Chapitre 2

507 15 0
                                    

Malgré l'heure matinale, la plus célèbre des gares parisiennes voyait une foule dense se bousculer pour joindre les quais le plus rapidement possible

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Malgré l'heure matinale, la plus célèbre des gares parisiennes voyait une foule dense se bousculer pour joindre les quais le plus rapidement possible. Tel était le quotidien de milliers de gens chaque jour.

Le volume sonore en cette heure de pointe était particulièrement important. Les gens courraient, se bousculaient, parfois même s'insultaient tant leur urgence était grande. Ne pas être en retard à leurs travails respectifs, tel était leur seul et unique objectif.

Du moins, pour la majorité de ces gens.

Au milieu de tout cela, Matthieu peinait à se frayer un chemin. Avec ses béquilles, il n'était pas chose évidente que de circuler au milieu d'une foule de la sorte. Et, il n'avait pas encore pénétré les quais qu'il avait manqué de tomber déjà plusieurs fois, lui-même malmené par cette affluence si pressée.

N'étant pas vraiment angoissé par la foule - au contraire même puisqu'elle lui apportait une certaine montée d'adrénaline - l'atmosphère ne l'ennuyait pas réellement. Ce qu'il l'ennuyait bien plus en revanche, étaient ses difficultés à se déplacer correctement. Et, pour un athlète de haut niveau, il n'y avait rien de plus énervant.

Ainsi, c'est bien difficilement qu'il parvint à atteindre son siège dans son train en direction de Bordeaux.

Effectivement, à peine un jour après son accident survenu à l'entraînement, il avait décidé de quitter ses partenaires sans plus attendre.

Là-bas, l'ambiance était devenue insupportable pour lui. Voir ses coéquipiers s'entraîner, en pleine possession de leurs moyens, étaient devenu bien trop dur. Voir son rival à son poste s'asseoir un peu plus dans son rôle de titulaire, l'éloignant encore plus de son rêve, était devenu insoutenable.

L'idée qu'il ne pouvait pas défendre pleinement ses chances était cruelle, pensait-il.

La colère envahissait toujours son esprit. Et, elle n'était pas prête à le quitter. Seulement, elle s'était faite rattraper par toutes autres sortes de sentiments qui, eux non plus, ne quittaient pas son esprit.

Le désespoir.

La tristesse.

Le regret.

La souffrance.

A cet instant, il n'était en rien tourné vers l'avenir, subissant simplement et totalement sa blessure. Le mental des athlètes qui était souvent loué comme exceptionnel avait, chez le blond, décidé de s'absenter. Mais pour combien de temps, se demandait-il.

Il savait que son attitude était déplorable, mais il n'avait aucune force en lui pour se sortir de cet état. Alors il allait espérer que le temps allait faire ce qu'il fait de mieux.

Guérir.

Apaiser.

Calmer.

Assis dans son train, le paysage avait commencé à défiler sous ses yeux. Seulement, son voyage de dernière minute l'avait obligé à réserver une place peu idéal pour une personne susceptible d'être reconnu.

I walk to rememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant