Cléo, persuadée que sa vie est rythmée par des cycles d'étés (trois de malheur et un de bonheur), espère son dernier été de joie. Mais l'Univers la met à l'épreuve : rupture amoureuse, job chaotique, persécution par son ennemi juré , déni de dépress...
Un portail se dresse devant moi, immense et opaque. Sa surface lisse et noire reflète le ciel assombrit par un nuage de passage, me donnant l'impression de me tenir face à un miroir infini. Sa masse colossale me fait sentir minuscule, comme une fourmi face aux portes du Paradis ou bien celles de l'Enfer, selon ce qui m'attend de l'autre côté. Pas de boîte aux lettres, ni même de sonnette. Alors, je vérifie l'adresse fournie par Liam dans son SMS.
« 5 rue de la Convention. See you tout à l'heure ! »
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C'est bien ici. Et à mon avis, c'est à ce moment-là du film, que la jeune fille s'apprête à se faire éventrer par un fou furieux dans un bunker en plein milieu de la ville. Le quartier a l'air pourtant charmant. Le vent murmure à travers les feuilles des arbres alignés le long du trottoir. Le chant des oiseaux résonne dans l'air frais. Un cadre parfait pour un film d'horreur. C'est d'ailleurs ce qui incite la jeune fille à entrer.
Je lui indique ma présence par texto. Vingt secondes plus tard, un bruit sourd retentit devant moi, et le portail s'ouvre lentement. Mon estomac se noue tandis que je m'engage dans une allée parsemée de galets blancs. Jusqu'ici ça s'apparente plus au Paradis, mais je reste sur mes gardes. Plus loin, une maison atypique attire mon attention. Un seul étage, une forme intrigante qui rappelle le Pentagone américain. Je fais volte-face, mais déjà, le portail se referme avec un claquement sec. Deux options : soit je me suis trompée d'adresse, soit je vais vivre une partie de Sims grandeur nature.
L'air est calme. Seuls les bruits de mes pas sur les galets brisent le silence. Je me sens observée, comme si chaque recoin de cette allée mystérieuse dissimulait un danger invisible. J'avance prudemment, mon cœur battant à tout rompre. La main sur mon téléphone, je me tiens prête à appeler la police au moindre mouvement suspect.
Je n'en reviens toujours pas lorsque sa silhouette se dessine dans l'embrasure de la porte. Il s'adosse contre l'encadrement pour m'observer rattraper les derniers mètres qui nous séparent. Il se donne des airs de mauvais garçon en enfonçant ses mains dans ses poches, mais son sourire timide trahit sa nature douce. Aussitôt, mon cœur reprend un rythme cardiaque normal.
2. Connaissez votre sol.
L'harmonie des colombages et des baies vitrées donne à la villa un charme digne d'un film hollywoodien. On se croirait presque sur un plateau de tournage, face à une maquette grandeur nature. Alors, attention, il faut éviter de s'appuyer contre les murs.
Arrivée sur le pas-de-porte, je lui dépose un tendre baiser sur la joue, et aussitôt, il se décale pour me laisser entrer. Sans plus attendre, il m'invite à découvrir le nid douillet de ses parents partis pour le week-end.
