Chapitre 19

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Shaolin Mailly - 12 janvier 


Après une longue journée de cours, la sonnerie nous libère enfin. La reprise a été dure pour tout le monde : personne n'avait envie de se remettre à travailler. J'attends que Zohra finisse de ranger ses affaires puis nous nous dirigeons vers la sortie en disant au revoir au professeur. Le groupe d'Ethan nous passe devant, bousculant tous les élèves comme à son habitude.

Je rejoins ma chambre pour enlever mon uniforme bleu marine et mets un jean avec un sweat oversize bordeaux. Traversant le couloir où sont les dortoirs des garçons, je cache mon visage avec ma capuche. Une fois arrivée devant la porte numéro vingt-trois, je toque et attends qu'Aiden vienne ouvrir. L'adolescent se recule pour me laisser passer et ferme la porte. Avec chance, Mike n'est pas là car il donne des cours de rattrapage à quelques lycéens. Il faut que nous fassions vite avant qu'il ne revienne.

Aiden aussi s'est changé sûrement pour être plus à l'aise. Assis sur une chaise devant son bureau, il se munit d'un stylo et d'une feuille, prêt à noter. Tourant en rond dans la pièce, j'énumère les personnes susceptibles d'être impliquées dans le meurtre de Gwen :

— Déjà, il y a Caroline. On sait qu'elles se connaissent depuis longtemps et qu'elles se détestent. Pourquoi ? A découvrir. Le groupe à Ethan car elle ne les aimait pas et eux non plus. Et enfin, une mystérieuse personne.

Aiden marque tout ce que je dis sur le papier en un schéma avec des flèches et des mots encadrés un peu partout. Une fois son travail achevé, il lève la tête.

— Qu'est-ce qu'on a comme infos sur elle ?

Je réfléchis quelques secondes avant de répondre :

— C'est quelqu'un du pensionnat. Qui a fait quelque chose de grave que Gwen a découvert ou qui la concernait directement.

Dans ma tête, je relève en plus que c'est un homme. Ce chuchotement qui m'a glacé le sang, je ne suis pas prête de l'oublier. Il y a quelques jours, je m'étais résignée. Cette voix avait suffit à me décourager. Pendant mes vacances chez moi, j'y ai longuement réfléchi et j'avais pris la décision de ne pas me mettre en danger. Que c'était trop tard. Quand Aiden est venu pour me demander les informations que j'avais découvert, j'ai hésité. Est-ce que ça valait le coup de lui en parler alors que je voulais abandonner ?

Finalement, lui en parler m'a fait réaliser que, oui, c'est important et que, au fond de moi, je meurs d'envie de connaître la vérité. Je suis déterminée à mettre la main sur ce criminel. Contre toute attente lorsque j'ai demandé au brun s'il souhaitait m'aider, il n'a pas réfléchi longtemps avant d'accepter. Il y a tout de même un souci (sinon ça ne serait pas drôle), c'est qu'il faut nous y prendre discrètement. Je n'ai pas envie de me retrouver dans la même situation que la dernière fois. J'ai déjà l'impression d'être paranoïaque en regardant sans cesse autour de moi quand je suis seule.

Aiden n'est toujours pas au courant de ce qu'il s'est passé. Au début, je n'ai rien dit pour ne pas l'impliquer et le faire paniquer. En revanche, maintenant, si je me tais, c'est parce que je sais qu'il arrêterait tout pour ne pas nous faire prendre de risque.

C'est égoïste.

Je sais.

Il n'y a pas pire amie que moi.

Effectivement. Tu ne le mérites pas.

Aiden me tire de mes pensées en prenant la parole :

— Tu crois que l'individu lui ayant donné rendez-vous est la même que celle que Gwen n'aimait pas ?

L'Institut StaffordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant