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Comme convenu, un chauffeur l'avait récupérer pour faire le trajet jusqu'à Madrid et Éva n'avait qu'une hâte, retrouver son amie Rachel, qu'elle n'avait pas revu depuis des mois.

En toute transparence, Éva n'avait plus voulu quitter Almeria, privilégiant le temps passé auprès de sa grand-mère et celui consacré à son boulot.

La jeune femme avait également réappris à vivre sans la présence d'Alfredo. Cet homme qui lui avait fait connaitre des jours sombres et malheureux.
Pour rien au monde, la jolie institutrice ne voulait revivre cette période de sa vie.

Éva avait envoyer valser toutes les règles et les exigences d'Alfredo, d'un revers de main. Et le temps l'aidait à effacer chaque trace et chaque moment passés aux côtés d'une crapule comme lui.

Le splendide manoir des Ortega apparut enfin, et Éva resta estomaquée par l'endroit.
Une bâtisse incroyable aux hauteurs impressionnantes. Les pierres anciennes et les jardins entourant la demeure rendaient l'endroit mystérieux, presque énigmatique.

Et son esprit avisé, lui fit remarquer que l'austérité de l'endroit n'était plus réellement comme le lui avait décris Rachel, neuf mois auparavant. Et Éva compris habilement que sa meilleure amie y était pour quelque chose.

Des fleurs ornaient le porche d'entrée. Des roses blanches ainsi que des lilas d'un mauve très spécial, celui dont raffolait Rachel depuis toujours.

Après avoir quitté le véhicule luxueux, Éva s'approcha de l'entrée. Le bruit de ses pas sur les petits cailloux blancs étaient aussi doux que si elle avait marché sur de la neige fraiche et immaculée.

L'institutrice, les bras chargés de cadeaux, tenta de sonner avec son coude. Mais peine perdue, elle n'y parvenait pas.

— Un petit effort Éva, tu y es presque. Se parlait-elle à elle même.

Une silhouette gigantesque s'approcha à cet instant précis, la couvrant de son ombre colossale, et Eva ne mit pas longtemps à comprendre que c'était Paco, l'homme de main de Lorencio.

— Bonjour Mademoiselle. Lui adressa t-il.

— Bon-jour. Répondit-elle, impressionnée par les deux mètres de l'individu.

— Je vais vous annoncer. Proposa Paco en se plaçant face à la porte d'entrée.

Éva le laissa passer devant. Il déverrouilla la porte en tapant un code qui semblait contenir des milliers de chiffres.

— Je vous prie de me suivre. L'invita t-il en la débarrassant des nombreux paquets qu'elle supportait toujours.

— Merci. Expira t-elle en retrouvant les bras vacants.

A l'intérieur du manoir, une chaleur ainsi qu'une odeur très spéciale émanait de toute part; celle du bonheur.
Et l'apparition de Rachel au bras de Lorencio confirma cette impression.

La joie se lisait sur leur visage à tout les deux. L'ancienne femme enceinte lâcha son espagnol pour accourir dans les bras de sa meilleure amie.

— T'es enfin là ! S'émerveillait Rachel.

— Je ne tenais plus de rencontrer Isabella. Souriait Éva en caressant le dos de son amie.

— Tu vas voir combien elle est adorable et sage. N'est-ce pas Lorencio?

Le milliardaire approcha en tendant la main vers Éva. La jeune institutrice la lui prise et la serra en guise de salutation.
Son coeur trembla quand elle réalisa qu'il ressemblait avec exagération à Isandro.

— Bienvenue Éva. Je suis heureux que tu es pu venir. Dit-il avec chaleur.

— Merci.

Paco s'approcha avec les paquets.

— Ou dois-je poser vos paquets Mademoiselle? Demanda t-il en s'adressant à Éva.

— Ah oui, pardonnez moi. Je vais les reprendre. S'excusa Éva en récupérant les cadeaux.

— Tout ça? Mais t'es pas sérieuse! S'estomaqua la jeune mère en voyant les nombreux paquets.

— Tous ne sont pas pour Isabella. Celui c'est pour toi par exemple.

Éva tendit un sac mauve à son amie et puis elle en tendit un autre à Lorencio.

— Et celui ci c'est pour toi.

— Pardon? S'étonna le maître des lieux.

— C'est un cadeau pour l'apprenti papa. S'amusa l'institutrice.

Peu habitué à recevoir des cadeaux, Lorencio accepta néanmoins le présent.

— Juste pour savoir, tu es au courant que c'est Rachel qui a donné naissance et non pas moi?

Rachel et Éva éclatèrent de rire.

— Merci. Finit-il par répondre pas très à l'aise avec ce genre d'attention.

— C'est pareil à chaque fois que je lui fais un cadeau. Chuchota l'infirmière à l'intention d'Éva.

— Je me demande bien comment il a du réagir après que tu lui aies offert une petite princesse.

— Je vous entend. J'ai été aveugle, pas sourd. Leur lança Lorencio sans oser déballer son cadeau.

— En parlant d'Isabella, je veux la voir ! Insista Éva.

— Suis moi ! Elle est dans son berceau. L'entraina Rachel en marchant vers le salon.

L'institutrice n'eut pas le temps d'admirer l'incroyable intérieur qu'elle se retrouvait vraisemblablement devant la plus belle créature qu'elle n'avait jamais rencontré.

Un ange. Une poupée de porcelaine. Des joues destinés à recevoir des bisous, un petit nez rond, et deux yeux pétillants et adorables.

— Je la mange ! Elle est merveilleuse ! S'émerveilla Éva.

— Et t'as pas vu sa petite fossette sur la joue droite. Ajouta la maman, fière de son bébé.

Rachel attrapa délicatement sa fille pour la déposer dans les bras d'Éva.
La jeune femme serra l'enfant contre sa poitrine en lui déposant un baisé sur le front.

— Elle sent tellement bon. Je l'aime déjà beaucoup trop. Souriait-elle.

— Elle t'aime aussi. Ajouta Rachel.

Éva ne put contenir une larme de rouler sur sa joue.

— Je suis tellement heureuse pour vous Rachel. Toi et Lorencio... Je me réjouie pour votre bonheur. Et maintenant vous êtes enfin au complet avec Isabella.

— Merci Éva. Je te souhaite de connaitre un pareil bonheur.

La jolie blonde songea un instant au projet fou qu'elle avait eut de faire un bébé avec Alfredo. Un projet complètement irréfléchie et guidé par l'emprise que son ex fiancé exerçait sur elle.

Dieu soit loué ! Elle n'avait pas été au bout de cette idée folle. Faire un enfant avec un homme comme lui, aurait été la pire erreur de sa vie.

( Petit chapitre qui fait tout de même avancer l'histoire)

Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant