme ça chez toi, en Espagne. J'ai acheté une bière, pour la confiance liquide et je me suis rapproché du groupe pour écouter vos conversations.

L'ambiance a pris et tout le monde s'est mis à danser. On tournait ensemble, rigolait et chantait les chansons que je ne connaissais pas. Une vraie soirée d'été, où on a dansé sans compter le temps. Sous les étoiles d'Espagne dans un village perdu avec des étrangers qui ne parlaient pas ma langue. Avec toi et ce merveilleux souvenir que j'en ai tiré.

On s'est éclipsé de la place centrale pour prendre l'air et visiter les quelques ruelles de pierres. Assis sur un banc, on a papoté. Profitant de l'instant présent. Sachant que c'était peut-être notre dernier.

Puis, on est retourné danser avec tes amis. J'ai probablement bu une autre bière. Tes amis étaient sympa avec moi et on a tous dansé en rond. Ta cousine est venue me voir pour qu'on te trouve un coup d'un soir. J'ai bien ri.

Le couple qui devait nous ramener à décider de partir. J'étais un peu triste que la soirée soit écourtée. Mais tellement heureuse d'avoir pu en profiter.

On est tous monté dans son quatre-quatre et on est parti. La musique à fond, l'alcool dans le sang. On a pris un raccourci. Un sentier dans la montagne. Seulement la lumière de la lune pour nous éclairer. J'ai cru qu'on allait s'écraser dans le fossé. Ma tête tournait d'euphorie et d'adrénaline. Je me rappelle même plus t'avoir serré la main. Je riais pour rien.

On est arrivés sain et sauf. Déçue que le trajet est été si court. J'ai dit gracias et buenas noches. On a rejoint la maison de tes grands-parents. Notre cabane isolée qui nous servait de chambre.

Je me souviens plus à quelle heure on s'était endormi. Mais l'aube n'allait pas tarder. On a parlé tout le restant de la nuit. Trop agités par cette soirée pour se reposer. Le nombre de fou rire qui nous a pris cette nuit-là. Ainsi que la peur qu'on a eue à cause du bruit des branches dehors.

À cette soirée-là.
Cette soirée de juillet, dans un coin perdu d'Espagne, avec toi.

Un souvenir inopiné.

autobiographie en poésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant