La signature du destin

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-Quoi !? résonna la voix de la jeune Layla dans la maison. C'est encore une de tes blagues de merde Charles ? Parce que ton humour tu peux te le fourrer dans le cul, j'en ai ma claque de cette vie, je me barre !

Laissant sa mère en pleurs devant le comptoir de la cuisine, son beau père et son "tu vas devoir te marier à un mafieux pour effacer une dette" à la table, et elle se mit à tempêter vers les escaliers mais elle fut rapidement stoppée par une forte poigne qui lui enserra le bras. En se retournant, elle n'eut le temps d'apercevoir que le visage déformé par la rage de son beau-père, ainsi que le revers de sa main qu'elle prit en pleine figure, la projetant sur le carrelage un peu plus loin. Pendant quelques instants, elle ne put plus vraiment bouger. Sonnée et étourdie par la violence du choc et de la chute, elle se contenta d'essayer de se redresser pendant que Charles se mettait à lui hurler dessus.

-Espèce de petite connasse insolente ! Tu crois que j'ai le choix ?! Si tu ne le fais pas, tu risques ta vie et celle de ta mère ! Alors tu vas monter dans ta chambre et préparer immédiatement tes affaires !

Observant la scène au loin, Judy se précipita vers sa fille pour essayer de l'aider à se relever. Elle avait l'air toujours chancelante lorsqu'elle fut de nouveau sur ses pieds, et elle reprit ses esprits petit à petit, des larmes commençant à couler sur ses joues.

-Mais tu as perdu la tête Charles ! On a déjà failli se faire agresser par une mafia, ce n'est pas pour que tu la battes et que tu la blesses ensuite ! Viens ma chérie... dit-elle plus calmement en l'entraînant vers les escaliers.

Layla se tenait la joue qui rougissait à vue d'œil, et elle avait même quelques gouttes de sang qui coulaient de son nez suite à la chute. Elle essayait de retenir de violents sanglots, mais les larmes qui trempaient désormais ses joues témoignaient de son état. Judy accompagna alors sa fille en montant les marches, jusqu'à ce qu'elles arrivent dans la chambre de jeune adulte de Layla. Une fois dans son antre, elle s'effondra sur ses genoux, éclatant en lourdes plaintes de détresse.

-Pourquoi !? Pourquoi tu ne l'a pas empêché !? Il n'arrête pas de nous foutre dans la merde avec ses conneries et c'est toujours nous qui en souffrons ! Et voilà qu'il m'envoie loin de toi ! Pour un mariage arrangé pour effacer SA dette ! Il m'a vendue !

-Ma puce... tenta sa mère en s'accroupissant auprès d'elle. S'il n'avait pas fait ça, tu aurais peut-être été en danger...

-Mais maintenant je ne serais plus libre d'épouser qui je veux... Et si je voulais retourner avec Marc ? Hein ? Fonder une famille avec lui... On s'est séparés uniquement à cause de ce connard qui te sert de mari, et voilà qu'il m'a vendue à un autre !

Une fois sa réplique terminée, la colère prit le dessus sur la tristesse. Elle se leva d'un bon et sans un mot et sortit une valise de son dressing. Elle la posa brusquement sur le lit, ouverte, et commença à y jeter des vêtements divers et variés qu'elle prenait un peu au hasard, en tout cas une fois qu'elle avait pris ses articles préférés. Elle y balança également son carnet de dessin, le t-shirt qui appartenait à son père ainsi que le cadre qu'elle serrait contre elle plus tôt dans la soirée. En la voyant ainsi énervée, Judy décida de la laisser se calmer et de sortir de la pièce. Dans le couloir, elle sursauta en entendant la porte claquer violemment derrière elle. Layla fulminait dans sa chambre, faisant les cent pas, tournant comme un lion dans une cage bien trop petite pour lui. Son regard rouge de larmes se posa une seconde fois sur la fenêtre, encore ouverte de sa précédente escapade. Et si elle s'enfuyait ? Elle pourrait appeler Marc et simplement disparaître... Vivre une vie tranquille avec un homme qu'elle aimait... Mais laisser sa mère aux prises avec ce taré ou aux mains des mafieux ? Hors de questions. Elle se dirigea pas à pas vers l'ouverture, la referma lentement et soupira. La moindre erreur pourrait coûter la vie à Judy... Elle se résigna donc à son sort. Ce mariage mettrait les personnes qu'elle aimait en sécurité, mais au lourd sacrifice de son bonheur. Elle s'effondra une deuxième fois, sur son lit cette fois, et se mit à pleurer toutes les larmes de son corps, maudissant Charles, ces hommes de la mafia, sa mère, Marc, Cindy... Même si ces trois dernières personnes n'avaient rien à voir dans cette histoire, elle était trop affectée pour penser correctement. Dans un faible espoir d'éviter tout problème à ses proches, elle bloqua et supprima les numéros de téléphone de tous ses amis, de sa famille, même celui de sa maman. Elle finit par sombrer dans le sommeil, sur ses couvertures, encore habillée, avec sa valise toujours ouverte à côté d'elle. Cette nuit fut dénuée de rêves pour Layla. Simplement vide, et peu reposante, mais elle avait dormi un peu, c'était déjà ça...

Une vie de rêve...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant