Dark wedding

Chapitre 33 - Evan

TW : scène de violence 

La route pour rentrer jusqu'au QG ne m'a jamais paru aussi longue.

Je suis seul dans la voiture, pendant que mes hommes et le prisonnier me suivent de près. Les blessés ont été transférés vers le cabinet du Doc et nos trois camarades tombés au combat, sont ramenés avec nous pour les rendre à leurs familles. Je vais tenir ma promesse, et subvenir aux besoins des femmes et enfants de ces hommes assez courageux pour m'avoir suivie dans cette mission suicidaire.

Une heure. Une heure de route où mon esprit a pu tourner en boucle toutes les pièces du puzzle qui ne s'emboitaient pas. Toutes les informations que j'ai pu avoir aux fils des semaines, par des hommes, soi-disant de la mafia que l'Est. Mais il y a eu une erreur de parcours. Tout mettre sur le dos de Maïa.

Ça ne colle pas.

Alors je vais tout faire pour avoir les réponses à mes questions. Même si pour cela, je dois mettre ma conscience de côté, fermer mon cœur, et devenir un monstre sanguinaire.

Je le dois à cette femme courageuse qui se trouve en ce moment même à l'hôpital, mais aussi aux hommes qui me suivent tous les jours et me font confiance pour être leur Parrain.

C'est avec cette idée en tête que je me retrouve dans cette salle de torture devenue trop familière ces derniers temps. Et comme à chaque fois, le prisonnier se retrouve assis, pieds et poings liés sur une chaise en métal dans une pièce sombre et dénuée de meuble, à part cette table avec tous les instruments qui pourraient m'aider à le faire parler.

Je retrousse les manches de ma chemise sur mes avant-bras. Le regard baisser vers la pointe de mes chaussures, je ne daigne pas lui accorder un seul regard. Pourtant, je sais, par sa respiration saccadée, qu'il est réveillé et qu'il scrute le moindre de mes mouvements.

Faire monter la tension dans son corps, qu'il appréhende mon prochain coup. Voilà à quoi sert mon petit manège. Je ne lui donne aucune attention pendant les dix premières minutes.

Puis je me place derrière lui, les mains sur ses épaules.

— Je vais être honnête avec toi. Tu ne sortiras pas d'ici vivant.

Je le contourne doucement, me positionnant face à lui.

C'est un homme lambda, les yeux bruns, les cheveux rasés très court, couleur merde séchée. Une face de rat qui donne envie de lui coller une balle dans son sourire suffisant. Mais ses traits me sont familiers maintenant que je prends le temps de le regarder.

— Mais, je suis un homme généreux. Je te laisse le choix de ta mort. J'esquisse un sourire sadique. Si tu me donnes toutes les réponses à mes questions, ta mort sera rapide. Mais dans le cas contraire...

Je laisse en suspens ma phrase. Pas besoin de détails, il a très bien compris où je voulais en venir.

Je le vois contracter ses mâchoires, mais il ne dit rien. Cependant, ses yeux me confirment que je me suis bien fait comprendre.

— Commençons par une question simple, qui es-tu ?

Il hésite, son regard fait le tour de la pièce, sûrement pour chercher une porte de sortie. Je peux entendre ses mains bouger les liens qui le retiennent. Mais il n'a aucun moyen de les défaire. Le nœud qui le retient enroule aussi ses pouces. Il est fait comme un rat.

Quand il a enfin compris que, quoi qu'il arrive, il est coincé ici, ses épaules s'affaissent et il prend une grande inspiration.

— Appartement, la fin de son petit jeu est enfin arrivée, il marmonne plus pour lui que pour moi avant de reprendre d'une voix assurée, Youri Romanov.