Arrivée en France, les premières personnes francophones que j'entends sont une famille avec deux filles, dont l'une s'appelle Rose. Le papa leur demande si ils ont apprécié leur voyage en Grèce. Les deux filles répondent que oui et le remercie pour le voyage. Je trouve cette famille vraiment belle. Il y a quelque chose d'unique je trouve dans le fait de prendre l'avion. L'on croise le chemin d'étranger le temps d'un vol et l'espace de ce temps-ci, ceux-ci deviennent dans un sens familiers car nous traversons des émotions fortes ensemble.
Après les premières paroles de cette famille, j'entend parler français dans l'aéroport. Le personnel, les passagers. Mon dieu cela faisait du longtemps.
*
L'arrivée en France est un peu chaotique. Il y a beaucoup de pluie, étrange pour un été. Je suis vraiment contente de revoir tout le monde, de retrouver ma ville et tout ce qui m'est familier, même si en un sens tout a changé. J'ai du mal à me reconnaître sur certains aspects. Je me rend compte que j'ai tant évolué. Il me faudra du temps pour intégrer tout ce que j'ai vécu, pour me réadapter à la France, aux français, à la météo.
Je prévoit un voyage avec Lisa, dans le sud de la France quelques semaines plus tard. Nous avons prévu d'aller jusqu'à Marseille, se baigner dans les calanques de Sugiton, en passant par les baux de Provence. Je réalise que j'ai besoin de repartir un peu avant d'attaquer l'année.
Le voyage se passe et je suis vraiment contente de revoir la mer. On se baigne, on s'amuse à faire des sauts depuis un rocher. Le chemin pour se rendre sur la calanque de Sugiton est magnifique.
*
Après, les choses se compliquent un peu. Je reprend les cours, et ça ne se passe pas vraiment comme prévu. Moi, qui suis la plus heureuse du monde, j'appréhende de me retrouver de nouveau là-bas, dans cette école à laquelle j'ai dit aurevoir deux ans en arrière. Cette école que je n'ai pas revue depuis le Covid. J'ai envie de retrouver quelques personnes de ma promo de l'époque, mais j'ai l'impression, moi, d'avoir changé, et de ne plus vraiment savoir ce que je veux. J'ai un peu peur de la façon dont cela va se passer.
Je ne me sens plus vraiment à ma place en France. Tout est tellement morose, et je trouve les gens pessimistes. J'ai été tellement influencée par la culture grecque. Baignée dans un univers, un monde si différent, si chaleureux. Et aussi, confinée une bonne partie de l'année et éloignée des réalités...
J'ai l'impression que j'ai du mal à accepter que cela soit fini, il va me falloir un temps d'adaptation plus long que ce que j'avais prévu.
En plus, je n'arrive pas à trouver d'appartement. J'appelle de nombreuses agences sans succès. Impossible de trouver ou me loger sur Lyon, les petits appartements sont tout déjà pris. Apparement il est difficile pour tout le monde de se loger cette année là.
La rentrée approche. Entre temps, j'ai trouvé un stage, à La Croix rousse, dans une agence spécialisée dans les aménagements paysagers. Il fallait que je trouve un stage et mes efforts ont payé, je suis contente.
Une fois ça de fait, je pars en vacances quelques temps avec mes parents et ma sœur en Autriche.*
Je profite du voyage pour passer voir mes amies en Hongrie, car ça n'est pas loin du tout de Vienne ! Je prend donc le train et reste deux jours là-bas. Je suis heureuse de voir Lilla et Emma, et aussi de pouvoir visiter Budapest. Les filles me racontent des anecdotes, sur l'endroit dans lequel elle boivent des coups entre étudiants, l'endroit où Lilla a eu son premier date... La Hongrie est vraiment un beau pays. Nous allons aussi dans un bar hyper branché avec des objets de toute sorte disposés çà et là : des baignoires, des tabourets, des plantes... Et des lumières de toutes les couleurs. J'adore l'ambiance.
Le lendemain, nous faisons un tour dans toute la ville, nous montons en haut de la colline du haut. Le panorama est splendide. Nous redescendons, puis nous. arrivons sur un pont métallique assez connu, sur lequel les gens se prennent souvent en photo. Les filles me prennent en photo assise dessus. Nous croisons un français, qui est super content de tomber sur une française, et qui me demande de le prendre en photo. J'accepte. Il nous dit à quel point c'est fou que le monde soit finalement un « grand village ».
Nous allons visiter un musée de photographie avec les filles, avec des photos des bains de Budapest et divers portraits, puis j'achète une bouteille de Palinka aux prunes, à boire plus tard, en souvenir.
*
Je rejoins ensuite mes parents et décide de prendre le train pour rentrer à Trévoux car je ressent le besoin de me réhabituer à la France et de faire le point sûr cette année de voyage. Je suis assez fatiguée de tout ces voyages.
Je pars donc pour un long périple direction la France à travers l'Europe en prenant divers train. A mon retour, un incendie retarde le train à Budapest. J'échange avec les passagers du train pour me rassurer. Je suis vraiment contente de mon évolution, j'arrive maintenant à me débrouiller toute seule, en toutes circonstances maintenant, dans n'importe quelle pays. Les voyages forment la jeunesse comme on dit. Ma zone de confort s'est élargie.
J'arrive en France dans la maison de mes parents et aperçoit quelques jours plus tard une biche avec son bébé faon dans le bois à l'arrière de la maison. Je suis émerveillée. Après avoir fait des recherches alors que j'écrit ce livre, je vois que la biche est synonyme de douceur, elle incite à l'émerveillement et à ouvrir son coeur. Je suis si contente d'avoir réussi à faire ça cette année.
VOUS LISEZ
Une nuée de souvenirs
Não FicçãoCe récit retrace les aventures d'une jeune étudiante de 22 ans en Erasmus en Grèce à Thessalonique pendant un an durant le Covid. Il parle d'histoires d'amours, d'amitiés, de la culture grecque, d'erreurs et d'apprentissages... La narratrice a vécu...