Aujourd'hui, on m'a posé une question. Une interrogation à laquelle je n'avais jamais suffisamment réfléchie.
Pourquoi voulais-je faire de la guitare ?
Moi, sans ténacité, faible bosseuse, en cruel manque de confiance en soi, je mettais les pieds dans un océan de leçons aux vagues compliquées.
Avec le temps, ça irait, c'est ce qu'on se dit tous premièrement, à mon simple avis.
Là où ça bloquait, c'est que la majeure partie des loisirs d'une vie se forment de la même façon, il faut apprendre pour jouer, apprendre longuement, acquérir les mouvements, alors que pour les mondes virtuels, il suffit de modifier les touches de son clavier pour tout lancer. Tout est simplifié, mis à la portée de tous. Pour quelqu'un sans ténacité dans mon genre, cet univers addictif était parfait.
Mais qu'est-ce qu'une vie sans défis ? Sans opportunités ? Sans dépassement de soi ? A quoi bon vivre si notre environnement est simple ? En tous cas, je cherche, dans certains cas, la difficulté. Je ne suis pas tenace, mais je suis patiente. Ne pas voir le progrès est le défaut d'un bon nombre de perfectionnistes dans mon style, être aveuglée par le mécontentement de son avancée est un frein à l'apprentissage, mais est-ce une raison pour ne pas essayer ?Moi, je préfère battre ce perfectionnisme qui me possède un peu plus minute après minute. Je préfère me battre, m'affronter et affronter les murs que je forme seule, parce que je suis mon unique combattant et mon propre adversaire.
Alors je vais répondre à cette question avec plus de profondeur. Je veux apprendre la guitare pour grandir. Mûrir, peut-être. Pour m'ouvrir à la simplicité et la tranquillité du monde musical.
Je veux repousser mes limites, me faire tomber bas dans l'entraînement puis remonter pour mieux chuter à nouveau. Je veux transpirer, mais aimer et prendre du plaisir à me satisfaire de mon progrès. Je veux jouer de grands morceaux, au coin du feu, sur mon lit. Passer le temps, tuer les ondes négatives, présenter mes réussites aux proches.
Je ne veux pas d'une vie de musicienne, de concert. Je veux être moi, moi avec mes jeux, mes montages, mes écrits, mes livres, mes films, mes recherches débiles sur internet. Puis, je veux être moi, avec ma guitare, mon instrument, mon ami inconscient, un soulagement à porter de doigts. La guitare est, avant d'être une petite passion, un échappatoire que je veux absolument approfondir. Et même si la timidité et la pudicité me rattrapent, je veux plonger directement dedans. Nager dans ces couloirs de propositions, entre ces algues d'accords, au fond de ces trous riches en découvertes.
Je veux ajouter des notes à mon imaginaire de la même façon que j'y ajoute des mots et des images. Je ne veux pas être une professionnelle, mais je veux jouer, tout simplement.
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"My heart thinks, my brain writes."
PoesíaIncapable de tenir une histoire sur le long terme, j'ai décidé de réunir mes œuvres plus courtes dans un bouquin numérique afin, peut-être, de soutenir les discrets dans l'ombre de la timidité ou de la honte, mais encore d'amener un peu de lecture d...