Chapitre 1

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[PDV Aether]

Je secoue la lame de mon épée. Reprenant mon souffle. Je sens une goutte perler sur mon front. En l'essuyant, je remarque que ce n'est autre que du sang.

-Votre altesse ?!

Je me retourne, encore surpris par ce qu'il vient de se produire.
Le regard du protecteur démontre sa grande panique.

-Tout va bien...

Je m'approche vers lui. Mon épée disparaissant dans une fumée étoilée. Qu'est-ce que je déteste ces fatuis. Mon bras me fait un mal de fou.

-Pourquoi vous ont-ils attaqués ? Pourquoi d'un coup ?

Mes yeux se posent vers les corps inertes qui jonchent le sol. Je serre les dents. J'étais obligé, obligé de faire ça... Je me tiens le bras ensanglanté. Mon serviteur se jette sur moi pour faire pression sur ma blessure et la bander rapidement,

-Je n'en sais rien. Mais le problème est réglé...

Je reprends mon chemin, une fois le bandage près. Je grimpe sur ma jument blanche d'une facilité déconcertante malgré la douleur.
Lorsque je quitte le champ, d'autres soldats restent horrifiés en voyant ce que je laisse derrière moi.
Mais je les ignore.

Je retourne au palais, dans un galop interminable. En arrivant je descends de ma belle jument. Je viens lui caresser l'encolure, lui laissant des traînées rougeâtre.

-Désolé...

Les palefreniers arrivent en même temps que les majordomes. Je les laisse emmener Blanche, leur demandant de bien prendre soin d'elle.
Le majordome de la famille me tend une serviette plus qu'inquiet.

-Que s'est-il passé, mon prince ?

-Les fatuis. Ils m'ont attaqués. J'ai du m'en charger moi-même...

Je prends la serviette, m'essuyant le visage et le rendant aussi rouge qu'une tomate. Celui-ci ce n'est pas mon sang.

-Je vais me préparer un bain. Et me faire soigner par le médecin. Vous pouvez l'appeler dans ma chambre ?

Il soupire. Pour ma part, je m'empresse de rejoindre mes quartiers et donc ma chambre. J'ignore les regards perturbés ou horrifiés autour de moi. Mon pas accélère plus vite que tout. Et une fois la porte de ma chambre fermer, j'ai l'impression de respirer à nouveau.

Qu'est-ce que je viens de faire ?!

Je plaque mes mains sur mon visage, commençant à sentir une migraine atroce me prendre soudainement. Je viens de tuer des gens, ça m'est déjà arrivé, mais autant, à la suite, jamais.
Je sens mon souffle qui se faire court, je n'avais pas d'autres choix... Mais tout de même.

-Aether ?

Ma sœur entre en trombe dans ma chambre. Son air horrifié s'accentue en voyant ma blessure. Derrière elle arrive Baizhu. Il lui passe à côté et vient me faire assoir sur mon fauteuil.

-Alors voyons cela...

Lumine entre plus dans la pièce, venant se poser sur la table basse. Lorsqu'il retire le bandage, son air se soulage.

-Ce n'est que superficiel. Cela guérira vite, mais cela laissera une cicatrice.

J'ai l'habitude des cicatrices. Il sort de son petit sac, plein de produit pour désinfecter et nettoyer la plaie.
Lumine ne me lâche pas, elle me toise de ses yeux jaune.

-Les Archon sont affolés.

Tu m'étonnes.

-Ils voudront sûrement te voir, rapidement.

-J'espère qu'ils ne vont pas mettre au point encore un de leur plan stupide.

-Aether...

Elle soupire, venant s'installer sur l'accoudoir.

-Tu savais qu'ils allaient t'attaquer. Pourquoi tu as continuer à te promener seul ? Et si personne ne t'avais vu t'éloigner et te faire prendre en tenaille ?

-Je ne sais pas, mais je ne veux pas que notre vie s'arrête parce qu'une secte nous en veux.

Baizhu ne dit rien, il se contente de me soigner. Il est plus discret qu'une souris, il sait probablement énormément de chose sur tout le monde. Son silence est le plus réputé.

-Ta vie c'est déjà arrêté depuis ce jour. Tu le sais.

Sa réponse me fige, mon souffle se coupe. Je sens une nausée violente me prendre, je dois faire signe a Baizhu de me lâcher. Je me dirige jusqu'à la salle-de-bain, revoyant tout le sang partout. La panique dans les gestes, mon cœur s'affolant quand je transperce leur chair, leur peau. Que leur sang chaud éclabousse sur mon visage.

Comme à chaque fois, je vomis tout mon repas du midi. La panique qui s'était estompée reprend devant le toilette. Mes mains tremblent, les larmes roulent le long de mes joues.

Cette fois, ce sont ses souvenirs-là.

-Aether, calmez-vous, tout va bien.

Baizhu cherche à me réconforter, caressant mon dos. Mais rien n'y fais. Ce n'est que lorsque Lumine s'accroupît devant moi, prenant ma main dans la sienne, que tout d'estompée peu à peu.

-Je suis désolée, je ne voulais pas dire ça. Tu sais que ce n'est pas ta faute...

Elle vient m'enlever, me détendant un peu.

Je déteste devoir tuer des gens. Pourquoi faut-il que les guerres existent ?...

-Aether, je dois finir de guérir et panser ta blessure. Tu pourras te reposer juste après.

Baizhu m'aide à me relever. Lumine ne me lâchant plus la main. On s'assoit cette fois contre la baignoire et il reprend ses soins, avant de bander ma plaie.

-Tout est bon. Vous avez besoin de parler ?

-Aucunement, ma soeur est là pour ça. Merci docteur.

Il me sourit, son serpent blanc me faisant un clin d'œil. Il range ses affaires et s'arrête à l'embrasure de la porte.

-Une bonne nuit de repos, vous reviendrez me voir demain dans ma salle. Je vais devoir refaire vos bandages et encore laver vos plaies.

Je le remercie, et il s'en va. Me laissant avec Lumine.

-Tu ne devrais plus sortir. On sait tous les deux ce que ça fait quand tu sors ta lame. Et oui, je resterais avec toi cette nuit.

Mes dents grincent. Pourquoi tout à mal tourner en une journée seulement ?
Je sens que tout va se compliquer désormais.

Protecteur discret [Xiaother]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant