Elus impatients, loin d'attendre l'irréel,
Appelant ainsi les premiers fidèles,
Victimes inconnues et offrandes de leur corps,
Le vent jouait déjà de son immense cor.
Quant à elle, furieuse, et purifiant
De son écume blanche, les marques du présent,
Les lamentations langoureuses faisaient
Echo aux plaintes du désespoir alléché.
Engourdi par le froid glacial m'enveloppant
De son linceul, je suivais le chemin tremblant,
Enfin, blotti au fond de cette grotte humide.
Puis, tout ne devint plus que murmure acide.
Le sol absorbait mon corps qui désirait fuir.
Aucune résistance n'était à offrir.
C'était le début, l'inexpugnable pardon.
Puis, je m'endormis loin de cette vision.
Je ne vis plus les nuages pommelés.
Ni le puissant reflet de la faux argenté,
Ni les vagues cristallisées de morne mer.
Le radeau disparut sous l'horizon de fer.
Le silence des fonds couvrît les bruits damnés
De l'antique existence de la réalité.
Tout ne fît plus qu'un ; jamais plus rien n'a été.
A jamais, ce fut ainsi pour l'humanité.

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Sur le toit du monde
Poesía"Sur le toit du monde" est un recueil de poésie composé d'un ensemble de poèmes que j'ai écrit entre l'âge de dix et vingt-cinq ans. Alors que je m'approche maintenant doucement de la soixantaine, ils décrivent toujours aussi bien cet état d'esprit...