Chapitre 2

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- Bon, Ran, j'ai besoin de ton aide.

La nuit était tombée, Kakucho s'était endormi dans le lit d'Izana tandis que celui-ci était assis sur le palier de la maison. Une ambiance calme régnait. Douce était la nuit. La demande de l'empereur était étrange, et son copain lui fit directement remarquer.

- T'as déjà eu besoin de moi, honey ? ironisa Ran.

À la fin de cette journée, Ran avait téléphoné à son copain pour l'informer qu'il passerait dans le coin vers 22h. Izana avait trouvé que cela tombait bien, car il avait besoin des services de la personne qu'il aimait appeler son valet. Et le fait que Kaku soit endormi l'arrangeait encore plus.

— Nan sérieux, ça concerne la galette des rois à la rentrée, expliqua-t-il. Il me faut la couronne.

À ses côtés, sur le palier de la maison, Ran sourit narquoisement en se blottissant contre lui. Il avait l'air de dire "ça ne m'étonne pas".

— Tu proposes quoi ?

Izana ne se laissait pas déconcentrer par son air goguenard.

— Coup d'État ? murmura Ran sournoisement.

— Trop drastique voyons.

— ¿ Un golpe de estado ?

— J'ai suivi les cours d'espagnol connard.

— Au pire, chais pas, vole la.

— Tu crois c'est digne de moi ?

— On soudoie les cantiniers ?

— Tu seras pas mon conseiller lorsque j'aurai établi mon empire, conclu-t-il platement. Je demanderai à Kaku.

— Ce gamin là ? Et pourquoi, dans ce cas, tu me fais chier avec ta couronne ?

— Parce que je veux couronner Kaku aussi.

— Tu sais qu'il est dingue de toi ?

— N'importe quoi, pourquoi crusher sur un 3ème ? Et puis il mérite plus attentionné.

— Moi aussi je mérite moins arrogant. Et pourtant...

— Tu me sers a rien c'est dingue.

— C'est bon on demandera à Rin au pire ? Ses potes sont bien barrés en plus. Ça pourrait être marrant.

— Et toi t'as pas d'ami ? lui lança-t-il, provocateur.

— J'en ai pas besoin, rit Ran avec délicatesse.

En observant l'éternel sourire sarcastique sur le visage de son copain, Izana se surprit à éprouver une profonde compassion, il eut également l'impression de parler à un étranger. Ran avait beau être une des personnes avec qui il était le plus proche, parfois, il semblait qu'il y avait une partie de lui toujours distante, qui le torturait quelque part dans son esprit.
Lorsque Ran ouvrit les yeux après son fou rire solitaire, l'éclat dans ses yeux fit mal à Izana et confirma toutes ses impressions.
Il voyait le soupir de ses dernières illusions dispersées bien trop tôt danser à la surface de ses iris, avant qu'il ne soit projeté dans l'air par ses cils qui se gorgeaient de larmes discrètes. Puis, sans mot, il baissa la tête légèrement, le temps de ravaler les émotions qui le prenait, priant pour que son moment de trouble reste emprisonné dans un coin de son cœur.

En croisant finalement le regard anormalement compatissant d'Izana, le cœur de Ran s'affola. Il ouvrit la bouche pour prononcer un mot, juste un seul, dans l'optique de dissiper le malentendu. Enfin... ce n'en était pas un, mais il n'avait pas la force d'affronter ces yeux.
Mais, aucun mot ne pu se frayer chemin dans sa gorge. Et ses cordes vocales étaient comme anesthésiées. Il comprenait sa réaction : le répertoire dans lequel figuraient toutes les expressions et potentielles réactions d'Izana était pris de court. Dans les grandes lignes, Ran était surpris.

Ran-des-neiges ou La galette du roi [Ranzana]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant