Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]

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Eva n'avait plus osé prononcer un seul mot.
Entièrement confuse et déboussolée par les mots qu'Isandro lui avait adressé.

Pour dire vrai, la belle institutrice éprouvait énormément de mal à croire qu'elle pouvait plaire à Isandro Ortega.

Elle pensait représenter l'archétype de la femme qu'il détestait. Elle avait suivi un vaurien à l'autre bout du pays, abandonnant son abuela et ce métier qu'elle adorait tant.

Sans doute qu'un moment d'égarement avait conduis Isandro à prononcer ces paroles. Des paroles qu'Eva ne cessait de se remémorer.

— Nous sommes presque arrivé à Almeria. Déclara le beau brun, brisant ce silence lourd et assommant.

— Déjà? S'étonna Eva en se redressant

— Mais nous n'entrerons pas en ville ce soir, Alfredo doit être sur ses gardes. Nous attendrons qu'il vous contacte. Et dès que nous en saurons plus, je m'occuperai de le trouver.

— Vous en êtes sure? Nous pouvons attendre chez moi. Mon abuela serai ravie.

— Hors de question. Ça serai prendre un risque inutilement. Il n'y a pas besoin de la mêler à tout ça. L'idée de vous savoir impliquée, est suffisamment pénible à accepter.

Isandro parlait avec determination et franchise. Eva estima qu'il n'y avait pas lieux d'insister.

— Nous passerons la nuit à l'hôtel. Ainsi ça sera votre deuxième nuit à mes cotés. Déclara t-il avec un timbre de voix déstabilisant.

« Et malheureusement la dernière. » pensa t-il avec regret.

Isandro avait finalement opté pour deux superbes suites dans un hôtel haut de gamme.
Cette fois ci, il avait pris soin de laisser Eva posséder sa propre chambre, persuadé qu'il pouvait pleinement lui faire confiance.

Et la jeune femme fut enchantée de souffler un peu, loin de cet homme au charisme fou.

La jolie blonde s'allongea sur le lit, observant la hauteur du plafond et profitant du confort indéniable de la literie.

« Je vous attendrai à la reception pour 20h. Nous dinerons ensemble. Ne soyez pas en retard Eva » lui avait communiqué le beau milliardaire avant de la laisser gagner sa chambre.

L'institutrice fouilla dans son bagage et y sortit ce qu'elle avait de plus présentable.
Un pantalon large taille haute et un chemisier du même ton. Rien de très « habillé » mais sans doute que ça ferait l'affaire.

Après une bonne douche, une rapide préparation et un maquillage merveilleux, Eva quitta sa suite, le ventre noué.

Elle allait diner avec Isandro. Et sans pouvoir comprendre la raison de cette appréhension, elle luttait pour ne pas rebrousser chemin.

Au fond elle, la jolie Eva savait qu'elle appréciait la présence du beau brun, plus que de raison.

Elle qui n'avait offert sa confiance qu'à un seul homme : Alfredo.

Un homme qui n'avait jamais su l'aimer comme elle méritait. Un homme qui avait user de la force. Et pas qu'une fois.

Isandro l'attendait depuis quinze bonnes minutes et pourtant Eva n'était pas en retard.
Impatient de la retrouver, le bel espagnol n'avait pas pu attendre plus longtemps dans sa suite, optant pour une attente à la réception de l'hotel.

Vidant sons deuxième verre de la soirée, il fut happé par cette vision délicieuse.

Parée d'une tenue sobre mais efficacement séduisante, Eva approchait d'un pas élancé vers Isandro. Et ce dernier n'arrivait déjà plus à la lâcher du regard.