chapitre 7

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C'est quoi ce bordel ?

Après ce tendre bisou, Luna se tourna vers ses amis et pris une grande inspiration :

-Je vous présente Celio.

-D'accord. Qui est Celio ? répondit Étienne, confus, tout en cherchant le regard d'Aalayah.

-C'est mon copain, dit-elle en se plaçant derrière « Celio » pour l'enlacer.

Aalayah fut abasourdie, choquée, et à la fois tellement déçue. « Celio » ne parlait pas. Il évitait tout eyes contact avec Aalayah, tant il semblait être mal à l'aise, et embarrassé par cette situation. Il avait la tête baissée. Lâche.

Luna? Sa copine? Comment?

Pleins de questions se chamboulèrent dans l'esprit de la jeune fille. Elle ne s'y attendait pas.

Luna poursuivit ses caresses sur le torse de « Celio »tout en racontant l'anecdote de leur rencontre à Étienne, mais Aalayah n'écoutait pas. Elle fut tant surprise par cette nouvelle inattendue qu'elle resta immobile, regardant le vide.

Mais alors tout s'explique. C'est parce qu'il est en couple qu'il l'a esquivé pendant tout ce temps. Comment allait-elle dire la vérité sur « Celio » a sa meilleure amie ? Car il est clair que son vrai nom n'est pas Celio, puisqu'il s'était présenté, lors du premier jour à l'école de danse, en tant que Leonardo De Luca.

Aalayah eu un pincement au cœur, et elle eut des sentiments contrastés : elle avait envie à la fois de pleurer, de s'énerver, de partir en courant de ce restaurant. Elle se contenta finalement de ne rien faire, simplement d'avoir l'air neutre pour n'éveiller aucun soupçons et pour éviter de mettre en péril son amitié avec Luna.

Cependant, il s'était bien foutu d'elle. Tout ce temps, elle se demandait pourquoi ce dernier agissait d'une telle sorte avec elle. Désormais, elle a sa réponse.

En réalité, il ne s'est jamais intéressé à elle, il voulait juste s'amuser, se disait Aalayah.

Le seul garçon que j'ai aimé s'avère être un coureur de jupon. Non non, je ne dois pas pleurer.

-Aalayah ça va ? Tu ne dis rien depuis toute à l'heure, dit Luna en s'approchant de cette dernière, inquiète.

La jeune fille sortit de ses pensées face à ses mots, et vit tous les regards posés sur elle. Elle détacha son regard de ses amis pour le poser sur ce soi-disant Celio, le regard haineux, avant de dire :

-Alors Celio, comment as-tu rencontré ma merveilleuse meilleure amie ?

-eh bien, euh, c'était

Il se fit interrompre par sa petite amie, pleine d'enthousiasme pour répondre à sa question :

-C'était avant les vacances, il y a deux mois et demi ! On s'est rencontré lors d'une soirée, et tout est allé très vite entre nous. On a flirté et...

-Et ? S'inquiéta Étienne

-Je suis tombée enceinte au bout d'une semaine ! Celio a eu peur au début, mais fin août, on s'est mis ensemble, c'est mieux pour notre bébé !

Je tombe des nues.

Les soupçons d'Aalayah sont finalement confirmés, elle est bien enceinte. La jeune fille est abasourdie, elle enchaîne, surprise par surprise.

Son amie Luna qui répétait sans cesse que les garçons ne servent à rien et qu'elle préfèrerait être seule venait de tomber enceinte, et à la fois amoureuse d'un homme qu'elle ne connaît seulement que depuis à peine deux mois. Ce même homme qui lui ment, qui n'est visiblement pas prêt à avoir un bébé, et se permet de sortir avec plusieurs filles à la fois. Ça promet.


-Es-tu enceinte ? S'exclama Étienne d'une façon peu enthousiaste.

-Oui! Vous allez être tonton et tata!

-Luna, tu le connais à peine ce mec. Il y a tout juste trois mois, tu nous disais que tu finirais seule. Et, tu n'as que 19 ans, y a tes études, ajouta Aalayah d'un ton méprisant sans le vouloir.

C'en était trop pour elle. Aalayah se devait de raisonner son amie, elle n'a que 19 ans, elle n'a pas de travail pour bien pouvoir s'occuper de cette enfant, sans oublier ses études.

À cet instant, Leonardo leva la tête pour enfin affronter le regard de la jeune fille. C'était un regard plein de tristesse, dont Aalayah fit peu attention, trop occupée à raisonner Luna.

-Vous ne comprenez pas, car vous ne connaissez pas Celio, dit Luna en s'asseyant à côté de son petit ami. Alors, je pense que ce soir, on devrait manger avec lui pour que vous puissiez le connaître ! Ça ne te dérange pas mon coeur ?

Ne pleure pas, ne pleure pas. Il y a un mois à peine, c'était moi qui l'appelais de cette manière.

-On avait prévu d'être que tous les trois ce soir, exprima Étienne, peu enchanté de devoir sympathiser.

-Je sais, ce n'était pas prévu, mais on peut remettre ça à une autre fois. S'il vous plaît, faites-le pour moi.

Les concernés échangèrent un regard, puis finirent par acquiescer. Aalayah se plaça face à Luna, le plus loin possible de Leonardo dont elle ne voulait pas affronter son regard après toutes ces révélations.

Les trois entamèrent une conversation, dont Aalayah ne souhaita pas faire partie, trop occupée à réfléchir.

Luna avait décidé de lui cacher des choses, et ça, elle l'avait mal pris. Apprendre des choses aussi importantes que celles-ci de cette manière l'avait vexé.

Sans parler, elle observait tout de même ses amis, surtout Leonardo, mais lorsqu'il le remarquait, elle détournait le regard.

Ce dernier parlait peu, puisqu'il fut essentiellement préoccupé à faire craquer ses doigts ou encore ronger ses ongles en fixant le vide. Il avait une attitude tellement bizarre. Il ne paressait en aucun cas heureux, au contraire, il semblait triste.

Ce n'est pas mon problème après tout.

Une phrase évoquée par Luna fit Aalayah sortir de ses pensées :

-Je te l'accorde, c'est un peu précipité. Mais, je veux ce bébé, ce n'est en aucun cas une malédiction. Celio et moi sommes prêts à devenir parents.

J'en ai trop entendu.

Aalayah se leva et enfila sa veste de façon précipitée avant de dire:

-Désolé les gars, je suis fatiguée, je préfère rentrer.

-Mais on vient à peine de commander, répondit Luna, confuse par rapport au comportement de son amie.

Elle sentit le regard de Leonardo posé sur elle, ce qui ne lui fit ni chaud ni froid :

-Je n'ai plus faim, désolé, profitez bien, dit-elle avant de partir, sans laisser ses amis répondre.

Il n'était que 20h sur Paris, le soleil s'apprêtait à se coucher. Aalayah marchait si vite, les yeux fixant le trottoir, remplis de larmes, qu'elle percuta une dizaine de personnes sans le vouloir.

Tout ce qu'elle souhaitait : arriver au plus vite à l'appartement et dormir pour pouvoir oublier le temps d'un instant toute sa peine.

Pourquoi je t'aime ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant