Chapitre 10 : confinement forcé

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Le froid envahit la pièce avant même que la porte ne s'ouvre. L'atmosphère est dense d'anticipation. Je tente de paraître détendue, mais mon corps me trahit. Des talons claquent au loin, le chef des Gardiens arrive, son aura sinistre me glaçant le sang.

Il s'arrête un instant, ses yeux scrutant chaque recoin de la pièce, chaque visage, comme un faucon chassant sa proie. Je baisse les yeux pour éviter son regard, sachant que même le moindre contact visuel peut être interprété comme un défi.

- Mes compatriotes, commence-t-il d'une voix qui glace le sang, nous avons été attaqués aujourd'hui.

À côté de moi, je sens Kai,  se raidir. Sa respiration s'accélère.

- Ces actes de terrorisme menacent notre harmonie, notre unité, notre progrès. L'Union est fondée sur la recherche du bien-être de tous, poursuit le chef.

Je sens une colère sourde monter en moi. Bien-être de tous? Est-ce vraiment ce qu'ils appellent séquestrer, contrôler et manipuler le peuple ?

- Quant aux sanctions, sa voix s'amplifie, coupant net mes pensées, elles seront sévères.

Le silence qui suit est étouffant. J'entends les battements de mon cœur, et je sais que je ne suis pas la seule à me sentir ainsi. Kai murmure si bas que je peux à peine l'entendre: 

- Reste calme Lena. 

Je hoche la tête discrètement, les mots restent coincés dans ma gorge. Le discours du chef des Gardiens me rappelle à quel point l'Union est impitoyable. Mais il me rappelle aussi pourquoi je dois me battre, pour moi, pour ma famille, pour tous ceux qui veulent un avenir libre.

Le chef nous lance un dernier défi silencieux et sort. Je respire enfin.

Mais la tension ne disparaît pas. Des bruits, des murmures, mes sens en alerte. Sans prévenir, quatre gardiens, imposants, se dirigent vers une cible : mon chef de service, Lewis. 

Les gardiens l'agrippent sans la moindre prévenance, chaque main plaquée sur lui semblant vouloir écraser sa volonté, sa résistance. Ses pieds à peine touchant le sol, sa voix s'élève, tentant de protester, mais elle est aussitôt étouffée par l'étreinte implacable de l'un d'entre eux.

Nos regards se croisent, ses yeux écarquillés, injectés de terreur. Il me supplie silencieusement. Mais je détourne les yeux. Pas par lâcheté, mais par instinct de survie. La peur m'envahit, me rappelant à quel point je suis vulnérable. Chaque battement de mon cœur résonne comme un tambour de guerre dans mes oreilles.

Autour de moi, je sens les regards effrayés de mes collègues, mais personne n'ose intervenir. Nous sommes tous des pions, et nous savons que le moindre faux pas peut nous coûter cher. Kai me prend discrètement le bras, un avertissement silencieux. Il sait que ma rébellion intérieure me pousse à réagir, mais il me rappelle que ce n'est ni le lieu ni le moment.

Lewis est traîné hors de la pièce, ses protestations s'estompant progressivement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que le silence étouffant. Un silence qui parle plus fort que mille mots, rappelant à chacun d'entre nous le coût de la désobéissance dans ce monde sous l'emprise de l'Union.

Le souffle me manque. Le  chef des Gardiens revient. Sa voix retentit dans mes oreilles comme une sentence sans appel. À ses côtés, d'autres gardiens dévoilent l'objet de notre futur tourment : une machine à l'allure sinistre aux lumières clignotantes. C'est le détecteur de mensonge. je reconnais l'appareil. Au bunker, nous avons un appareil identique pour nous former.  

Mon estomac se tord, une boule d'angoisse grandit. Chaque secret, chaque mensonge, chaque non-dit pourrait être révélé au grand jour. Les souvenirs des réunions secrètes avec la résistance surgissent, me rappelant à quel point je suis en danger. Ma dernière mission me revient en mission. Je suis le traite en question. 

Résistante !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant