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A𝐥𝐞𝐬𝐲𝐚


Malgré l'impression que j'avais sur la suspension du temps, je devinais qu'il s'était écoulé plusieurs heures depuis notre départ d'Hyvernel. Le silence avait regagné le navire remplaçant les ordres qui m'étais parvenue lors de notre départ du port. Le silence qui planait se mélangeait au clapotis de l'eau salée, les vagues venaient se casser sur la coque du navire et le vent en transportait quelque goutte salée qui venait rafraichir mon visage.  Malgré cette atmosphère qui soulageait mes pensées, les gargouillements incessants de mon estomac vont m'empêcher d'en déguster la saveur. Le creux qui s'y était formé va m'obliger à me redresser, la pomme qui me fut offert en début de matinée ne suffisait pas à remplacer les repas manquants. 

Mes yeux vont se poser sur la coque du navire, relevant la tête, je vais saisir qu'il ne me sera pas simple de me hisser sur la proue sans me faire remarquer. Dieux soient loués, plusieurs cordes maintenaient la chaloupe dans laquelle j'étais caché, ainsi, mon ascension pourra au moins avoir lieu. Malgré la faiblesse de mon corps, je pus me hisser du mieux possible, les deux épaisses cordes auxquelles j'étais agrippé me brûler les mains. Suspendu dans le vide, je me demandais si ma chute me ferait arriver dans la petite chaloupe que je venais de quitter, ou, si la vitesse du navire me ferait tomber dans l'eau. Auquel cas mes chances de survie ne seront pas faibles mets nul. Mourir noyé ne serait sûrement pas la pire fin que l'océan pourrait m'offrir. 

Il est hors de question que met main ne lâche, sans regarder par-dessus mon épaule, je vais continuer de monter le plus discrètement possible. Coucher à l'ombre de la chaloupe, il est vrai que je ne m'étais pas rendu compte que le soleil n'épargnait personne de sa chaleur. En peu de temps, je sentais déjà mon dos s'humidifier de transpiration laissant mon haut large me coller dans le dos. Je vais réprimer l'habitude inadaptée de l'y décoller alors que mes bras continués de me hisser de plus en plus haut. Bientôt, les premières paroles qui flottaient sur la proue vont me parvenir. Mon cœur va aussitôt rater un battement, une angoisse mélanger a un sentiment de soulagement va me saisir tandis que mes muscles me hurlaient de les laisser tranquilles. 

Bientôt, mon visage va pouvoir passer par-dessus la rambarde. Peu de mouvement me parvenait et pourtant, les nombreuses discussions qui se levaient me donnais la sensation d'être plongé au milieu d'une foule. Je vais rester ainsi pendant un moment, aussi longtemps que mes bras m'en donneront la permission. Avec un maximum de souplesse, je vais laisser mon corps passer par-dessus avant de tomber lourdement sur le bois qui m'offrait maintenant un appui stable. Maintenant assise sur le chemin, je me rendais compte que je n'avais pas suffisamment réfléchi avant d'agir, j'ignorais ou me cacher, j'ignorais même sur quelle genre de navire j'était monter. Mon estomac me suppliait de manger, et il fallait que je trouve quelque chose à me mettre sous la dent avant que mes forces ne m'abandonnent. 

Alors que je cherchais du coin de l'œil un coin dans lequel me réfugier, des bruits de pas vont se faire entendre venant dans ma direction. Prise d'une soudaine envie de disparaître, je vais me réfugier derrière un empilement de tonneaux dans l'espoir qu'il ne soit pas la raison du passage de ses hommes. Les voix vont s'élever pour passer tout pré de moi et avec soulagement, je vais constater qu'ils vont simplement poursuivre leur chemin sans prêter attention au petit coin dans lequel je me fondais. Accroupie dans mon coin, je vais attendre que le silence revienne pour en sortir, la voie semblait libre aussi vais-je m'avancer prudemment aux aguets du moindre mouvement environnant. 

*

Au bout d'une dizaine de minutes, il me fut possible d'accéder à la cale du navire sans éveiller les moindres soupçons. Ma présence à bord ne semblait pas encore s'être fait remarquer, et, en descendant les escaliers pour rejoindre la cale, je vais pouvoir remarquer que personne ne se trouvait à bord. La cale était plus grande que je l'aurais crues, faiblement éclairer, il y avait peu de rayons lumineux qui traversaient les planches en bois du pont. Une quantité généreuse de tonneaux était disposé à droite et à gauche, des branles semblaient disposer plus loin. Mes yeux vont avoir du mal à s'adapter à ce changement d'éclairage, il me faudra donc un moment avant de distinguer correctement tout ce qui m'entourait. Mais je pouvais confirmer qu'il n'y avait actuellement aucun danger.

Mes pas vont se faire timide, mais rapidement je vais me rappeler pour qu'elle raison j'étais a bord. C'est donc rapidement que je vais me ressaisir, et, sur la pointe des pieds, je vais poursuivre mon chemin jusqu'à rejoindre ce qui semblait êtres la soute. Régulièrement mon regard va passer par-dessus mon épaule afin de regarder ce qui se passait derrière moi. Au moindre grincement de planche, au moindre bruit de pas ou encore au moindre sifflement du vent qui ce faufiler vers moi, mon cœur ratera un battement suivie de frison désagréable.

Alors que je me faisais à l'idée que j'étais seul, les marches de l'escalier précédemment utiliser vont se faire plus insistantes ce qui va me valoir un sursaut. En pivotant mes talons je vais pouvoir distinguer une silhouette qui les descendait, et, avant qu'elle n'est posé pied au sol mon petit corps sera caché dans l'obscurité de quelques tonneaux que je n'avais pas encore ouvert. Mes sourcils vont se froncer pendant que mon pupille suivait les mouvements de cette fine silhouette. Forte heureusement, elle va disparaitre dans une partie plus éloignée de la soute. 

Accroupie, je vais me déplacer ainsi afin de ne pas dépasser la taille des tonneaux qui me camouflait. Mes yeux étaient à la recherche d'une arme quelconque, de la moindre nourriture, d'eau. Forte heureusement, après avoir ouvert les trois premiers tonneaux qui ne contenais que des épices, je vais pouvoir décocher un tonneau rempli de fruits. Je pus difficilement contenir ma joie en sentant l'odeur sucrée des fruits qui me changeait de l'odeur salée qui imprégnait l'air marin.

Mes mains vont saisir une poignée généreuse de fruits rouges, et sans plus attendre je vais engouffrer un mélange de grenade et de mures qui vont soulager le creux que j'avais dans l'estomac. Le gout sucré va me couler le long de la gorge jusqu'à ce que je finisse ma seconde bouchée. Il valait mieux que je reste prudente, sans oublier ou j'étais, je vais enfouir quelque fruit rouge dans la poche de ma veste dont quelques myrtilles et raison mure afin de comblée ma prochaine faim.  Je vais essuyer mes mains sur mon bas, prenant une dernière bouchée de fruits par gourmandise, je vais ensuite me relever pour quitter cette soute un peu trop sombre à mon gout. Mes yeux avaient beau s'êtres habituer au manque de l'humeur je ne m'y sentais pas en sécuriser pour autant.

Il était facile de deviner qu'il devait s'agir d'un bateau marchant, mon soulagement n'était malheureusement pas suffisant pour me donner suffisamment de courage. J'ignorais qu'elle sort était réserver au passager clandestin, et malgré mon âge je pouvais imaginer qu'elle sort une femme comme moi pourrait connaitre parmi tous ses hommes. Un énième frison va de nouveau me parcourir l'échine alors que mon esprit tordu imaginer par quel genre d'horreur la journée pourrait se finir.

Mes jambes s'âpretés enfin à me donner suffisamment de force pour quitter ma cachette que des bruits étouffés de bouteille vont me couper dans mon hélant. J'en étais presque venu à oublier que la silhouette précédemment aperçue ce trouvait toujours dans la cale. 

Immobile, non loin des escaliers que je désirais escalader plus que jamais, je vais pouvoir distinguer la silhouette d'une femme qui me regardait de haut en bas comme si elle cherchait une réponse de ma part. Inconsciemment j'étais soulagé de voir qu'il s'agissait d'une femme, et malgré l'obscurité je pouvoir voir à son visage qu'elle ne semblait pas beaucoup plus veille que moi.

Les terres de feu et de sang.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant