Sans surprise, Eli avait rivalisé avec Flash : il avait dévoré son repas en un temps record, juste pour pouvoir s'enfuir dans sa chambre en un temps record. Derek fit comme si cela ne lui faisait rien et Stiles... Stiles prit sur lui pour restreindre la moindre de ses émotions négatives. Il s'acharna alors à parler, monopoliser la parole, enchaîner les sujets de conversation pour occuper son mari et essayer de meubler l'absence de leur fils.
Et comme Stiles était extrêmement doué, il finit par arracher un pâle sourire à Derek. L'hyperactif décida alors de pomponner son loup et lui enjoignit de se carapater dans leur chambre pendant qu'il débarrassait et qu'il préparait quelque chose. Derek, ne désirant pas que Stiles se charge de tout, se proposa pour l'aider. Mais le châtain refusa et l'embrassa chastement avant de le chasser gentiment de la pièce. Une fois seul, il se mordit la lèvre inférieure. Rangea tout à vitesse grand V. Partit câliner un petit peu Eli, pour lui faire comprendre qu'il ne l'oubliait pas et qu'il l'aimait fort. Ne lui parla pas de Derek. Dans ce genre de moments, il valait mieux éviter. Revint ensuite dans la cuisine. Prépara un plateau garni de nombreuses victuailles grasses et sucrées, lourdes et salées : les choses typiques que Stiles mangeait lorsqu'il était déprimé. Et que Derek aimait bien de temps à autres. Disons qu'il avait appris à apprécier – et on ne peut pas dire que Stiles lui avait laissé le choix.
Une fois qu'il eut terminé ses légers préparatifs, Stiles porta le plateau jusqu'à leur chambre. Derek afficha un air étonné lorsqu'il arriva. Disons que si l'humain connaissait son loup par cœur et utilisait toujours les mêmes techniques, le loup en question peinait à s'en souvenir. Alors chaque fois, il se retrouvait surpris et Stiles ne s'en formalisait pas : tant mieux, s'il continuait de l'étonner.
Mais cet oubli récurrent n'existait pas depuis si longtemps que cela.
Un sourire sincère étirant ses lèvres, Stiles s'installa sur le lit, le plateau sur ses genoux, s'empara de la télécommande de la télévision et sélectionna une application de streaming.
- Superman ? Demanda-t-il simplement en tournant la tête vers lui.
Derek eut l'air perdu. Puis il hésita. Hocha finalement la tête. Stiles se força à ne pas laisser son sourire disparaître. Contrôla ses émotions, comme il en avait l'habitude. Avoir un mari et un fils extraordinaires avait eu l'avantage de lui laisser tout le loisir de s'entraîner dans ce domaine-là. Pas que Stiles désire vraiment leur cacher quelque chose en particulier : il était simplement conscient de la lourdeur que pouvait occasionner la perception des émotions d'autrui. Les deux amours de sa vie avaient bien assez de leurs problèmes à gérer, pas la peine donc qu'il leur impose les siens. C'était d'ailleurs d'autant plus vrai depuis l'incident et Stiles ne se voyait absolument pas aller dire à l'un ou à l'autre qu'il se sentait tout aussi mal qu'eux. Il avait beau ne pas avoir été là – ce qui était déjà pour lui une grande souffrance –, il n'en était pas moins un spectateur de leur déchéance. Déchéance qu'il faisait tout pour ralentir, stabiliser, arrêter.
Mais voilà, Stiles n'était qu'un humain. Avec un cerveau d'humain. Une force physique d'humain. Une âme d'humain. Un optimiste humain.
Des limites humaines.
Et doucement, il s'en rapprochait malgré lui. A valser entre son mari et son fils. A essayer d'éponger leurs malheurs respectifs, à faire tout ce qui était en son pouvoir pour essayer de les empêcher de sombrer totalement. Stiles n'était pas idiot : il faisait attention. S'il voulait tenir le plus longtemps possible, il savait qu'il lui fallait prendre sur lui... Et se ménager. Faire en sorte de ne pas se détruire dans cette épopée à la fin incertaine.
Quelques minutes plus tard et le plateau vidé, Stiles laissa Derek poser sa tête sur son torse, celle-ci toujours tournée en direction de l'écran de télévision. Et là, tous les deux allongés dans leur lit, l'un contre l'autre, ils se sentaient bien. Stiles eut même l'impression de retrouver, l'espace d'un instant, le Derek Hale d'avant, le côté râleur parisien en moins.
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FanfictionHISTOIRE POST FILM Beaucoup de choses ont changé mais les souvenir continuent de vivre... Même après la mort. (Sterek) CREDITS : - TW = Jeff Davis - Histoire = moi - Header = moi