La danse des dragons2 - La guerre froide.

12. Les conséquences de ses actes.

Bérangère ne prit plus la peine de compter les heures depuis son départ de Port-Real, son seul repérage fut la lune qui partait au fur et à mesure. Malgré tout, ça en restait long, et la femme s'ennuyait à mourir. Ce sentiment de regret d'être partit si vite, aucune action n'eut lieu de sa part, et peut être que plus jamais elle ne reverrai Hisea à cause de son envie de croire aux paroles de son petit frère. Penser que c'était juste serait un mensonge grossier et facile à voir. La mer se trouvait tout aussi calme qu'avant pendant que Bérangère défit sa perruque et l'écrasa contre le bois de la barque dans un soupire ennuyé. Le trajet allait être long.

Une dizaine d'heures passèrent, Bérangère trouva le temps de faire une sieste afin de ne pas s'écrouler une fois les pieds sur le sable de Peyredragon. Le soleil était revenu entre temps, et il se rapprochait d'ailleurs vers le milieu du ciel, ce qui indiquait clairement à la femme que ça allait bientôt être midi. Elle espérait du plus profond d'elle qu'aucun conseil n'eut lieu en son absence, mais elle ne vivait plus dans ce monde où elle se faisait croire à ses propres mensonges.
Quand le bateau s'arrêta subitement en se plantant contre quelque chose, Bérangère se releva avec des vertiges pour apercevoir le château s'élevait devant elle.

La femme sortit de l'embarcation et se laissa tomber sur le sable tiède de son île, l'endroit où elle vit le monde pour la première fois. Elle était la seule dans sa famille à être née ici, on pourrait nommer ça une fierté, mais Bérangère souhaita plus d'une fois que quelqu'un naisse à Peyredragon aussi dans le futur en repensant à elle.

 Bérangère s'avança et remonta la pente pour accéder à la cours du château, et voir qu'aucun garde n'alla la voir lui fit se poser des questions. Mieux vaut ne pas chercher plus loin que ça, son importance dans cette île portait sûrement son rôle. Elle ne perdu pas plus de temps et rentra à l'intérieur du palais, puis le souvenir de Port-Real revint. Les odeurs si différentes, l'atmosphère moins étouffante mais plus lourde.. Bizarre à avouer que l'autre île - où Hisea se trouvait - portait une ambiance plus jovial. 

La femme voulait retrouver Rhaenyra en premier, et, sachant que la reine noire était du matin, ça serait facile à faire. Le premier choix qui lui vint à l'esprit était la salle du conseil. Ou alors la salle du trône, l'infirmerie, l'appartement, la muraille. Bérangère avait d'autres choses à faire que de se balader ou de faire de la randonnée, alors elle décida d'aller dans la première option, le conseil. Elle marchait rapidement jusqu'à prendre le couloir qui se terminait par la porte de cette salle, et quand ceci intervint dans sa vue, Bérangère sentit une boule au ventre. Aller à Port-Real ne lui a jamais été autorisé, au contraire.
Mais elle avait articuler ses mots et ne retournerait jamais sa veste, personne ne l'empêchera de sauver son sang.

Bérangère ouvrit la porte qui grinça sur le coup, et elle rentra à l'intérieur de la salle du conseil. Elle reconnu Rhaenyra, Daemon et Rhaenys. Tout le monde se tourna vers elle, et le regard en particulier de l'homme lui fit comprendre qu'ils le savaient. Quelqu'un l'a forcément dit, mais si ce n'était pas Maxime ou Azéline, qui? Personne ne l'avait vu partir dans ses souvenirs. Appart peut être des personnes du peuple..

-"Bérangère.. Je crois que tu te fous de ma gueule..." Commença Rhaenyra, la mâchoire crispée. Facile à voir qu'elle essayait tant bien que mal de ne pas craquer. "Pourquoi.. tu as quittée l'île sans autorisation? J'ai- Nous avons reçu des lettres d'espions sur ta présence à la fête de Port-Real."

Bérangère leva ses yeux au ciel dans un soupire.
-"Tu ne fais rien depuis le début de cette guerre, cinq mois qu'il ne se passe rien. Du moment où ton père est mort, du moment où Lucerys est mort, jusqu'au moment où Hisea c'est fait prendre en otage. Tu n'as rien fais appart tuer quelqu'un, non par toi, mais par un assassin."