Chapitre 5

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L'arrivée de la princesse vêtue de noir, dans les jardins fleuris du printemps, animait les conversations des membres de la cour. Elle prit place sur une banquette face au prince qui l'attendait. Il se leva et embrassa sa main. La sensation visqueuse de la salive du prince sur sa main la repoussait. Elle laissa échapper une sensation de dégoût sur son large sourire.

- Êtes-vous en deuil ?
Demanda le jeune homme intrigué par la tenue que portait la princesse.
Amélie prit un air chagriné et des fausses larmes commençaient à couler le long de ses joues.

- C'est mon oiseau, Roméo. J'ai retrouvé le petit corps de mon canari, tout froid, dans sa cage en me levant. Nous avons partagé de nombreuses années ensemble. Je me sens si seule, si triste, si désespéré. Elle s'arrêta, ne voulant pas trop en faire. Elle fit mine de s'essuyer les yeux avec le morceau de tissu que lui avait tendu le jeune homme.

- Je comprends. Petit, j'ai également perdu mon escargot géant. Un grand vase lui est tombé dessus et lui a brisé sa coquille. Depuis ce jour, je ne veux plus avoir d'autres animaux de compagnie, cela me rappelle trop de souvenirs. Continua le prince, attristé par son histoire. Quant à Amélie, à présent désespérée par la discussion chaotique et niais au possible qu'ils avaient depuis une bonne dizaine de minutes, attrapa sa tasse de thé et la porta à la bouche

- De quoi voulez-vous parler ? Demanda-t-elle essayant de changer de sujet.

- Justement, j'allais y venir. Préfériez vous rester vivre à Paris, ou viendriez vous vivre en Italie après notre mariage.

Soudainement, Amélie recracha la gorgée de thé qu'elle avait en bouche.

- Notre… Notre mariage ? Répéta la jeune femme étonnée de la question. indiscrète que venait de lui poser le prince.

- Oui, après notre mariage. Nous sommes fiancés. Vos parents ne vous ont rien dit ? Termina-t-il.

- Je... Non.. Ça ne devait pas...
Prise de vertige, de nausées, mais surtout de colère, elle essuya sa bouche, se leva précipitamment de la banquette et s'en alla.

La princesse arriva à toute vitesse dans sa suite. Gabriel se tenait devant la porte. Voyant l'état de la jeune fille, il lui demanda étonné :

- Tout va bien ?

- Je suis fiancée ! Annonça-t-elle les larmes aux yeux. Aidez-moi à retirer ce stupide corset ! Je n'arrive plus à respirer.
Gabriel rentra dans la chambre et l'aida à retirer la robe, puis desserra le corset.
Elle se retourna face à lui. Leurs regards se croisèrent et plongèrent l'un dans l'autre. Ils se regardèrent droit dans les yeux, captivés par l'autre. Ils étaient silencieux, mais leur langage corporel parlait pour eux. Leurs yeux reflétaient leur attirance et leur désir. Amélie attrapa de ses deux mains le haut de la chemise de Gabriel. Ce dernier posa ses deux mains sur les douces joues humides de larmes de la princesse. Et puis, elle annonça :

- Embrassez-moi !
Le jeune homme s'exécuta sans attendre une seconde de plus.

Il passa sa main dans ses cheveux fins, et elle, entortillait de ses doigts les bouclettes du jeune homme.

Les deux amants partagèrent un baiser entre les larmes et l'attirance, savourant cet instant tant attendu.

Les larmes sont des mots que le cœur ne peut exprimer.

Au fond de notre cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant