A la fin du mois de Février j'envoie un message à Lukas, un garçon allemand grand, blond aux yeux bleus que j'ai croisé avec Lilla et Chrysa peu de temps après mon arrivée lors d'une promenade avec Lilla sur le front de mer par une journée ensoleillée. Nous discutons un moment sur Instagram mais le courant ne passe pas vraiment. Il a surtout l'air intéressé par les soirées, le sport... Il me parle des nombreuses soirées auxquelles il a participé au début de l'automne à Thessalonique, et me dit qu'il est assez étonné de ne pas m'y avoir vue. C'est vrai que j'ai assisté à moins de soirées que lui... Ça m'à l'air d'être quelqu'un de vraiment très extraverti.
Je décide que je veux bien le rencontrer malgré tout. Il me propose d'aller boire un café sur le front de mer mais il m'annonce par la suite qu'il rentre chez lui en Allemagne à la fin du semestre. J'ai l'impression que c'était voulu, qu'il ne voulait pas vraiment sortir avec moi, mais qu'il avait plutôt envie d'une histoire d'un soir et qu'il a essayé de me cacher qu'il partait pour ne pas que je le découvre. Tant pis, moi je ne suis vraiment pas intéressée par ça. Ce que je souhaiterai c'est avoir un petit ami pour tout le semestre, avec qui visiter la Grèce, prendre du bon temps...
Je commence à me décider à discuter avec quelques garçons grecs sur Tinder. Je crois que je n'ai jamais été aussi motivée, déterminée pour trouver quelqu'un. Au départ, il ne s'agit que de petits flirts, des discussions qui ne mènent pas à grand-chose, beaucoup de blagues et de taquineries de la part des garçons dans les premiers messages. Il y a Andreas, qui devine que je viens de France en raison de mon « lovely smile », et qui m'envoie le lien de la chanson de Joe Dassin « Siffler sur la colline », car je m'appelle Coline. Il est fier de m'avoir fait connaître quelque chose que je ne connaissais pas. Pour le coup, je trouve cela tout de même un peu vexant... ! Il y a Alex, l'espagnol rencontré précédemment avec qui j'ai matché, mais qui n'a pas engagé la discussion ensuite. Il y a aussi Nick qui me dit, déçu : « two miles away during this times, that's so far away... ». Kiriakos, qui vient de Chypre, me demande ce que je pense de la Grèce et me dit que je n'ai pas du pouvoir faire grand-chose car tout est fermé. Mais il habite bien trop loin de Thessalonique pour que l'on puisse se donner rendez-vous.
Puis, je matche avec Vasilis, qui à vingt-trois ans, exerce le métier de designer, avec qui je discute longuement. Je m'entend bien avec lui. Il a beaucoup d'humour, l'accent british. il aime les chats, les films, et l'art comme moi. On rigole du fait que j'emploie certains mots américains, alors que lui a plutôt tendance à utiliser les mots anglais. Les mots et les expressions sont parfois très différents. Nous nous envoyons de très longs messages, tous les soirs, jusqu'à deux, trois heures du matin. J'ai l'air de lui plaire, et il me plaît également. Je met bien plus de temps que lui à répondre aux messages car je suis encore dans une phase d'apprentissage de l'anglais, mais je me dis que cela peut être un bon exercice pour moi. Nous nous envoyons vraiment de très long messages, nous nous racontons nos vie, ce que nous aimons, à quoi nous aspirons. Il à l'air content d'apprendre à me connaître.
Il me dit souvent « have a good night with sweet dreams ». Je trouve cela vraiment mignon, et c'est vrai que je dors en général très très bien après avoir discuté un moment avec lui. Il faut dire qu'avec ce confinement qui dure, je suis en manque de liens sociaux.
Quelques semaines plus tard, nous nous donnons rendez-vous sur le front de mer près de, « The Umbrellas ». Je m'habille de façon classe, mais quand même assez confortable. J'enfile un pantalon taille haute Levi's, un joli haut, et je me parfume avec mon parfum Orissima Divine de Ted Lapidus que j'ai reçu pour Noël. C'est le premier parfum de marque que je possède, il a une odeur absolument merveilleuse. Je me couvre également d'une écharpe et d'une veste en cuir car il fait assez froid dehors, plutôt froid d'ailleurs pour ici, pour un mois de Mars. Je ne portais pas de parfum avant, mais je me rend compte que cela fait monter ma confiance en moi que de porter une fragrance qui correspond à ma personnalité et que j'apprécie.
VOUS LISEZ
Une nuée de souvenirs
No FicciónCe récit retrace les aventures d'une jeune étudiante de 22 ans en Erasmus en Grèce à Thessalonique pendant un an durant le Covid. Il parle d'histoires d'amours, d'amitiés, de la culture grecque, d'erreurs et d'apprentissages... La narratrice a vécu...