Chapitre 9

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Le soleil venant s'abattre chaudement sur ses jambes avait eu raison de lui. La pluie, la grisaille et le froid semblait enfin laisser progressivement leur place à des jours plus doux. Et, ces premières journées de printemps n'inspiraient pas grand chose au blond, hormis le repos et la paresse. 

Ainsi, voilà déjà deux longues heures que Matthieu dormait sur son canapé en compagnie de son chien, qui prenait d'ailleurs une place considérable dû à sa grande taille. Mais, le jeune homme, en propriétaire peu objectif et particulièrement amoureux de son canidé, laissait à celui-ci tout le loisir de prendre ses aises. 

Et, même s'il adorait son chien qui le réconfortait dans biens des moments difficiles et qui accompagnait sa vie au quotidien, en cet instant, il aurait bien aimé qu'il disparaisse. 

Effectivement, depuis deux minutes, son chien n'arrêtait pas d'aboyer. Logiquement, ce bruit peu agréable tira immédiatement le blond de son sommeil. Ses yeux gardèrent tout de même du mal à s'ouvrir en raison de la forte luminosité qui pénétrait dans la pièce, alors que ses oreilles se sentirent agressées par un film qui tournait encore sur sa télévision. 

Et, lui qui n'avait jamais vu le film en question, pu en voir directement la fin. Tout est bien qui finit bien, pensa-t-il, amusé mais déçu de ne plus avoir de suspens concernant le dénouement de l'histoire. 

Qu'importe, son chien qui se leva brusquement, non sans oublier de l'écraser au passage, tira son esprit jusqu'alors embrumé de sa rêverie et de la sérénité que le sommeil incombe pour le mener à la réalité. Et finalement, puisque son compagnon avait enfin décidé de se taire, il pu entendre les raisons de son affolement soudain.

Quelqu'un toquait à la porte, et vu le temps qu'il venait de mettre pour se réveiller, il se doutait que cela faisait un moment. Ainsi, sans plus attendre, il se leva et rejoint son chien vers l'entrée de sa maison. Ce dernier qui, assis devant la porte, la queue remuant dans tous les sens, attendait avec impatience de découvrir l'inconnu qui se cachait de l'autre côté, et donc potentiellement de pouvoir s'amuser un peu dans son quotidien parfois un peu trop identique. 

Et, alors qu'il s'apprêtait à poser sa main sur la poignet, un léger détail l'interpella. Il n'avait pas remis de tee-shirt depuis sa sieste imprévue. Trop tard se dit-il. Après tout, peu de monde hormis ses amis ou sa famille ne connaissait son adresse, malgré sa crainte presque omniprésente de voir un supporter débarquer un jour chez lui. 

Seulement, une fois ouverte, c'est la surprise qui s'installa sur son visage, et il regretta son choix. 

-Encore toi. Dit-il, sourcils levés mais léger sourire en coin

En face de lui se tenait l'infirmière qui avait soigné son déboire à la main et qu'il n'avait plus vu depuis une semaine et leur rencontre inattendue à l'hôpital. 

-Encore moi. Répéta Nina, tout aussi surprise de le voir aussi peu vêtu

-Euh... Je... Rentre si tu veux. Bafouilla le blond en se décalant de l'encadrement de la porte pour la laisser passer

-Hein ? Ah, oui merci. Répondit-elle, légèrement gênée

Effectivement, la jeune femme ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il la fasse entrer. Après tout, elle ne venait que lui rendre son sweat qu'il lui avait prêté il y a presque deux semaines déjà. 

-Désolée, je ne m'attendais pas à ce que j'ai de la visite. Je vais chercher un tee-shirt. S'excusa le rugbyman en se grattant la nuque.

-Ce n'est rien. J'ai comme une impression de déjà vu de toute façon. Répondit-elle, légèrement exaspérée alors qu'il s'éloignait dans sa chambre

I walk to rememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant