Chapitre 26

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Des caresses se perdaient aux quatre coins de leurs corps respectifs. Quelques baisers un peu plus appuyés laissèrent des marques qui mettront plusieurs jours à disparaître. Leurs corps se rencontrèrent puis s'unir avec plus ou moins de force, alternant entre tendresse et intensité.

Cet échange se voulait passionnel, à l'orée de sentiments ardents, vrais et purs qui ne tarderont pas à se faire une place claire dans le cerveau de chacun si leur relation suivait ce même rythme.

Un moment de plaisir donc qui dura suffisamment longtemps pour que leur absence se fasse remarquer. Et, lorsqu'ils revinrent dans le salon de la villa, des sourires ici et là furent esquissés, mais personne ne dit un mot. Surtout que les filles étaient bien occupées puisqu'elles s'étaient réunies pour se préparer ensemble. Ceci, sous l'œil amusé des garçons qui tentaient de comprendre l'ordre dans lequel chaque couche de maquillage était appliquée.

Instinctivement, Nina partit s'asseoir à côté de François, se sentant proche de lui puisque dans une situation similaire, tandis que Matthieu rejoignait les garçons pour s'habiller à son tour. Effectivement, ils ne s'en étaient pas rendus compte, mais ils avaient abandonné leurs amis pendant plus d'une bonne heure, et la soirée approchait désormais à grands pas.

Face à la vue qu'elle avait, l'esprit de Nina s'égara lentement. Elles étaient toutes magnifiques. Des cheveux parfaits, des courbes finement sculptées, des goûts vestimentaires impeccables, une grande taille. En outre, rien qui ne nourrissait sa confiance en elle, se sentant soudainement bien petite à côté d'elles, dans tous les sens du terme. Elle se demanda même si elle avait été le premier choix du blond tant il apparaissait entouré de jolies filles. Ainsi, si son cerveau avait fait le plein d'ocytocine, l'hormone libérée par le cerveau après un rapport intime, il la dissipa bien rapidement, trop rapidement à son goût.

A cet instant, elle se torturait donc littéralement l'esprit. Une situation qui dura jusqu'à ce que chacun soit prêt. Un temps pendant lequel elle ne les avait pas quittés des yeux, en léger retrait mais suffisamment proche pour rire de temps en temps à leurs blagues et ne pas paraître complètement associable ou pire, psychopathe à les fixer de la sorte.

La seule chose qui vint distraire son esprit fut la proposition de Paola : un jeu d'alcool. Voilà des années qu'elle n'avait plus joué à ce genre de jeu, et elle redoutait légèrement la tournure que les choses pouvaient prendre puisqu'elle imaginait facilement que les sujets n'allaient pas être mignons et gentils.

-Ok, c'est parti ! S'exclama Paola

Les premières questions l'étonnèrent. Rien de particulièrement salace, juste une bonne ambiance. Nina avait été intégrée de force au jeu malgré sa réticence, mais finalement, elle ne le regrettait pas. Ce moment était précisément l'occasion pour la jeune femme de faire connaissance avec ces gens avec qui elle allait passer la prochaine semaine, d'apprendre à les cerner un peu mieux.

Mais en réalité, paradoxalement, elle craignait d'en apprendre un peu trop. Un peu trop sur Matthieu, sur des détails qui feraient partis de son passé, et qui en tant que tel, devrait y rester. En tant que souvenir du passé, ils ne l'intéressaient pas vraiment. La brune avait l'irrémédiable inquiétude que les connaître ne fassent que nourrir des doutes dans sa tête et en semer de nouveaux.

Et d'un moment agréable, elle passa alors à un moment de tension, régit par une inquiétude nouvelle qui avait décidément bien du mal à la quitter. D'autant plus que le sourire qu'était en train d'afficher Paola sur son visage en disait long sur la question à venir. Des questions qu'elle tirait de son téléphone, n'ayant pas une imagination illimitée.

-Ah ! J'aime bien cette question ! Ceux qui ont eu un rapport intime aujourd'hui boivent ! S'exclama-t-elle, toujours avec le même ton enjoué

Presque immédiatement, le visage de Nina se teinta de rouge. Non pas d'un léger rose aux jours, non, bel et bien d'un rouge bien vif. Et, l'alcool s'étant invité dans leur petit jeu depuis quelques tours déjà, elle fut contrainte de porter son verre à la bouche, imité par un Matthieu qui, lui, n'avait pas changé de couleur mais laissait un sourire en coin illuminer son visage en même temps qu'il adressa à la brune un clin d'œil.

I walk to rememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant