Les terres de feu et de sang.

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𝐌𝐢𝐫𝐚

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Le navire n'avait de cesse de tanguer, faisant grincer les planches en bois de la soute à chacun de ses mouvements. Assise sur un petit tabouret en bois déniché dans l'angle d'un vieux meuble, il me parvenait tout de même la férocité des vagues qui ce déchaîné sur le navire rendant nos pas vagues et déséquilibrées quand il nous venait le désir de nous déplacer. Les ordres furent courts et simples, "rester ici et attendre que la tempête passe".

Mes capacités en navigation se résumaient à quelques courtes tâches, et, contrairement à Arolde qui pouvait se permettre de leur prêter main forte ça ne fut pas mon cas. Mes chances de finir à l'eau sont plus probables que de changer quelque chose face à l'océan, ma présence et celle d'Alesya furent alors requises ici.

Contrairement à moi, Allesya semblais contrarier de rester sur place, face au hublot, elle contemplait les caprices du ciel d'un œil curieux tout en laissant sa jambe trembler nerveusement. Plutôt que de paraître apeurée, elle semblait malgré son jeune âge persuadée que son aide pourrait être requise ailleurs. Je l'entendais marmonner rageusement qu'il n'y avait aucune raison qu'elles doivent rester là. Face à son esprit contradictoire le capitaine du navire avait juré de la faire passer par-dessus bord si elle venait à lui désobéir.

- Tu vas finir par attraper le mal de mer en restant là.

- Je te le redis. Je peux les aider. Personne n'en saura rien.

Sans qu'elle n'ait besoin de bouger pour se tourner vers moi, je devinais sans peine par quelle émotion, elle passait. Cela faisait déjà dix-huit fois que je lui disais de rester ici, et pourtant, elle persistait à me fournir la même réponse. Difficile d'imaginer qu'elle puisse aider sans prévenir personne, et pourtant, quelque chose dans sa voix et son attitude me laissait perplexe. Le sentiment qu'elle me cache la raison réelle qui puisse expliquer son aide me rongeait les pensées depuis plusieurs minutes maintenant.

- Qu'est-ce que tu ne me dis pas ?

A ces mots la jeune concernée va cette fois-ci se tourner vers moi, confirmant l'avis que je m'étais déjà fait sur la question. Troublée, elle ne semblait pas prête à me lâcher du regard comme si elle attendait que je terminais ma phrase. Comme si elle se doutait que je puisse connaître la raison. Si seulement je pouvais me tromper, la suite des évènements n'en serait que plus simple.

- Tu peux me faire confiance. Si j'ai besoin de savoir quelque chose, mieux vaut que ce soit avant notre débarquement.

- Rien que tu ne sembles ignorer.

Ces dernières paroles marqueront la fin de la conversation, aucune de nous ne semblait avoir envie d'ajouter quoi que ce soit. Et, lorsqu'elle ira quitter sa place, un simple échange de regard suffira à apporter les réponses aux questions inaudibles. La confiance qu'elle venait de me porter suffisait à me convaincre de ne rien dire. Arolde finirait par le deviner à son tour, mais il n'y a aucune chance pour qu'il en dise quoi que ce soit. En passant à côté de moi elle m'accordera un sourire discret, regagnant par la suite l'escalier qui la conduira face aux férocités du ciel.

*

De longues minutes vont s'écouler depuis le départ de la gamine, assise sur mon tabouret, il ne m'était pas simple d'accepter la réalité à laquelle ces paroles me forçaient à me confronter. Mes mains jointes au niveau de mes jambes, je vais la sentir tremblé nerveusement à l'idée que les ennuis qu'elle a cherchés à fuir me suivent avec elle. L'abandonner ne faisait pas partie de mes décisions, mais si on manque le passage d'Ambrose à cause de la tempête tout risquerait d'être plus compliqué.