Chapitre 16

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Shaolin Mailly - 17 décembre


Lorsque j'émerge de mon sommeil, Giorgia se poste devant moi, les mains sur les hanches.

— Que s'est-il passé hier ?

Je fronce les sourcils et cligne des yeux à plusieurs reprises pour m'habituer à la forte lumière. Qu'est-ce qu'elle me raconte ? Je viens à peine de me réveiller. En me redressant, ma tête tourne un peu.

— Quoi ? je marmonne en baillant.

— Quoi ? T'es sérieuse ! T'as une blessure à la tête et devine qui t'a ramenée ici ! Ethan ! Je parle bien du mec insupportable que tu ne peux pas saquer ! s'énerve-t-elle, son accent italien plus prononcé qu'à l'ordinaire.

Je touche instinctivement le pansement sur ma tempe et grimace. Ça fait un mal de chien. Les souvenirs refont surface. Il y a eu le bal. Il me semble qu'Aiden s'est battu. Ensuite, je suis partie de la soirée... mais pourquoi ?

— Tu peux me dire exactement ce qu'il s'est passé durant la fête s'il te plaît ?

Mon amie s'agite. Elle commence à faire le tour de la pièce en marchant puis finit par s'asseoir sur une chaise et m'explique tout ce que je veux savoir.

— Je voulais te retrouver. C'est pour ça que je suis sortie dehors. J'ai été jusqu'à la fontaine et...

"Arrête de chercher si tu ne veux pas finir comme ta copine."

Ce chuchotement. Il m'a menacé. Putain, un mec est venu me menacer de me tuer si je n'arrêtais pas de chercher ! Mais comment il a su ? Putain, c'est quoi ce bordel ? Je dois faire quoi ? Prévenir les adultes ? Ils ne me croiraient pas. Le dire à mes amis ? Ils paniqueraient. Il faut que j'arrête de chercher alors que ça me donne d'autant plus de raisons de trouver le coupable. Le coupable... Quelqu'un l'a tuée. Depuis la lecture du journal intime de Gwen, je commençais à m'en douter mais là... Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! Quelqu'un a assassiné Gwen ! Mais qui peut être aussi déranger pour faire ça ? C'est pas vrai ! Putain...

Putain, putain ! T'es dans la merde, ma cocotte.

Je sais, merci.

De rien, avec plaisir, je suis là pour ça.

— Et je suis tombée car j'étais ivre. Ethan m'a retrouvé et c'est tout.

Je ne peux pas lui dire ce qu'il s'est vraiment passé. Elle serait paniquée.

Elle me lance un regard rempli de reproches en disant que j'aurais pu me faire très mal puis l'italienne me sourit et s'exclame :

— Aller viens ! On va manger !

Je hoche la tête et passe à la salle de bain en vitesse. Nous nous rendons au réfectoire pour prendre notre petit-déjeuner. Durant tout le trajet, je ne cesse d'observer autour de moi, les recoins de l'internat, les élèves se déplaçant en groupe ou encore les surveillants sur leur téléphone. Je pose mon plateau sur une table où se trouvent déjà Zohra et Aiden. Ce dernier a l'esprit ailleurs.

— Alors la punition ? je demande en prenant toast avec du beurre.

Le brun lève doucement la tête. Il doit être exténué. Son œil droit est cerné d'une tâche violacée qui accentue encore plus les énormes cernes qui marquent le dessous de ses yeux. Une coupure fend sa lèvre. Je grimace : ils ne se sont pas rater.

L'Institut StaffordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant