Chapitre 10

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Jamais les yeux de la jeune femme n'avaient eu autant de mal à s'ouvrir en un lendemain de soirée. De longues, très longues minutes lui furent nécessaire avant qu'elle ne parvienne à ne serait-ce qu'entre-ouvrir ses yeux.

Son esprit, encore totalement embrumé, ne parvenait pas non plus à y voir clairement. Elle ne comprenait pas vraiment où elle se trouvait. Et, sa perte de mémoire évidente suite à la soirée d'excès totale qu'elle venait de vivre ne l'aidait pas vraiment.

Son odorat, peut-être son seul sens qui marchait sans qu'elle n'ait besoin de faire un effort, lui indiquait en tous points qu'elle ne se trouvait pas dans son lit. Non, l'odeur qui l'entourait n'était définitivement pas la sienne. Mais l'information avait du mal à se frayer un chemin jusqu'à sa conscience.

Son corps tout entier était douloureux. Son crâne lui faisait un mal de chien, les muscles de ses mollets tiraient atrocement et son estomac n'était pas vraiment au meilleur de sa forme. Une légère envie de vomir venant d'ailleurs animer ses pensées.

Mais, l'idée qu'elle ne savait pas où elle se trouvait commençait à engendrer une certaine panique chez la jeune femme. Sa tête commença alors à se tourner dans tous les sens, cherchant dans son cerveau une explication à sa présence dans une chambre qu'elle ne reconnaissait pas.

Etait-elle chez Sébastien ? De toute évidence, elle n'espérait pas, car sa présence ici compliquerait grandement les choses. Elle ne voulait pas d'une relation avec lui. Alors, si elle avait succombé à la luxure, elle se verrait obligée de le rejeter définitivement.

En revanche, si elle n'était pas chez-lui, chez qui pouvait-elle bien être ? Avait-elle rencontré quelqu'un chez qui elle était restée ? Mais alors que s'est-il passé cette nuit, dans ce lit ?

Le volet fermé ne permettait même pas à la brune de déterminer si elle se trouvait dans une maison ou un appartement. Mais la décoration de la chambre lui rappelait grandement une maison qu'elle avait eu visité quelque fois dans la perspective de son métier.

Finir ses soirées chez quelqu'un d'autre n'était clairement pas dans ses habitudes. Alors, la panique se mêlait à la surprise de son comportement. En revanche, ce qui était plus habituel chez elle, était d'oublier tous ses souvenirs de la veille en raison de la boisson. Malheureusement, son cerveau avait tendance à ne pas considérer ces moments-là comme important. Peut-être pour le mieux ? Au moins, cela lui évitait d'avoir à se rappeler de choses qui se pourraient être honteuses.

Jusqu'alors toujours allongées, elle décida enfin à se redresser. Un mouvement qui accentua son envie de vomir mais qui était nécessaire. Elle ne pouvait pas rester là toute la journée, surtout qu'elle devait savoir ce qu'il s'était passé.

Dans sa tentative pour sortir du lit, particulièrement confortable d'ailleurs, elle remarqua qu'elle n'était plus habillée comme la veille. Son pantalon l'avait quitté et l'attendait au pied du lit, complètement froissé, signe qu'il avait été enlevé à la hâte. Son tee-shirt, bien trop grand pour elle, était floqué à l'effigie d'Adidas. Et l'odeur qui reposait dessus ne lui était définitivement pas inconnue.

A cet instant, elle fixa son pantalon l'air pensive. Elle n'avait aucune envie de le remettre, surtout dans l'état dans lequel il se trouvait. Après tout, qui que soit la personne, elle l'avait à priori déjà vue habillée de la sorte.

Ainsi, elle se leva du lit sans prendre la peine de se rhabiller, son tee-shirt lui servant de toutes manières déjà de robe. Elle en profita alors pour observer la chambre.

Peu d'effet personnel s'y trouvait, mais elle savait désormais de source sûre qu'elle se trouvait dans la chambre d'un homme, au vu notamment des vêtements qui trainaient ou d'un parfum masculin qui s'y trouvait. Aucune photo n'y prenait place et peu d'indice pouvait lui indiquer quoi que ce soit quant au propriétaire des lieux.

I walk to rememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant