Partie 48

206 7 3
                                    

2 jours plus tard ...

PDV Clément :

Mon père semblait être parti au travail pendant que je prenais ma douche. Et depuis que j'en étais sorti je déambulais dans l'appartement à la recherche de ma petite-amie que je n'avais pas encore pu étreindre ce matin. Ni hier soir d'ailleurs. Car malheureusement depuis que mon père avait appris pour la grossesse il était devenu très difficile pour la chanteuse de me rejoindre durant la nuit. Comme un étau qui se resserrait autour de nous je sentais que le dénouement de cette situation était excessivement proche. Mon père et moi ne nous adressions presque plus la parole depuis notre altercation sur le balcon, il était encore plus mal à l'aise qu'avant en ma présence, il marchait sur des oeufs sans cesse. Et à chaque fois que nous nous retrouvions tous les 3 l'ambiance devenait étrangement pesante. 

- Jenifer ? appelais-je finalement en relongeant pour la seconde fois le couloir. 

Aucune réponse ne me parvenait. Était-elle également sortie pendant que j'étais sous la douche sans me prévenir ? Cela m'étonnerait, Petru devait nous rendre visite dans moins d'une heure et Jenifer m'avait bien fait comprendre qu'elle tenait à assister à cette nouvelle rencontre. Et alors que je m'apprêtais à retourner inspecter le salon je remarquais que la porte de la chambre d'Aaron était entrouverte. Ce détail m'interpella tout particulièrement car depuis que j'étais revenu de Sète l'année dernière cette porte était toujours fermée. Comme si par cette action Jenifer pouvait empêcher les mauvaises ondes de cet appartement d'interférer avec cette pièce, y conserver l'innocence des lieux. Préserver son enfant, c'était coincer l'air qui se trouvait dans sa chambre avant son départ afin de lui ré-offrir la place telle qu'il l'avait quitté. 

Je pousse doucement la porte et découvre la brune allongée sur le lit de son fils. Cette dernière a le dos tourné à la porte, par conséquent elle ne me voit pas. J'ose faire quelques pas vers elle afin de m'annoncer. Mais comme elle ne bouge pas je décide de briser le silence : 

- Qu'est-ce que tu fais mon coeur ?

Pas de réponse. L'on pourrait penser qu'elle s'est endormie ici, mais non, je vois son épaule trembler légèrement. Je m'assois près d'elle et caresse son bras. Je l'entends renifler discrètement ; elle pleure. J'aurai du m'en douter. Depuis 2/3 jours la chanteuse n'arbore plus le sourire que je lui connais et qu'elle se force à garder en tant normal. Je vois bien que son stress est au maximum de ses capacités et que le mal-être la regagne petit à petit. Les hormones y sont forcément pour quelque chose, ou du moins a ne rend pas la tâche plus facile. Et si vous vous permettez de la juger trop faible et ridicule et bien tentez de vivre une grossesse dans sa situation, avec tout ce que cela engendre ... 

- Jen, murmurais-je, parle moi, qu'est-ce qu'il se passe ? 

- Mon fils me manque. Terriblement, bredouille-t-elle dans un sanglot. Ton père a raison, je ne suis pas mieux que lui. Je n'ai pas été à la hauteur pour Aaron, je ne le serai pas non plus pour notre enfant ... 

- Qu'est-ce que tu racontes, dis pas n'importe quoi, lui soufflais-je d'un ton aimant tout en venant m'allonger contre son dos afin de la serrer contre moi. Tu es une mère redoutable, qui se prive de sa plus grande source de joie pour mettre à l'abri son enfant. Tout ce que tu fais depuis que tu l'as envoyé chez son père c'est dans l'unique but de le protéger, c'est dans son intérêt. 

- Ton père me rabâche depuis des jours avec le fait que l'on doit mettre Aaron au courant de ma grossesse. Il veut le faire venir pour notre mariage ... Qu'est-ce que tu crois qu'Aaron pensera de tout ça ? Que sa mère reprends le court de sa vie et refonde une famille et qu'elle se débarrasse de lui ... 

Jenifer & Clément Remiens : Bravons tous les Interdits - De l'Idylle à l'Amour -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant