chapitre 11

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Deux jours s'étaient écoulés. Deux jours pendant lesquels Étienne et Aalayah ont organisé plusieurs activités pour réconforter Luna de sa rupture. Ça a marché plutôt bien puisqu'elle ne parlait plus de lui, elle ne versa aucune larmes, cependant elle n'était tout de même pas dans son assiette. Ils ont été dans des bars, au musée Grévin, à la Tour Eiffel, pour tenter de lui remonter le moral. Parfois, elle réussissait à leur offrir le plus beau des sourires pour leur plus grand bonheur.

Elle ne parlait plus de son bébé non plus. Ça lui apportait tellement de joie d'en parler, mais depuis deux jours, c'était silence radio. C'était comme si sa rupture avec « Celio » avait affecté sa relation avec son bébé. Il n'y a pas si longtemps, elle caressait tout le temps son ventre, elle aimait également parler à son bébé. Désormais, elle faisait comme s'il n'existait pas. Ses amis ont pourtant essayé de lui poser des questions, pour rallumer la lumière qui brillait dans ses yeux lorsqu'elle parlait de lui, mais cette dernière esquivait directement le sujet. C'est comme si elle le reniait.

Luna n'était pas là seule à penser à ce beau De Luca. Aalayah aussi. Elle pensait à lui, du fait de leur dernier échange. « J'avais développé de réels sentiments pour toi [...] c'est la meilleure chose qui me soit arrivée » avait-il dit d'un ton plutôt sincère aux yeux d'Aalayah. Ça ne voulait pas réellement dire quelque chose puisque la phrase était au passé. C'était donc avant qu'il avait des sentiments, mais qu'en est-il de maintenant ?

C'était mal, mais Aalayah pensait tout le temps à ce beau blond et elle avait beau se voiler la face, ses sentiments pour lui n'avaient jamais disparu. Leonardo avait beau la rejeter au début à contrecœur, il en était de même pour lui. À cause des sentiments de son cœur, Aalayah avait l'impression de trahir sa meilleure amie, mais c'était plus fort qu'elle.

Sans compter des flashbacks qu'elle eut sans cesse, des beaux jours d'Italie.

Kiss me hard before you go, summertime sadness

C'était l'une des musiques qu'elle écoutait en boucle depuis ses vacances en Italie. Elle revoyait souvent grâce à cette musique leur rire aux éclats dans les rues italiennes, leur discussions nocturnes, leur bataille d'eau, les après-midi à la plage... ça ne disparaissait pas de son esprit.

C'est comme si une force mystérieuse l'attirait vers lui. Mais, la jeune fille luttait contre celle-ci. Elle ne devait pas être avec lui, ou même simplement penser à lui. Ce serait trahir son amie. D'ailleurs, elle ne lui avait toujours pas dit la vérité. Après tout, elle n'était plus avec « Celio », alors cela n'avait plus aucune importance, elle pouvait donc ne rien lui dire.

Paris, appartement d'Aalayah, 8h:

C'était le jour j, les résultats des auditions ! Il était temps après deux semaines d'attentes.

Contrairement à d'habitude, Aalayah se leva du bon pied. Elle fut réveillée avant la sonnerie de son alarme, une première. Elle se leva de son lit sans peine, bâilla de façon peu élégante, enfila des chaussons qui l'attendaient du côté droit de son lit, puis se dirigea doucement, mais sûrement jusqu'à la cuisine.

En s'approchant du frigo, elle aperçut un mot accroché avec un aimant qu'elle avait justement ramené de Rome. Il était écrit : « Tu me préviens quand tu as eu les résultats, même si je sais déjà que t'es la meilleure:) Étienne ». Elle souria face à cette belle attention.

Après avoir déjeuné devant sa série préférée, Friends, elle alla se préparer tranquillement. Elle s'était levé en avance, donc pas besoin de se presser.

En passant devant la chambre à Luna, elle aperçut sa porte entre-ouverte. Elle hésita à y entrer. Pourtant, elle s'attendait à la voir affalée dans son lit, de la bave sur le coin de l'oreiller, dans un sommeil profond, à sécher pour la troisième fois de la semaine.

Toutefois, la réalité fut tout autre lorsqu'elle ouvrit totalement la porte de sa chambre. Il n'y avait personne, son sac de cours aussi avait disparu.

C'était une bonne chose. Cela signifiait qu'elle passait à autre chose. Plutôt vite d'ailleurs, mais cela reste une bonne chose.

Une demi-heure plus tard, Aalayah se trouvait sur le chemin de l'école de danse, son casque sur les oreilles et une démarche plutôt joyeuse. Elle souriait aux passants, et tenta même d'apprivoiser quelques pigeons qu'elle croisa sur son chemin. C'était sans doute le fait d'avoir les résultats qui la mettaient de bonne humeur.

Toute personne normale stresserait à l'idée de recevoir des résultats. Pourtant, Aalayah était très confiante, vu l'éclair d'applaudissements qui avait retenti dans la salle après sa prestation.

Lorsqu'elle arriva à destination, elle vit une vingtaine de personnes devant la porte d'entrée du bâtiment. Certains se bousculaient, d'autres étaient sur la pointe des pieds, tentant de voir du mieux qu'ils purent l'affiche collée sur la porte.

De ce lot de personne sortir la pimbêche, Chloé, d'un pas énervé. Son amie tenta de la rattraper en l'interpellant :

-Chloé, c'est pas grave si tu n'es pas dans le meilleur groupe !

Face à cela, elle ronchonna avant de s'éloigner d'un pas rapide.

C'est mérité.

Aalayah s'approcha alors de la foule qui se dissipait peu à peu dès lors qu'ils avaient vu l'affiche. Elle se fraya un chemin en allant jusqu'à deux mètres de la porte. Elle plissa des yeux pour tenter de mieux voir, et... elle a été prise dans le meilleur groupe, sans surprise ! Cela signifiait qu'elle allait devoir participer au championnat de danse de France ! C'était plutôt un privilège d'être pris dans ce groupe puisque sur une centaine de candidats, seulement dix ont été sélectionnés.

Elle prit une photo de l'affiche qu'elle envoya sur le groupe d'Etienne et Luna, en commentant « c'est qui la meilleure ? ».

Elle fut tellement joyeuse qu'elle chantonna en se dirigeant vers les vestiaires dans lesquels elle y déposa simplement son sac sur le banc. Les filles dans les vestiaires étaient muettes, possiblement déçue des résultats.

Tiens d'ailleurs, je n'ai pas vu Marguerite.

Une soudaine envie pressante lui prit, alors elle se dirigea vers les toilettes, mais une force attrapa son bras...

Pourquoi je t'aime ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant