Chapitre 20

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Shaolin Mailly - 13 janvier


Tout à coup, une lumière surgit de l'obscurité. Que se passe-t-il ? Petit à petit, mes yeux s'habituent à cette nouvelle lueur et je découvre qu'elle provient d'un téléphone. Du téléphone d'Ethan plus précisément. Mon corps se relâche brusquement si bien que je dois faire un effort pour rester debout.

Mais c'est pas possible ! Ça devient une habitude de se croiser la nuit ! Pourquoi c'est toujours lui ?!

L'adolescent est sur le point de parler mais je suis plus rapide :

— Qu'est-ce que tu fous ici ? Et baisse cette lumière, je n'ai pas envie de devenir aveugle, ajouté-je d'une voix sèche, en baissant son bras, éclairant de ce fait mes pieds.

— Je pourrais te poser la même question, réplique-t-il sur le même ton.

— Eh bien, on va répondre chacun notre tour alors. Je t'en prie, l'invité-je froidement, sans faire aucun effort pour être agréable.

Il pousse un long soupir avant de passer la main dans ses cheveux. Personne d'entre nous n'a envie de répondre à l'autre. Je n'ai pas envie d'avoir de problème. Pour une fois, il n'arbore pas son sourire moqueur habituel. Je sens qu'il a envie de partir au plus vite au vu des doigts de son autre main pianotant nerveusement sur sa cuisse. Il ne voulait sans doute pas se faire prendre. Je sors mon téléphone pour lui mettre la lumière en pleine gueule. Peut-être que ça le décidera à parler. Je fronce les sourcils à la vue qui s'offre à moi à peine quelques secondes avant qu'il ne baisse brutalement ma main. Mais que lui est-il arrivé ? Il est couvert d'hématomes qui fleurissent le long de ses bras nus et de son cou. Sa lippe est fendue. Il paraît très mal en point.

— Putain ! Mais tu sors d'où ?

— De nul part. Mêle-toi de tes affaires ! s'énerve-t-il soudain, essayant de me contourner tandis que je lui bloque le passage.

— C'est toi qui dis ça alors que tu viens de me demander la même chose ! Je ne te laisserais pas passer tant que tu ne m'auras rien dit.

— Fous-moi la paix !

Je maintiens ma position. Il est hors de question que je le laisse partir. D'une, c'est peut-être important et de deux, je suis trop curieuse. C'est un vilain défaut, je sais.

Voyant que je ne compte pas bouger, il souffle puis propose :

— Ok, c'est bon mais t'as intérêt à répondre aussi.

Je hoche la tête, n'aillant pas le choix.

— J'ai trébuché sur le chemin dans la forêt, lâche-t-il comme pour expédier un objet brûlant.

— Quoi ?

Je rêve. C'est une blague. Je le regarde, suspicieuse. Puis, imaginant Ethan, le mec le plus arrogant et imbus de lui-même de toute la terre entière, se ramasser par terre, j'éclate de rire. Ce dernier hausse les sourcils, agacé que je me moque ouvertement de lui. Me passant en boucle la scène dans ma tête, je ne peux pas m'arrêter de rigoler : c'est hilarant. Ethan croise les bras en attendant que je me calme.

— Je te préviens : si tu répètes ça à d'autres personnes, tu es morte.

— T'inquiète !

Je ne vais pas me gêner. Il faut que je raconte ça à Giorgia.

Toujours pas convaincu, le garçon me remémore :

— Je n'ai rien dit pour le soir du bal.

J'ouvre la bouche dans l'optique de répondre mais rien ne sort. J'avoue que j'ai du mal à le croire. Personne n'en a fait allusion, c'est vrai, mais c'est peut-être juste parce qu'il leur a dit de ne pas faire de remarque. Ce serait bizarre. Le passe-temps préféré de ce con, c'est de faire chier les autres. Ça n'aurait aucun intérêt. Il n'a peut-être rien dit comme il le prétend.

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