🟡CE TEXTE CONTIENT DES ALLUSIONS / SOUS-ENTENDUS A LA MORT OU AU SUICIDE🟡
AMES SENSIBLES, S'ABSTENIR, MERCI :)
Je vais vous conter le récit de la jalousie.
C'est sous l'éclat des gouttes d'eau qu'un jour, un papillon et une jument devinrent amis.
Il est bien connu de tous que les papillons ont un charme naturel. Ils sont colorés, gracieux et petits. Il leur en faut toujours peu pour être aimé. Les chevaux, eux, ont une beauté qui leur est spécifique. On les admire pour leur force, leur robe parfois si particulière ou encore leur témérité.
Vous me diriez que ce récit n'a rien à voir avec une once de convoitise, pourtant, voilà tout le problème. Ces deux bestioles se ressemblent, pourrait-on dire, en tous points, pourtant le papillon a ce qu'un équidé n'aura jamais, des ailes.
Si, au fil des années, cette relation amicale se renforçait entre les deux êtres, l'un enviait toujours l'autre de pouvoir voler. Voler haut, loin. Voir ce qu'un terrestre n'était pas capable d'imaginer. Voler, et voir toujours plus. Puis, petit à petit, cette jalousie s'était envenimée dans l'esprit de la jument qui, condamnée à fouler la terre de ses sabots couleur charbon, ne connaîtrait jamais le plaisir de dépasser les nuages.
La proximité attendrissante que les deux compères partageaient se brisa avec lenteur, comme si le temps voulait faire durer cette rivalité. Le papillon, incapable de voir sa propre magnificence et sa chance, ne comprit pas cet éloignement, lui qui était prêt à donner sa vie inutile pour une reine des prairies.
Deux proches amis devinrent deux lointains ennemis. La jument vouait une haine affreuse à celui qu'elle côtoyait avant et tout cela pour la simple et bonne raison qu'ils n'étaient pas nés avec les mêmes attributs.
Un autre jour, sous, cette fois-ci, la météo d'une tragédie, la jument galopait, aveuglée par la pluie et les éclairs qui tonnaient non loin. Si elle ne pouvait pas avoir le ciel, elle avait décidé que les montages deviendraient siennes, au détriment de tous leurs habitants. Mais la vérité était que notre équidé ne connaissait rien des monts, elle qui était habituée à frôler l'herbe grasse et fraîche des vallées. C'est alors que dans un virage, sur cette pierre lisse et glissante, la jument trébucha, tout droit dans un ravin.
Par une chance impensable, le papillon, qui passait par ici, vit sa vieille comparse chuter. Terrifié à l'idée de perdre cette fougueuse bête, même s'ils ne se parlaient plus, le papillon s'élança sans aucune hésitation. Une fois à niveau du visage de son amie, l'insecte ralentit.
Si le temps fut arrêté, détrôné par une transe, les battements du cœur du papillon accélérèrent. C'est le désespoir et la panique qui nous font réfléchir, c'est le désespoir et la panique qui le firent proposer à cette révolue coéquipière de lui offrir ses ailes pour qu'elle ne meure pas. Mais voilà où je souhaitais en venir ; omnibulée par cette rivalité, la jument déclina. Elle pensait le papillon égoïste, se moquant d'elle puisqu'elle ne pouvait accéder au ciel.
C'est cette jalousie, pure et dure, qui mit fin à une amitié.
C'est cette jalousie, pure et dure, qui mit fin à la vie de l'équidé.
Si l'on vous aviez dit un jour qu'un papillon pouvait sauver une jument au dépit de sa propre vie, l'auriez-vous cru?
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"My heart thinks, my brain writes."
PoetryIncapable de tenir une histoire sur le long terme, j'ai décidé de réunir mes œuvres plus courtes dans un bouquin numérique afin, peut-être, de soutenir les discrets dans l'ombre de la timidité ou de la honte, mais encore d'amener un peu de lecture d...