consumée par mes pensées

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Ce chapitre était mon 31e brouillon. Encore une preuve que j'ai trop de choses dans ma tête qui mérite d'être écrite. Mais que j'ai peur de montrer au monde l'ampleur de mon imagination. Et que ces choses qui encombrent mon esprit, ne sont pas toujours agréables. Ces pensées insistantes, récurrentes, presque consumantes. [Je rajoute ce mot au dico]

Je sais que l'imagination peut nous jouer des tours, et que ce que l'on imagine n'est en principe pas réel. Mais mon sentiment de solitude l'est. Ce sentiment oppressant qui me plonge dans une confusion intense et lointaine..

- au lieu de l'expliquer, je vais vous le décrire.

C'est un lendemain de soirée. Une longue nuit s'étendant jusqu'aux lueurs du jour. Je suis rentrée chez moi à pied, la tête tournée vers les nuages et les jambes flageolantes qui esquivaient les obstacles. Ma chambre laissait passer les rayons de l'aurore à travers ses volets, et mes yeux ouverts ne faisaient que repasser en boucle les évènements récents.
Je me rappelle avoir senti l'herbe humide contre mes doigts pendant que ma tête était penchée en direction des étoiles. Je me rappelle des flammes qui s'enlaçaient devant mes yeux, qui me narguaient avec leur spectacle vertigineux. Je me rappelle l'ennuie qui m'accablait, alors que je regardais les autres échanger leur lucidité contre l'amusement illusoire qu'ils avaient tant besoin. Je me rappelle de ses mains sur mes épaules et de sa voix qui traversait les formes obscures dansant autour du feu. Je me rappelle de ses yeux rieurs que je cherchais dans la foule. Et de mon désir éperdu d'être à ses cotés, toute la soirée.

Mais dans mon imagination, c'est l'occasion qui m'a encore fuit. Et ce fameux lendemain a été envahi par la seule et unique pensée d'elle. Sans sa présence quelque part autour de moi, je me sentais incroyablement seule, démunie. J'étais incapable de libérer mon esprit de ces pensées qui prenaient mon énergie autant que mon âme.
Alors que de son coté, elle dormait paisiblement. Ne rêvant pas de moi comme je le faisais d'elle, et ne se souciant pas de moi comme je le faisais pour elle.

Alors voila, maintenant que je suis réveillée, j'écris pour tenter de reposer ma tête épuisée par ses pensées qui consument mon cœur. Pour peut-être enfin, qu'il la laisse partir.



écrit le 26 juin 2022.

autobiographie en poésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant