Chapitre 1

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"Il paraît que son altesse, le prince Nicola De Santoro se trouve dans la cour en ce moment même, à la recherche de sa futur épouse. Saura t-il trouver sa bien-aimée parmis toutes ces jeunes filles à marier ?"

Amélie est assise comme à son habitude, dans ce grand arbre qui lui sert de refuge. Elle lit, perchée sur cette même branche, au même endroit, aux mêmes heures depuis des années.

- Mademoiselle ! Mademoiselle ! Cria Marie d'une voix aiguë. Laissez donc cet arbre tranquille. Votre mère n'aime pas vous savoir ici ! Continua la bonne femme.

- Qu'y a t-il de si urgent pour me déranger en plein après-midi ? 

- Vos parents vous attendent, dans la grande salle. Cela fait déjà quelques minutes qu'ils vous cherchent. Vous devriez vous dépêcher !

La jeune femme descendit du chêne, secouant sa jupe des feuilles et de la terre. Elle se mit en chemin accompagné de sa gouvernante. Traversant le long jardin, elle arrivèrent aux portes du palais. On leur ouvrit et les deux jeunes femmes rentrèrent.

- Amélie ! S'exclama la reine.

- Mère !

- Nous ne vous attendions plus à force. Lança la femme d'un air pincé. Asseyez-vous, ne restez pas plantée là.
Amélie s'exécuta et s'assit sur le fauteuil en cuir, non loin de sa mère.

- Je vous présente le prince Nicola De Santoro, prince héritier du royaume d'Italie. Annonça la reine montrant de son bras le jeune homme assis dans le fauteuil d'en face.

Il se leva, embrassant la main d'Amélie. Cette dernière, confuse, rougie.

- Comme vous le savez déja, le printemps est la saison des amours. Ce qui veut dire, que la plus part des jeunes filles et jeunes femmes de la cour attendent avec impatience ce moment opportun pour se marier. Votre père et moi avons parlé avec sa majesté De Santoro de votre souhait de devenir une épouse. Il semblerait que son altesse, ici présente, est à la recherche d'une épouse. N'est-ce pas une drôle de coïncidence ? Finit-elle avec un rire forcé.

- Oh oui mère, que c'est étonnant ! Lança Amélie, ironique.

- Nous avons également pensé que cette union renforcerait les liens entre l'Italie et la France. Continua la reine. Peu importe, nous allons vous laisser faire connaissance.

Elle demanda au personnel présent de s'en aller, laissant les deux jeunes face à face.

- Alors, d'où venez vous ? demanda Amélie afin de combler le silence qui s'était installé entre les deux.

- Je pensais que cela avait été compris. répond-il. Je suis Nicolas De Santoro, prince héritier du royaume d'Italie. Et vous, qui êtes vous ? Demanda-t-il, moqueur.

- Je suis Amélie De Launay, princesse du royaume de France. Répondit la jeune femme sans vraiment comprendre cet air taquin.

- Et quel âge avez vous ? Renchérit le prince.
Amélie, surprise par cette question, marqua une pause avant de répondre.

- Je viens d'avoir 18 ans. Est-ce assez jeune pour vous ? Lui répondit la princesse, cette fois ci avec un sous-ton d'irritation.

- Vous savez, je n'ai que 21 ans. Souffla Nicolas d'un air aguicheur.
Voyant que la jeune femme, confuse, ne réagissait pas, il continua.

- Vous me pensiez plus vieux, n'est-ce pas ?

Amélie gênée, lui répondit :

- C'est votre coupe de cheveux. Cela vous vieilli d'au moins 5 ans ! Vous devriez songer à vous couper les cheveux autrement. S'exclama t-elle en reluquant les vielles boucles jaunâtres collées sur le front du jeune homme.

- Avez vous des loisirs, des passions... ? Demanda la jeune femme.

Nicolo commença à énumérer une longue liste de toutes ses activités (plus qu' ennuyeuses les unes que les autres), collection de timbre, collection de bouton de chemises ou même concours de Scopa.

Amélie était tellement ennuyée par le long récit de prince qu'elle avait l'impression de s'enfoncer dans son propre corps.

Nicola termina son inventaire, puis repris :

- Aviez vous déjà envisagé de vous marier avant aujourd'hui ?

- Je ne veux pas me marier, du moins, pas tout de suite. Je ne comprend pas l'intérêt de précipiter les jeunes filles au mariage. Je veux profiter de ma vie sans les contraintes que cela importe. Et je veux me marier par amour, avec celui que j'aime. Annonça t-elle agacée.

- Mais pourtant, votre mère...

- Ma mère ne dis que ce qu'il ne l'arrange ! Déclara t-elle. Elle veut seulement que là lignée se perpétue...

- Vous avez le temps pour réfléchir. La saison n'a pas encore débutée. Peut-être changerez vous d'avis.

- Je crois avoir déjà exprimé mon souhait de...

Nicolo l'interrompit :
- Quels loisirs avez-vous ?

Elle leva discrètement les yeux au ciel avant de répondre :

- J'aime lire, admirer le monde qui nous entoure,  et surtout, ce que j'aime le plus c'est... Expliqua la jeune femme avant d'être de nouveau intérompue par l'arrivée du roi.

- Comment se passe cette rencontre ? Demanda le roi Charles.

- Votre fille est tout-à-fait charmante. Annonce le prince en se tournant vers la princesse. Un large sourire apparut sur son visage, laissant apparaître ses dents blanches et parfaitement alignées.

- Elle fera une très bonne épouse. Répondit Charles.

Amélie, soupira d'un air résigné, puis porta ses mains à son visage pour esquiver le regard charmeur de Nicola.

- Je n'en doute pas ! Conclut ce dernier. Il se leva, les salua et s'en alla.

La reine entra dans le grand sallon. Traînant sa robe, elle s'assit sur un des fauteuils.

- Racontez moi tout ma chère ! Commença la reine.

- Eh bien, c'est un jeune homme plus qu'ennuyeux, je dois l'admettre. Il n'écoute que lui et à l'air d'un vieux légumes ridé à seulement 21 ans.

- Ne soyez pas trop dure voyons... Qu'en dites-vous mon roi ? Demanda la reine, se tournant vers son époux.

- Je pense que cette union nous rapportera beaucoup.

- Pourquoi leurs avez-vous dit que je cherchais un mari ? Je ne veux pas me marier ! Je pensais que cela était clair ! Lança Amélie agacée.

- Vous êtes la princesse ! C'est votre devoir. Renchérit la reine en haussant le ton.

- Nous vous laissons quelques jours pour y réfléchir et faire votre choix. Si nous observons que ce n'est plus une bonne idée, nous aviserons. Conclut Charles.

- Ça n'a jamais été une bonne idée !
Sur ces paroles, Amélie se leva brutalement et prit congé.

La solitude est parfois notre meilleur ami.

Au fond de notre cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant