Disparue

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Je me souviens ce lourd matin sur les quais,

De ce monstre marin métallique qui fume.

En toute innocence tu embarquais,

Dans cette atmosphère lugubre de brume.


Éternellement du haut de nos falaises,

Las je scrute l'horizon lointain,

Tentant en vain de crever l'abcès de mon malaise.

Oh ! Je me languis de ton retour incertain.


Tant d'années depuis ce fameux télégramme,

Où au sein de cette tempête, tu errais.

J'agonise de ne pouvoir vaincre ce drame,

Qui en mille éclats me morcela à jamais.


Pourquoi ? Ô cruelle, injuste nature,

Que ne m'as-tu pas épargné ma dulcinée ?

Malheur ! Assez de ces moments que j'endure,

Si je ne suis à toi, pourquoi donc suis-je né ?


Nul endroit pour t'adorer ou te vénérer,

Il n'est pas un temple où je peux te rejoindre,

Où te caches-tu ? Jamais ton corps retrouvé,

Je me meurs de ne voir un signe poindre.


Le vent du large m'apporte ton doux parfum,

Vers les cieux irisés, je fuis impatient,

Plongeant à la recherche de ton âme, enfin,

Vers les abysses m'engloutissant bruyamment.

Sur le toit du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant