Elle me tendit la main en souriant.
Je n'étais qu'une fillette qui avait trébuché dans la boue, elle n'était qu'une déesse venue pour me sauver.
Son visage rayonnant, cette expression chaleureuse, cette étreinte apaisante qui m'accueillit lorsque je touchai à nouveau sa peau soudainement sèche.
Je devais me situer au paradis, si ce n'est dans un lieu qui y ressemblait fortement.
Les bruits de la nature se mêlaient aux effluves apaisantes qui occupaient une plus grande place autour de nous que l'air vital. C'était un lieu idyllique, merveilleux. Une brèche dans notre monde terne où s'aimer et aimer son prochain était les mots d'ordre. Pas de dictature, de violences, de tueries, de viols, de traumatismes. Simplement l'amour d'un être, la compassion d'un autre, l'attention des deux. Même un infime bout de la planète n'arrivait pas à la cheville de cet havre de paix.
Je fermais les yeux, je les rouvrais, les frottais. Comment me persuader que tout ceci était effectivement réel et non le fruit de mon étourdie imagination ?
L'heure n'était pas aux réponses ni aux questions, le profit m'appelait, la douceur me susurrait, la tendresse m'indiquait le chemin à suivre comme un dieu guidait un adepte.
J'ai longuement marché, j'ai découvert des paysages qui sortait des idées les plus folles, j'ai aperçu des créatures qui semblaient toutes plus angéliques les unes que les autres. Étais-je en train de devenir complètement folle ?
J'aurais voulu me poser cette interrogation plus longtemps, mais tout ce qui se trouvait autour de ma personne me forçait à ne penser que de manière positive.
Arrivée au niveau d'un pont brisé, mon idéal s'effondra aussi vite qu'il était parvenu à mon esprit. Je n'eus pas le temps d'observer le désastre pittoresque, on m'y poussait déjà, j'y tombais dans une chute lente pendant laquelle le temps s'était figé.
J'ai ouvert les yeux, bousculée, j'ai regardé les alentours, étais-je en vie ? Visiblement oui, et tout ce que je venais d'entendre, de voir, de vivre, je l'avais imaginé : j'avais juste rêvé d'un monde un peu plus agréable.
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"My heart thinks, my brain writes."
PoetryIncapable de tenir une histoire sur le long terme, j'ai décidé de réunir mes œuvres plus courtes dans un bouquin numérique afin, peut-être, de soutenir les discrets dans l'ombre de la timidité ou de la honte, mais encore d'amener un peu de lecture d...