Chapitre 13

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Shaolin Mailly - 22 novembre


— Aller debout ! Lève-toi !

— Laisse-moi faire, Giorgia. Pousse-toi.

J'enfonce ma tête dans l'oreiller pour protéger mes yeux de la lumière blanche qui agresse mes yeux. J'ai un horrible mal de tête et la bouche pâteuse. Quelqu'un dégage la couverture et agrippe ma cheville avant de tirer. Je grogne. Une violente douleur m'assaille lorsque mon bassin touche le sol et mon crâne ma table de chevet. Ça ne peut être que Giulia pour faire ça. Traumatiser les gens à vie, c'est son passe temps préféré. Je parie que je vais avoir une bosse.

Sans aucune envie, je fini par me préparer. On dirait un zombie. Je traîne des pieds, j'ai les yeux à moitié fermé et les seuls sons sortant de ma bouche sont des grognements ou des mmmh. Je sens qu'une longue et pénible journée s'annonce.

— Aller bouge toi ! On y va ! s'exclame Giorgia en train d'ouvrir la porte, tu vas nous mettre en retard ! A cause de toi, on ne va pas pouvoir manger !

— Bah écoute, laisse-la. Si elle n'a pas envie de venir, ce n'est pas notre problème.

— J'arrive mais putain, fous-moi la paix, je marmonne en prenant mon sac.

— Je commence à en avoir vraiment marre de tes escapades nocturnes, me reproche Giorgia dans les escaliers. Depuis, un rien t'irrite et tu risques de nous mettre en retard pratiquement tous les jours.

— Eh bien, suis les conseils de Giulia et barres-toi sans moi ! Merde ! Je ne t'ai rien demandé !

— T'es sérieuse là ! s'énerve-t-elle, ok, très bien, bourre-toi la gueule autant que tu veux si ça te fait plaisir. Vas-y. C'est sûr que pour ta santé, c'est vraiment l'idéal ! Tu vas finir comment si tu continues comme ça à ton avis ? J'ai...

Sa voix se brise. Elle éclate en sanglots. Des larmes coulent à flot sur ses joues roses. Je la prends dans mes bras et lui caresse les cheveux.

— Eh, eh. Ça va aller. Je suis là.

Je dépose un léger baiser dans ses cheveux attachés en queue de cheval haute. Elle fait toujours des insomnies. Avec le manque de sommeil et le stress, forcément ses nerfs finissent par lâcher. Néanmoins si ça se manifeste ainsi, c'est parce qu'elle a dû tout garder à l'intérieur d'elle. Comme une bombe à retardement, on retient, on retient puis ça explose mais pas toujours au bon moment et pas toujours de la façon dont on le pense.

Une fois calmée, je lui serre les mains et lui souris.

— Ça va mieux ?

Elle hoche la tête.

— Pardon. Je ne voulais pas être méchante.

— Je sais. Je ne suis pas simple non plus.

— Bon si vous avez fini, on peut aller manger maintenant ?

— Toujours aussi agréable, commenté-je.

Giulia m'adresse un sourire méprisant dont elle seule a le secret avant de disparaître. Mes relations avec elle se sont un peu calmées. Elle est toujours insupportable mais elle me parle, ce qu'elle ne faisait pas en début d'année à part pour râler. On sent que même si elle n'est parfois pas très sympa, elle tient profondément à ses amis et à sa sœur.

En cours d'anglais, je m'écroule sur la chaise à côté de Zohra qui soupire. Cette dernière a retiré ses tresses rouges pour laisser place à un afro qui lui va à ravir. Pendant l'heure, elle me pince quatre fois. Habitude qu'elle a prise depuis que j'ai tendance à m'endormir. A la fin de la matinée, je frotte mon bras rouge en fusillant du regard l'adolescente qui hausse les épaules.

L'Institut StaffordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant