Coucou !
Dans ce chapitre il y a un passage sanglant que je mettrai en gras si vous ne voulez pas le lire. Si vous avez des difficultés à comprendre à cause de ça, vous pouvez le préciser en commentaire, comme ça je réexpliquerai une seule fois et on n'aura pas à me le demander plusieurs fois ! Bonne lecture ;)
Je suis dans ma chambre, en train de lire, quand une ombre passe derrière moi.
Je me retourne, les battements de mon cœur s'affolent, mais ralentissent quand je remarque que je connais cette silhouette. Elle s'arrête, et voyant à la cicatrice sur son visage qu'il ne s'agit que de Nasty Bobby, je me calme complètement. Cependant, je m'éclaircis la gorge, et, intriguée par sa venue dans cette pièce (après tout, ce n'est pas MON humanoïde mais celui de mon père!), lui demande :-Nasty Bobby ? Que viens-tu faire ici ?
Je m'interromps ; lui, un air bizarre sur le visage, s'avance lentement vers moi, en tendant les mains comme pour apaiser un petit enfant à qui il ne voudrait pas faire peur...
Ses mains... Ses mains !
Je hurle.
L'une est couverte de sang, du sang rouge, frais, qui coule sur le sol de ma chambre.Ploc. Ploc.
Au rythme des secondes qui s'égrènent, les gouttes d'hémoglobine tombent l'une après l'autre, comme des percussions funèbres.
Ploc.
Je hurle toujours, incontrôlable, je recule en cherchant une arme quelconque, quelque chose pour me défendre.
Il a l'air absent, mais cela ne l'empêche pas, un fantôme de sourire carnassier sur les lèvres, de fredonner :-I've become so numb, I can't feel you there...
Soudain, il semble se réveiller d'un mauvais rêve.
Il sursaute, cligne des yeux plusieurs fois, les yeux embués, et des larmes salées dévalent ses joues à l'épiderme synthétique.
Pourquoi pleure-t-il ?! C'est un robot, il ne devrait pas en être capable !S'écroulant, pleurant toujours, il hoquette, tente de reprendre son souffle, et murmure :-Mais qu'ai-je fait ? Qu'ai-je fait ?
Je me précipite pour le relever, quand je vois entre ses doigts une mèche de cheveux bruns, que je n'ai aucune peine à reconnaître. Ce sont ceux de ma tante.
Dans ma tête, les certitudes se mélangent, se fondent les unes dans les autres.
Mais ma tante est morte, je me répète pour essayer de faire le tri dans tout ce flou.
Et soudain, une idée, toute simple, s'impose à moi. Et j'ai beau tenter de la faire sortir de ma tête, je sais au fond que la solution est là, que j'ai la réponse.Ma tante vient de se faire assassiner.
Alors je me réveille, inspirant de grandes bouffées d'air, comme si je remontais à la surface.
Comme si cela me permettait d'oublier ce que je viens de voir.
Les joues humides de larmes, je réfléchis.
Pourquoi avoir rêvé de ça ?
Est-ce vraiment lui qui a tué Tata Lucie ?
Ou bien est-ce que cette journée à la MRD m'a plus chamboulée que je ne croyais ?
Je ne rêve jamais de MON passé, d'habitude... seulement de celui de l'espèce Humaine dans sa globalité.
Par réflexe, car c'était toujours LA personne prête et capable de m'aider, je commence à composer le numéro de ma tante.
Je m'interromps.ELLE EST MORTE. Elle n'est PLUS LÀ.
Même en rêvant de son décès, tu continues à t'accrocher à elle.
Mais il va falloir faire son deuil, un jour.Je sens des picotements dans mes yeux.
Je me lève, rejoins la fenêtre à guillotine.
Puis je l'ouvre, sens le vent sur mon visage, ce même vent qui un jour a caressé le visage de ma tante.
Des perles de tristesse roulent sur mes cernes, mes pommettes, mon visage, et s'écrasent trois étages plus bas, dans l'herbe synthétique au pied de l'hôtel.
Comme pour me prouver que la gravité de la situation rejoint celle de la Terre.
Qu'inexorablement, chacune de ces larmes rejoindra le sol.
Attirée comme un aimant par la surface de ma planète.
Secouée de pleurs, des sanglots coincés dans ma gorge, je me rappelle ses yeux bleus, si profonds, et sa voix chaleureuse et taquine à la fois.
Je me rappelle sa présence apaisante, son odeur de pain maison au romarin.
Je sors en trombe de la chambre, dévale les escaliers, en luttant pour ne pas crier de douleur, de tristesse. Pourquoi ça fait si mal de me rappeler ça ? Pourquoi je ne peux pas juste sourire quand je pense à elle ?
Je déboule devant les écuries, pars chercher Amphitrite.
Elle me regarde doucement, comme si c'était parfaitement normal que je la sorte à 2h du matin.
Je monte sur son dos, m'aidant d'un muret, et traverse la cour de l'immeuble avant de partir au galop en direction d'un d'un parc que j'ai aperçu ce matin.
Les rues sont presque désertes, alors je m'autorise à aller vite.
Les cheveux fouettés par le vent, je me sens bien mieux qu'enfermée dans une chambre d'hôtel minuscule.
Je galope environ cinq minutes, puis j'arrive audit parc.
Je descends d'Amphitrite, que je laisse caracoler un peu, tandis que j'observe autour de moi.
Il y a des jeux en métal, du sable, un tourniquet et même des générateurs de dioxygène déguisés en arbres.
A la limite, ces derniers sont un peu kitsch mais ils sont acceptables dans une ville où tout est du même ordre. Mais du sable ?! Alors que notre planète en est recouverte à 87% ?
C'est illogique, totalement illogique en plus d'être inutile.
Exaspérée, je retourne chercher Amphitrite en me demandant si je peux rester là avec elle cette nuit sans qu'elle parte.
Je pense.
Je n'en suis pas certaine, mais je suis si désespérée que je n'arrive pas à réfléchir. Et puis où irait elle ?
Je m'allonge sur le tourniquet, et elle me suit, s'arrête à quelques pas de moi. Je regarde les étoiles, et ça me fait chaud au cœur tant c'est beau.
Je crois y voir le visage de ma tante et je m'endors doucement, bercée par l'idée qu'elle et Amphitrite me protègent.
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Comme les deux ailes d'un papillon (Anna)
TeenfikceEn 2117, la terre a été dévastée par la guerre. La pollution a gagné, la nature a perdu. Anna Rise a 15 ans et chaque nuit elle rêve du monde d'avant. Le jour de ses 16 ans, elle fugue, elle part loin, très loin, seule. Mais après quelques semaines...