Born Singer [YoonMin]

ÉPILOGUE

Clic

Clic, clic

« -Parfait. On peut passer à la couverture.

-Merci Tae. »

Yoongi me sourit de toute ses dents, le teint rose et presque sans cerne. La vie de couple lui va bien, Jimin fait des miracles sur son sommeil. Il se change une dernière fois. Nous y sommes. Des années après avoir noué notre promesse du petit doigt, il se tient fièrement derrière mon appareil photo, prêt à sortir son premier album solo. Il en a un peu bavé depuis ses débuts l'an dernier. La presse lui a collé aux fesses pendant des mois. Comme nous l'avions tous prédit, il a fait polémique. Il a eu du mal à se trouver un manager capable d'endosser cette charge de stress. Ils abandonnaient tous rapidement. La plupart lui demandait de faire des efforts pour se plier à l'image qu'on veut de lui. Ils les a tous envoyé balader avec une seule et même phrase à la bouche: « Hors de question ». À croire qu'au fond de lui, il n'a jamais vraiment changé. Quand il n'est plus en proie à sa colère, enfin apaisé de douloureuses années de haine envers le monde, Yoongi se révèle calme et souriant. Sa confiance en lui revient et il n'a plus peur de s'affirmer. Alors, sans guère exploser de rage, il se joue de quiconque cherchant à lui mettre des bâtons dans les roues. Trop nombreux sont ceux qui oublient qu'il est malin. Il a mis une pagaille pas possible dans ce monde de requin, créant ses propres codes au milieu d'artistes respectant religieusement ceux préétablis. Il ouvre la voies au autres, ceux qui comme lui ne trouvent pas leurs places, préférant se la faire soi-même.

« -Comment va ta nièce ? » je demande entre deux flashs.

Son expression s'adoucit.

« -Elle va bien. Elle essaie déjà de faire ses premiers pas.

-Elle en a l'âge

-Je sais. Mais elle est... Si petite. »

Je crois que je ne l'ai jamais vu parler avec autant de tendresse. Je savais qu'il aimait bien les enfants, mais pas au point de le voir s'investir autant dans le bonheur de la petite Haneul. Malgré sa relation tendue avec son frère et un contact monstrueusement maladroit avec ses parents, il a accouru à Daegu dès que sa belle sœur est entrée à la maternité. Jimin sous le bras, il est un des premiers à avoir fait la rencontre de l'enfant, l'air émerveillé. Youngnim les invite régulièrement passer du temps avec elle et la petite. Puis quand il a reçu sa première paie, jugée exorbitante pour une première selon ses dires, ils leur a envoyé un chèque. Il a bataillé durant des semaines pour que ses parents l'acceptent. Une partie à rembourser leurs dettes, la seconde profite à l'épanouissement de Haneul. Ce garçon a un cœur beaucoup trop grand pour son propre bien. C'est plus fort que lui. Quoi qu'il puisse dire, quoi qu'il puisse se passer, ils ne les aurait jamais laissés crouler sous les dettes. J'imagine que Youngnim a joué dans la balance. S'il ne l'avait pas fait pour eux, il l'aurait fait pour elle et son enfant.

« -Tu m'enverras Yeonjun quand tu passeras à l'agence. Ils font leurs débuts dans un mois et ils ne sont toujours pas passer au studio.

-Il se bat avec ses colloc' de dortoir. Il s'est habitué à Beomgyu, mais les trois autres sont trop bruyants à son goût.

-Vous êtes pareils. C'est avec toi qu'il aurait du faire une colloc'.

-Ce n'est pas contre lui, mais j'aime mon intimité. Si tu vois ce que je veux dire. »

Forcément. Avec Jimin, ça change la donne. Accrochés l'un a l'autre comme une moule à son rocher, ils nous voleraient presque notre titre de couple de l'année. Leurs prises de bec sont toujours de courtes durées, et les réconciliations ponctuées de mièvreries. Si je n'étais pas pire avec mon Jungkook, je trouverais ça à la limite du répugnant. Alors je me tais. Ils ont assez de choses à gérer ainsi. Yoongi nous le savons, ne guérira jamais vraiment. Ses visites régulières chez sa psychiatre l'aident énormément, quoi qu'ont pu dire les journaux en apprenant ce détail. Une star nationale qui n'a pas honte de prendre soin de sa santé mentale ! De quoi nourrir ces porcs de la press people. Son portrait a fait la une. Et le mercredi qui suivait, il retournait l'air de rien à son rendez-vous hebdomadaire.