16. L'invitation.

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La température chaleureuse de ce soleil de printemps se faisait ressentir dans l'extérieur de Port-Real, et en particulier la cours extérieurs qui n'était pas particulièrement visitée en ce moment. Il y a encore quelques minutes en arrière, plusieurs gardes se trouvaient à surveiller l'endroit, jusqu'à ce que Hisea ai demandé qu'ils partent pour être seul avec Ser Criston et parler d'une certaine chose en privé, sans d'oreilles extérieurs pour écouter.

La tension, bien présente, s'appuyait sur le dos d'Hisea qui fixait froidement le chef de la garde royal. Les chances de se faire attaquer étaient faibles, mais malgré ça, il gardait une main sur sa ceinture, proche de son poignard. Il avait devant lui un homme qui ne lui faisait pas confiance, qui savait qu'il était un traitre même sans de fortes preuves. Quelqu'un qui n'avait pas hésité quand il lui a ouvert le poignet et menacé. Ser Criston sentait très bien tout ceci, ça se voyait dans le regard du second roi, et ça le rendait tendu. Il ne devait en aucun cas oublier qu'Hisea avait Aegon dans sa poche, et que si il le voulait, il irait retirer son grade de garde royal et le tuerait pour trahison, ou quelque chose de ce style.

-"Ser Criston, tu es au courant de l'armée qui a été envoyé pour attaquer Peyredragon?" Demanda Hisea après un silence plutôt lourd.

Le garde ricana.
-"Bien sûr. C'est moi qui ai choisi qui envoyer, d'ailleurs. Je suis le chef de la garde royal, après tout.." 

Le second roi s'énerva un peu plus, mais il se retint de le montrer, et soupira juste. "Tu sais que c'est stupide? Que tous les soldats que tu as envoyé sont condamnés à une mort certaine?"

-"J'écoute les ordres de mon roi." 

-"Je suis ton roi." Ajouta Hisea en souriant, ce qui irrita Ser Criston. En revanche, il ne répondit pas, et leva seulement ses yeux au ciel, simplement ennuyé de cette conversation qui ne lui donnerait rien.

Le second roi laissa le calme reprendre sa place, mais il ne comptait pas laisser tomber cette histoire. Toute la puissance, le pouvoir qu'il avait, pourquoi l'ignorer et ne pas l'utiliser? Il devait garder une crédibilité. Et même si dans le passé, il redoutait de tout son âme les comptes des anciens rois qui faisaient régner la peur pour leur amusement, il commençait à comprendre le principe. Le peuple voyait ceci comme du bonheur pour celui au pouvoir, alors que c'était simplement pour avoir du respect et ne pas se faire marcher dessus.. Ce qui Ser Criston lui faisait en ce moment.

Hisea se rapprocha de quelques pas, puis sans hésitation, il mit un grand coup de pied dans le genou du chef de la garde royal pour le faire tomber. Il sortit son poignard et plaqua la lame contre la gorge de ce dernier, qui passa d'un ennui clair à du choc et même de l'effroi. Ser Criston essaya d'attraper son épée, mais le second roi écrasa son poignet juste avant contre le sol, et pressa fermement son arme jusqu'à qu'une goute de sang s'écoule. C'est à ce moment précis que l'homme comprit pourquoi la personne en face de lui avait demandé aux gardes de partir, même si ils n'auraient rien fait, il fallait éviter tout risque.

-"La prochaine fois que tu me manques de respect, que ça soit avec des paroles ou une simple action, tu mourras avant de voir mon ombre." Hisea prononça ses mots avec lenteur afin de bien appuyer la menace, et pendant une bonne dizaine de secondes, il fixa Ser Criston. Seul la respiration courte du garde en clair panique pouvait se faire entendre dans ce moment plutôt malaisant. 

Le second roi relâcha Ser Criston d'un coup, et il rangea son poignard avec un soupire. "Relèves toi." Ordonna-t-il ensuite avant de partir de la cours extérieur. Sa menace était faite et son message avait été comprit, plus besoin de rester ici plus longtemps.

Le chef de la garde royal, toujours choqué, se releva aussi tôt qu'Hisea était partit. Il ne savait même pas quoi faire, il n'avait ni le pouvoir pour ça, ni les droits. En revanche, l'idée de se résigner ne pouvait pas être une option pour lui. Il frotta son cou, sentant toujours la matière froide de la lame du poignard sur sa gorge, même si il n'y avait plus rien. Son poignet lui brûlait aussi, mais il oublia tout ça quand il entendit un garde l'appeler.

La danse des dragons2 - La guerre froide.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant