— Rachel a quitté Almeria. Déclara Eva après avoir raccroché avec sa meilleure amie.
Alfredo releva la tête, oubliant l'écran de son téléphone quelques instants. Il examina l'expression triste de sa fiancé un long moment. Sans aucune réaction perceptible.
— Elle part pour Madrid. Compléta t-elle le coeur meurtri.
— Madrid est une ville pleine d'opportunités. Elle y trouvera le bonheur. Finit-il par lâcher sans émotion.
— Loin de sa famille?! Grimaça Eva, étonnée par la réponse détachée d'Alfredo.
— La famille... Un jour où l'autre il faut bien la quitter. Non?
— Pas forcément. Tu dis ça avec... tellement de détachement Alfredo. Ta soeur Luna ne te manque pas?
— Non. Je l'ai vu il y a quelques jours.
La froideur de sa voix, laissa Eva silencieuse pendant un court instant.
— Ah bon?! Elle était à Huelvo? S'étonna de nouveau la jolie blonde.
— Cela n'a pas d'importance. Je ne l'ai vu que que quelques heures.
— Je l'ignorais. Tu ne m'as rien dit. Ajouta Eva vexée que Luna ne soit pas venue la rencontrer.
Même si la jolie blonde ne portait plus beaucoup Luna dans son coeur depuis la mésentente avec Rachel, recevoir un peu de visite d'Almeria lui aurait fait du bien.
— Ce qu'il faut que tu te dises désormais ma chérie... Poursuivit Alfredo avant de se lever pour prendre sa fiancé entre ses bras.
Eva porta son attention sur lui, sans bouger.
— C'est que je suis ta famille maintenant. Et après notre mariage en comité très restreint, nous ferons un enfant. Qu'en dis-tu? Tu sais que j'en rêve.
Un enfant? Avec Alfredo? Eva adorait les enfants. Mais se mettre en tête d'en avoir un avec cet homme, lui tordit l'estomac.
Le voulait-elle? Etait-ce qu'elle désirait réellement au plus profond de son coeur?
Malgré tout elle afficha un sourire en espérant effacer l'inquiétude de son âme. Terrifiée de réaliser qu'en réalité, son coeur ne vibrait plus, et le temps n'arrangeait pas les choses.
Éva ne l'aimait plus. Elle restait auprès de lui en se voilant la face. Acceptant cette routine et le traitement odieux qu'Alfredo lui infligeait.
Avait-il conscience qu'il ne la méritait pas? Qu'il n'en méritait aucune d'ailleurs !
Les mois avaient filé et Alfredo n'avait rien changé de ses mauvaises habitudes. Il demeurait exactement le même Alfredo : égoïste et rustre.
Eva pensait réellement le quitter pour retourner à Almeria, ou bien rejoindre sa meilleure Rachel à Huelvo, là ou elle avait fuit Lorencio et ce qu'elle lui cachait dans son ventre.
L'institutrice lisait un bon bouquin quand son compagnon fit irruption dans la pièce. Elle ne l'avait pas vu depuis deux jours.
Il ne lui avait pas manqué. Pas une seconde.
Fougueux de la retrouver, Alfredo posa ses lèvres sur celle de sa compagne, lui volant un baisé puis deux.
Réalisant la chance qu'il avait de l'avoir oui et bien sage à la maison.
Et puis lentement, il lui chuchota à l'oreille.
— Ce weekend nous irons diner au restaurant toi et moi. En amoureux.
— Vraiment? Lui demanda t-elle avec étonnement.
Cela faisait bien des mois qu'il ne l'avait pas emmené diner. Généralement, Alfredo mangeait dehors avec ses « collègues » comme il aimait appeler sa troupe de voyous.
Et la pauvre Eva finissait par prendre ses repas seule devant un bouquin ou un programme tv.— Oui. Je t'emmènerai diner dans un beau restaurant. Le plus onéreux de Huelvo. Il se trouve dans un palace. Tu vois lequel? Celui qui donne sur la digue.
Eva écarquilla ses grands yeux verts.
— Peu importe ce qui compte c'est de passer la soirée avec toi, Alfredo.
— Ma future femme mérite de diner dans de beaux endroits. Déclara t-il en lui caressant la joue.
Eva se mit à rire. Enfin.
— Tu porteras la jolie robe noire que je t'ai offerte pour Noël. Elle te va parfaitement bien.
Elle hocha la tête en signe d'approbation avant de se blottir contre lui. Signe qu'au fond, elle souhaitait que tout s'arrange en espoir qu'elle n'ait pas tout sacrifier pour rien.
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Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]
RomanceEva Gomez, brillante institutrice au visage d'ange, abandonne tout pour suivre Alfredo, son voyou de petit-ami à l'autre bout du pays. Cependant, plus le temps passe et moins, la jeune femme ne se sent épanouie dans cette nouvelle vie aux perspectiv...