Chapitre 5

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Shaolin Mailly - 28 septembre 


Le surveillant me pousse devant lui avec brutalité. Il me sert le haut de mon bras et me force à avancer. Sa poigne me fait mal. Nous descendons les escaliers puis nous rejoignons la partie administration du bâtiment principal. Nous passons devant l'accueil et arrivons dans un couloir qui m'est encore inconnu. Contrairement au reste de la bâtisse, les murs sont peints en gris pâle, ce qui change du rouge, et tout semble neuf.

Dylan, si ma mémoire ne me fait pas défaut, toque à une porte où est suspendue par une corde et un clou une pancarte signalant le bureau de la directrice. A peine quelques secondes ensuite une voix féminine lui demande d'attendre deux minutes, le temps qu'elle finisse ce qu'elle est en train de faire. Dylan m'oblige à m'asseoir sur une chaise en métal se trouvant à côté de la porte et m'ordonne de ne pas bouger quand il desserre sa main et qu'il la retire enfin, je mets la mienne sur mon bras et me masse doucement la zone endolorie.

Ça fait seulement un mois que je suis là et je crois que je n'ai pourtant jamais eu autant de problèmes. Alors que je suis une personne qui les attire comme un aimant le ferait avec des métaux.

La raison pour laquelle j'ai été envoyée dans le bureau de la directrice est simple. J'ai insulté un professeur. Et pas qu'un peu. Pour ma défense, il disait des propos racistes et sexistes depuis le début de l'année et nous dévalorisent. J'ai fait tout mon possible pour me retenir mais j'ai fini par craquer quand ce prof à fait comprendre à un élève qu'il est trop gros. Ce qui est inacceptable. De plus, l'école est censée nous apprendre à vivre ensemble mais là c'est totalement le contraire.

La porte s'ouvre enfin laissant apparaître la directrice toujours aussi élégante et terrifiante avec ses yeux perçants. Ses cheveux châtains sont remontés en chignon haut strict. Elle nous invite à entrer d'un geste gracieux de la main et ferme la porte derrière nous. La pièce est très grande pour un bureau. Des étagères en bois taillé sont remplies de manuscrits anciens et de grands classiques à droite et chargées de classeurs contenant des documents officiels en rapport avec l'école à gauche.

Quand elle passe à côté de Dylan, il lui explique rapidement avant de se poster au fond de la pièce dans mon dos. Mme. Stafford passe derrière son bureau en chêne pour prendre place sur un imposant fauteuil recouvert d'un magnifique velours émeraude. Je m'assieds également mais sur l'une des deux chaises à rayures vert pâle.

Pendant qu'elle trie quelques documents, je me souviens que c'est la mère d'Ethan. Ils ont la même teinte de cheveux. Je me demande si elle à les mêmes boucles souples que son fils ou si elle à les cheveux aussi raide que la façon dont elle est assise sur son fauteuil.

Enfin elle décide de s'intéresser à moi et plonge son regard bleu azur aussi glacial qu'un iceberg émergeant des flots gelés d'un des pôles dans le mien.

— Mademoiselle Mailly, on m'a averti que vous avez insulté un professeur en cours d'histoire. La question est simple : pourquoi insulter un professeur alors que c'est interdit par le règlement, me demande-t-elle d'un ton froid et tranchant avant d'ajouter, de plus, c'est un manque de respect envers un adulte. Vous commencez bien mal votre première année ici.

Elle arrête de parler pour me laisser me justifier mais je vois bien qu'elle n'en a rien à faire de ce que je vais dire et qu'elle a sûrement déjà la punition que je vais récolter à cause de cet affront en tête. Je ne me laisse pas abattre pour autant et lui explique en faisant un effort considérable pour garder la tête haute. Ce qui est rare d'habitude. Il en faut beaucoup pour m'impressionner mais là...

L'Institut StaffordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant