Magnificence.

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Ana, c'était le nom d'une fille incroyable, géniale. Talentueuse, elle ne pouvait qu'être enviée. Mais Ana, c'était surtout le nom d'une fille qui se détestait, et qui, pour évacuer ce rejet d'elle-même, se dégradait fréquemment de manière agressive.

Elle ne se rendait pas compte de la vie qu'elle implantait dans les yeux de certaines personnes, de la jalousie qu'elle provoquait dans quelques unes, et de l'admiration qu'elle apportait dans d'autres.

Elle s'était enfermée dans cette idée néfaste et négative, cette pensée qui embrigadait totalement sa confiance en soi.
Elle était pleine de joie, mais vide de conscience.

Un soir, fatiguée de ce mal-être qu'elle n'arrivait point à empêcher, je l'avais emmenée dîner deux trois chips et discuter au milieu d'une clairière. La soirée se passait merveilleusement bien, jusqu'à ce que j'entame ce sujet douloureux, interdit, proscrit, pour elle. Elle se braqua, en commençant à éviter d'en parler, de rentrer dans les détails d'un monde d'estime mauvaise que je ne connaissais pas. Mais ce charabia m'exaspérait.

Je m'étais remise en tailleur, prête à lui expliquer ce qu'était la vie. J'ai balayé le ciel de la main, ramenant ma tendre coéquipière épaule contre épaule, l'obligeant à observer le champ de points blancs au dessus de nos têtes.
« L'espoir t'attends dans le noir, tu devrais savoir que tu es magnifique juste comme tu es, et tu n'as pas à changer quoique ce soit pour plaire ! Nous sommes tous d'uniques étoiles et nous sommes sublimes ! Tu ne vois pas ! Tu ne comprends pas ta perfection. »

Me mouvant rapidement, je la tirais en avant, l'incitant à se lever avant de la faire tournoyer comme une danseuse. « Alors pour toi qui souffre, laisse moi être ton miroir, laisse moi t'aider à te voir un peu mieux ! »

Si elle n'arrivait vraiment pas à mesurer la magnificence qu'elle dégageait, je me devais de le lui faire comprendre. Nous tournoyâmes ainsi, sur cette herbe fraîche et grasse d'été, sous un plafond sombre, seulement éclairé par l'astre de nuit et ses sujets. Je la faisais virevolter à n'en plus finir, peut-être avait-elle déjà perdu la tête d'ailleurs. Mais je m'amusait de cet entêtement, de cette accrue envie de lui faire ouvrir les yeux.
« Contente toi de vivre pour toi, sens-toi belle car tu l'es. Ils y aura toujours un individu pour te détester, toujours. Alors pourquoi se préoccuper de lui tandis que d'autres s'émerveilleront en t'apercevant ? » lui répétais-je sans clore nos rondes, notre carrousel.

A tous ceux qui n'ont pas confiance en eux, laissez-moi vous prêter mes yeux, et observez-vous dans cette glace qui vous terrifie tant avec ma façon de vous voir, vous apercevrez non pas ce que vous qualifiez de "monstre", mais bel et bien une beauté unique et propre à vous.

"My heart thinks, my brain writes."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant