Femme Fatale

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Une semaine s'était désormais écoulée depuis la fameuse journée pendant laquelle Layla avait été lâchement vendue à une mafia par son beau-père, et ce dans l'unique but de se libérer d'une dette gênante. Les premières heures étaient laborieuses, mais elle fut mariée dans la soirée et faillit même tuer son mari dans la foulée. Ou plutôt, il avait failli la tuer... Mais voilà, durant cette semaine, Layla n'avait pratiquement pas bougé de sa chambre, ne sortant que pour aller manger, aller au petit coin ou pour prendre une douche. Son enfermement inquiétait Phil, le majordome, qui avait été de bons conseils le lendemain de l'incident. Mais ces plusieurs jours avaient été bénéfiques pour que les marques de violences que la jeune mariée avait subi ne s'évanouissent. Toutefois, les deux époux ne s'étaient pas adressé la parole depuis la dernière fois où Karl était venu dans la chambre de Layla. Ils s'évitaient tout le temps, et se lançaient uniquement des regards rancuniers lorsqu'ils se croisaient, ce qui au final, n'arrivait pas souvent puisque le nouveau chef de la mafia avait passé le plus clair de son temps dans son bureau de l'hôtel Wilson pour affaires. Il y avait même eu un soir pendant lequel il a dormi là bas tellement il avait eu de travail. Au fur et à mesure des jours qui passaient, la jeune femme s'habituait peu à peu à cette vie. Ou du moins c'est l'impression qu'elle donnait, car elle avait arrêté de se plaindre. Mais au final, elle repensait toujours autant à sa vie d'avant. Elle se tenait simplement à carreaux pour éviter de faire sortir Karl de ses gonds une seconde fois. Mais ce n'est pas pour ça qu'elle s'était totalement assagie, loin de là. En une semaine, il s'en passait des choses dans la tête d'une personne presque prisonnière de son propre mari. Et le principal objectif qui lui était venu à l'esprit était qu'elle devait absolument se le mettre dans la poche. Mais comment ? Elle réfléchit, et réfléchit encore, puis finit par se remémorer ce qu'il lui avait dit le soir de leur mariage alors qu'ils rentraient à la maison. "Dévorer du regard la femme d'un autre est quelque chose de très insultant dans notre milieu." Quand elle se rappela ces mots, un sourire se dessina sur son visage. 

-Tu sais quoi gros malin ? Dès que j'en aurai l'occasion, je peux te promettre qu'on me dévorera du regard, et toi y compris…

Ainsi, il aurait à devenir plus possessif envers elle pour montrer aux autres qu'elle était sa femme et ainsi éviter les regards, et peut-être que par la même occasion, cela lui ferait développer une attirance pour elle qui lui serait d'une utilité non négligeable. 

Ce matin là, alors qu'elle se levait et qu'elle commençait à s'habiller, elle entendit un frappement à la porte. Difficile de dire de qui il s'agissait, elle n'avait pas eu assez de visite depuis son arrivée pour reconnaître les petits détails sur les personnes qui occupaient la maison. Elle se leva alors, grossièrement habillée avec uniquement son long t-shirt ayant appartenu à son père, et elle ouvrit la porte pour tomber nez à nez avec Karl qui l'attendait.

-Qu'est ce que tu fais ici ? Demanda Layla sans aucune manière.

-Je t'ai dit que je passerais il y a une semaine. Je tiens mes promesses. Je vais t'emmener travailler avec moi et tu pourras voir un peu comment ça se passe dans ce genre de boulot, histoire de t'éviter quelque erreur stupide qui soit.

-Ouais, histoire d'éviter que ton assassin ne me mette une balle dans la tête, j'ai compris. Qu'est ce que je dois porter ?

-Un truc chic et assez bien habillé de préférence, je t'attendrai dans mon bureau.

Pendant leur discussion, la demoiselle ne put s'empêcher de remarquer les petits regards qui se posaient sur ses jambes, très visibles sous la limite du t-shirt qui lui arrivait en haut des cuisses. Elle leva les yeux au ciel une fois qu'il était parti et referma la porte. C'est finalement avec grand enthousiasme qu'elle se dirigea vers la garde-robe de la chambre qu'elle avait investi. "L'occasion rêvée" songea-t-elle. Elle trouva plein de belles robes, de beaux ensembles et de belles tenues, mais rien qui ne pourrait convenir à une journée de travail. Jusqu'à ce qu'elle tire un cintre qui était caché par une grosse veste d'hiver. "Ça n'a rien à faire là ça..." songea-t-elle en détaillant la belle robe noire aux détails rouges qui se trouvait là. Elle la plaça devant elle en détaillant son reflet dans le miroir juste à côté, puis trouva qu'elle lui allait bien. Elle prit donc dans l'ancienne réserve de la sœur de Karl des chaussures adaptées, et quelques bijoux. Elle s'habilla comme il fallait, et sortit pour aller dans la salle de bains la plus proche. Là, elle se maquilla normalement, n'ayant plus aucune forme de maltraitance à cacher sur son corps, mais elle mit quand même les bouchées doubles pour être désirable. Elle s'occupa enfin de ses cheveux, lissés complètement cette fois, et une fois satisfaite, se munit du même petit sac à main que lors de la soirée du mariage avant de se diriger vers le bureau de Karl.

Une vie de rêve...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant