Pourquoi je t'aime ?

chapitre 16: les adieux

je reprends l'appareil :)

J'avais finalement pris ma décision. Mon avion direction New-York est cette après-midi, à 15h, et à vrai dire je ne regrette pas de partir. Je n'étais pas retourné à l'école de danse, après tout, personne ne m'y attend. Partir loin m'aidera à oublier ce crétin de Leonardo qui ne veut pas sortir de mon esprit. J'ai tellement perdu mon temps avec lui, malgré ses erreurs je voulais encore de lui, je l'aimais, et je l'aime toujours d'ailleurs malgré moi... C'est un lâche, et en réfléchissant, j'ai compris qu'il ne m'aimait pas réellement...

Tout simplement parce qu'il m'a à peine laissé le temps de parler, il me l'a balancé comme ça dans la figure qu'il ne voulait plus être avec moi à cause de cette fichue photo, et il n'a même pas lâché une minuscule larme, ça ne semblait pas l'avoir affecté... Quand on aime quelqu'un, on veut à tout prix garder cette personne auprès de nous, mais lui, au moment opportun, m'a lâché. Nous deux ça ne signifiait rien pour lui. Ca m'apprendra à vouloir sortir avec mon professeur de danse...

Luna quant à elle ne m'avait toujours pas adressé la parole, et tout son temps, elle le passait dans sa chambre. Ca l'avait tellement blessé. Je n'arrive pas à lui parler, je n'en n'ai pas la force, et j'ai peur aussi de me faire rembarrer. Quand elle passe dans la cuisine pour prendre à manger ou quand elle va aux toilettes, elle ne m'adresse aucun regard, c'est comme si je n'existais pas.

Je regrette tellement ce que j'ai fais, mais quelques fois je me disais que Luna abusait quelque peu, et qu'elle ne faisait rien pour sauver notre amitié. Oui je lui ai menti, je ne savais comment agir, vu la situation dans laquelle j'étais. Je n'allais pas dire "au fait, ton célio s'appelle Leonardo, il t'as menti, et c'est avec lui que j'ai fais des galipettes tout l'été. Le père de ton futur enfant t'a menti sur toute la ligne et moi je l'aime encore". Cependant je ne méritais pas d'être ignorée de la sorte, sa réaction est quelque peu disproportionnée.

Etienne me répétait sans cesse de lui laisser le temps, mais elle ne m'avait toujours pas adressé une parole, et j'en suis sûre qu'elle ne viendra pas me dire au revoir à l'aéroport. Ca me fait mal, mais c'est comme ça, je ne veux pas la brusquer, et après tout, c'est moi la fautive das cette histoire, je paie le prix de mes actes.

J'ai dit que j'allais revenir en France, mais ce sera dans un long moment. Il faudra que je prenne le temps de m'installer, de prendre mes marques à l'école de danse et dans ce pays étranger... J'aurais tellement aimé me réconcilier avec elle avant mon départ, mais là il est trop tard.

Avant de partir à l'aéroport, Etienne était allé dans la chambre de la casanière, pour savoir si elle aimerait nous accompagner pour mon départ, et elle a refusé, sans surprise.

Dans la voiture, je regarde à travers la fenêtre cette belle ville dans laquelle j'avais rêvé d'étudier, et qu'à présent je dois quitter après avoir passé six incroyables mois. Mes découvertes de restaurants chaque semaine, et mes balades mon casque sur les oreilles dans ces belles rues parisiennes me manqueront...

- Ca va ? demanda Etienne en ignorant du regard la route quelques secondes pour vérifier si je vais bien.

-Oui oui ça va, juste un peu triste de devoir te dire au revoir...

-Après tu peux toujours rester, dit-il d'un ton charmeur.

Je rigole face à l'imbécilité de celui-ci.

En arrivant à l'aéroport, j'enregistre mes bagages, je passe à la douane, et pour les 30 minutes restantes à attendre avant d'embarquer, Etienne et moi parlons du bon temps, de l'époque du collège et du lycée pour faire passer le temps. C'est marrant parce que tous les trois nous avons toujours été dans la même classe, de la sixième à la terminale. On en a fait des choses tous les trois... Ca me manquera évidemment, je ne pourrais pas trouver des amis comme eux là-bas...

-Je vais bientôt devoir y aller, dis-je tristement.

-Tant qu'ils n'ont pas appelé ton vol, tu restes assise tranquillement sur ton siège, répondit-il, tentant de positiver.

-Luna n'est pas venu... Tu te rends compte ? Elle aurait quand même pu me dire au revoir.

-Je sais bien, mais elle t'appelera je pense, vous ne pouvez pas rester dans ces termes-là, pour une histoire de mec en plus.

Je souris tristement.

Quelques minutes plus tard, les passagers du vol vers New-York furent appelés. Je pris mon passeport, et Etienne m'accompagna à la file de l'embarquement.

-C'est le moment, dis-je.

-Ecoute, ça va être super là-bas, t'a de la chance de pouvoir aller étudier à l'étranger. Dis-toi qu'on se reverra bientôt, et puis tous les jours, j'ai bien dit tous les jours, on s'appellera , et tu nous raconteras comment c'est là-bas !

-Bien sûr qu'on s'appellera tous les jours, je lance en le serrant fort dans mes bras.

Notre moment de tendresse fut interrompu par un couple âgé qui se plaignait que je n'avançais pas.

-Bon bah je vais y aller, dis-je en me séparant de lui, la larme à l'oeil.

-Surtout, tu me dis quand t'es arrivé, répondit-il en reculant de plus en plus, en secouant la main pour me dire au revoir.

Lui aussi avait les larmes aux yeux, ça me brisait le coeur et me donna envie de rester... Cependant, en l'observant me dire au revoir j'aperçus une personne courir vers ma direction dans l'aéroport. Ma vue devenue plus distincte lorsque la personne se trouva à moins de vingt-cinq mètres, et il s'agissait de Luna. Elle était venue, pourtant je n'y croyais pas.

Ma valise à la main, je courus vers elle et la pris dans mes bras tellement fort, ce qui me fit encore plus pleurer, puisque cela faisait longtemps que j'attendais ce moment. On ne voulait pas se lâcher, la lâcher voudrait dire prendre l'avion et partir. Alors on resta de cette manière, puis, elle finit par dire:

-Je n'allais quand même pas ne pas dire au revoir à ma meilleure amie qui s'apprête à aller au bout du monde.

-Luna je suis désolé, dis-je.

-On en parlera plus tard, pour le moment je veux juste serrer fort ma meilleure amie.

A ces mots, je me mis à la serrer encore plus fort contre moi. Elle et Etienne vont tant me manquer, alors je profite de ce moment. Ce câlin m'a permis de repenser à des moments heureux que nous avons vécus tous les trois. Me voilà nostalgique.

-Je crois que tu dois y aller, dit Etienne en interrompant ce moment rempli d'émotion.

-Oui, je vais y aller, dis-je d'une voix tremblante en essuyant mes larmes et en récupérant ma valise que j'avais balancée lorsque je m'étais précipitée vers Luna

Je m'éloignai peu à peu de mes amis en leur faisant signe. Leur regard triste me donnait tellement envie de rester... J'avais l'impression de les abandonner.

Une chose était sûre, je m'apprêtais à réaliser mon rêve, j'allais partir seule à l'inconnu, et je n'avais pas peur.

                                   THE END

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Ce fut une histoire très courte, mais j'éspère qu'elle vous a plu !

<3