20. La chanson d'une sirène.

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Le dernier bruit que Kushim avait entendue avant de sombrer dans ce sommeil profond fut celui des cloches venant des bateaux qui repartaient. Ça faisait un bon moment qu'elle n'avait pas aussi bien dormie, sans mentionnée le fait qu'elle avait eu un mauvais pressentiment avant de fermer les yeux. Rien ne la réveilla jusqu'à ce qu'il soit dans les environ d'1h du matin. Kushim se leva en sursaut, sentant son estomac se tordre de douleur, comme si elle avait faim mais voulait vomir. Elle cligna deux, trois fois des yeux, puis un coup de fatigue s'empara de son corps. Tout ça la rendait mal à l'aise dans son propre appartement, comme si ce qu'elle ressentait en ce moment devait arriver à cause de quelque chose. Alors, lentement, elle sortit de son lit et se dirigea dans sa cuisine pour boire un coup.

Sauf qu'elle entendit toquer à la porte. Kushim soupira et frotta son œil droit pour essayer de se réveiller un peu. Ses mouvements étaient lents, et elle se prit un meuble plusieurs fois avant d'arriver et d'ouvrir sa porte pour voir qui venait de toquer. Elle ne s'attendait même pas à voir quelqu'un, la fatigue lui avait sûrement monté à la tête.. Mais non, elle vit Edmure. Le grand frère de son petit-copain, Asegi. Kushim le regarda un moment, sa vision plutôt faible et trouble, ce qui l'empêchait de bien voir l'homme en face.

-"Edmure?"

La femme frotta ses yeux, puis les ouvrit à nouveau pour voir l'homme se tenir droit sans prononcer un seul mot.

-"Il est tard, tu as besoin de quelque chose?" Elle fronça ses sourcils, posant à nouveau une question, pour ne toujours pas avoir de réponse. Edmure se tenait là, son regard fixé sur elle. Kushim comptait parler à nouveau, bien que ça soit sûrement inutile, mais remarqua les yeux de l'homme. Remplit de froideur et de quelque chose de sombre, comme si il avait de mauvaises intentions. Une crainte lui parvint, et son corps devint plus faible. Toute cette histoire la mettait dans un sale état, et la croyance, voir même obsession, envers le Dieu de la lumière qu'il portait lui donnait des raisons de plus de ne pas être sereine.

Kushim referma la porte avec un soupire, espérant qu'elle vivait un cauchemar, mais la porte prit un grand coup qui la força à s'ouvrir au complet de nouveau, et la femme dut reculer pour ne pas se la prendre. Ses yeux s'écarquillèrent, voyant le visage d'Edmure s'assombrir.

-"Edmure, je ne rigole p-"

-"Crois moi, Kushim, il n'y a pas de blague. Il serait mieux que tu te laisses faire."

De l'horreur parvint sur le visage de la femme quand l'homme s'avança à l'intérieur et referma la porte derrière lui, puis d'un coup de main, comme si il connaissait déjà l'endroit, ferma a clef. Elle prit quelques pas en arrière pour essayer de créer une distance, sa peur se divulguant dans tout son corps jusqu'à paralyser ses jambes. Elle voulait courir, partir, mais elle restait figer. Et l'homme l'avait remarqué, à en juger par ce sourire narquois qui se forma sur ses lèvres, et son regard qui devint bien plus froid et dangereux qu'avant.

Elle savait qu'il ne voulait pas son corps, car il n'était pas comme ça et avait déjà des vues sur une autre femme, puis ça se voyait, simplement. L'homme se rapprocha, et Kushim se crispa, des frissons parcourant ses bras et son dos. Elle voulait partir, mais elle n'y arrivait pas. Elle s'attendait à se faire assommer, tuer, peut importe, mais il fit le tour et passa à côté d'elle, la laissant se décompresser de soulagement et se faire des faux espoirs.

-"Tu ne peux plus me faire attendre, il est bien trop tard. Je ne comprendrais jamais pourquoi Asegi t'aimes, mais en tout cas, tu as gagner du temps."

Annonça Edmure en se dirigeant dans la cuisine, et un silence parvint. Kushim était confuse et ne comprenait rien, mais le bruit des couverts s'entre choquant et d'un tiroir spécialement remplit de couteaux s'ouvrant la ramena à la réalité. C'est comme si elle reprit contrôle de son corps, et sans réfléchir, elle courra à la porte pour essayer de la débloquer. Il fallait juste tourner le verrou, mais évidemment, c'était impossible.

La danse des dragons2 - La guerre froide.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant