L'orchestre des grillons
Jouait un air de jazz populaire.
De vives lampions
Pendaient au-dessus de la foule salutaire.
Le miel liquoreux
Coulait à flot de chacun des lourds tonneaux.
Ci, ivre et sur le dos
Une abeille ; là un criquet trop doucereux.
Puis debout au buffet
A côté d'un charmant partenaire inconscient,
Une mante assoiffée
Qui déjà allait se régaler de son sang.
Dans l'ombre se cachait
Tenant fermement dans sa main une brindille,
Adossée au mât de cocagne, une fourmi.
Pour sûr elle surveillait.
Derrière les grilles
Étaient entassés de frêles et roses bébés.
Ils poussaient de longs cris
Comme faisaient jadis les cochons de lait.
Puis au clair de lune
L'on pouvait distinguer loin, les champs cultivés,
Vouant leurs antiques runes
Aux fils de la terre, insectes révoltés.
Les vieillards attelés
Tiraient de curieuses et vétustes charrues.
Leurs muscles bosselés
Rappelaient ceux de l'antique cheval fourbu.
Ainsi donc s'achevait
Avec les derniers travaux de la moisson,
Ce tout premier été
Où l'Homme s'habituait à ruminer son foin.
VOUS LISEZ
Sur le toit du monde
Poesie"Sur le toit du monde" est un recueil de poésie composé d'un ensemble de poèmes que j'ai écrit entre l'âge de dix et vingt-cinq ans. Alors que je m'approche maintenant doucement de la soixantaine, ils décrivent toujours aussi bien cet état d'esprit...
